Le Métro parisien, un lieu insolite

 

Bouche de métro

Une des particularités du métro parisien est sa construction peu profonde sous terre par rapport aux réseaux d’autres capitales comme Londres ou Moscou. Ainsi les escalators sont assez courts ce qui rend les entrées et sorties du métro rapides en cas de danger. La station la plus profonde du métro parisien se trouve à Abbesses, à une trentaine de mètres sous terre, bien au-dessous du niveau de la plupart des gares à peine plus profond qu’un sous-sol d’immeuble.

Côté décoration, le métro, s’il ne brille pas de mille feux, peut au moins se vanter d’être bien éclairé. En fait, refléter la lumière était même la fonction principale des carreaux de faïences blancs qui recouvraient les murs de la plupart des premières stations de métro. Plus récemment, certaines stations de Paris ont été décorées suivant des thématiques circonstancielles comme la station de Louvre – Rivoli où sont  affichées des copies d'œuvres d'art exposées au Musée du Louvre et la station Concorde, hommage aux Droits de l’Homme. Et si certaines stations apparaissent comme laissées à l’abandon, c’est qu’elles le sont. Et oui, les fameuses stations-fantôme, fermées au public ou bien jamais pourvues d’accès vers la rue, existent. Une d’entre elle, Porte des Lilas-cinéma sert d’ailleurs exclusivement à accueillir des équipes de tournage. Nombreux sont les cinéastes qui ont souhaité utiliser ce décor urbain pour les besoins d’un film. Récemment c’était Jean-Pierre Jeunet qui y reproduit Abbesses pour son film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain.

Le métro fascine à l’écran et dans les textes. Raymond Queneau  en fait un lieu magique où l’on peut rêver et s’échapper avec Zazie dans le métro. Tous les aspects du transport parisien, son charme autant que ses défauts sont évoqués dans de nombreuses chansons qui lui rendent hommage comme Métro de Léo Ferré. Serge Gainsbourg aussi évoquait un drôle de métier dans sa chanson Le Poinçonneur des Lilas et Yves Montand faisait l’éloge du monument parisien que l’on oublie trop souvent. C’était un gigantesque ver luisant pour Edith Piaf et il sortait de son tunnel dans Y'a D'la Joie de Charles Trenet. Plus récemment les noms de ses stations étaient décortiqués dans un texte de génie par Java.

Et depuis ses débuts, le métro a été un lieu de vie, de rencontre et de mélange entre les personnes, leurs modes de vie, cultures et langues.

Station Jaurès

Il y a les musiciens des couloirs du métro comme le xylophoniste et l’accordéoniste de Montparnasse. Il y a les artistes célèbres qui s’y firent remarquer, comme Kesiah Jones qui, en 2008, donna un concert à l’endroit même où il faisait ses débuts en 1991. Il y a ceux qui s’installent directement dans la rame pour chanter ou rapper accompagnés d’une sono portable. Et depuis 2006, il y a les recrues RATP : ces musiciens, pour la plupart semi-professionnels, choisis lors de castings et que l’on autorise à se produire dans les couloirs souterrains. Cela n’empêchera sans doute pas les amateurs de venir jouer dans le métro, comme rien n’empêche toute la misère du monde de venir s’y réchauffer. Car le métro est un lieu libre et public, à tous et pour tous : les parisiens, les touristes et les autres. Et c’est ça qui fait son charme.

En savoir plus

Musée des Transports AMTUIR
1, rue Gabriel de Mortillet
77 500 CHELLES – France
Tél : 01 60 20 45 50
Email : amtuir@amtuir.org
Web : www.amtuir.org

Alice Cannet
Publié le 05/01/10  

Crédit photo : © RATP / Denis Sutton