Ville de Rabaul

Jeudi 24 septembre : Rabaul

Ex capitale de la New Britain (ou Île de la Nouvelle Bretagne). A beaucoup souffert ! D'abord promue au moment de sa construction en 1910 comme capitale de la Papouasie Nouvelle Guinée par les Allemands puis maintenue au rang de capitale par les Australiens lorsque ceux-ci administrèrent la Papouasie après la première guerre mondiale, Rabaul a connu l'invasion Japonaise : 110.000 Japonais occupent Rabaul en 1943. En 1975, au moment de l'indépendance de la Papouasie, Rabaul est ravalée au rang de capitale provinciale. En 1990, il y avait 30.000 habitants, il y en aurait 3.900 aujourd'hui...

Vendredi 25 septembre : Rabaul au matin !

Alors là, c'est la grande surprise ! Le temps de passer de nos chambres (curieux : les vitres sont comme des glaces sans tain) à la salle de restaurant pour le petit déjeuner que nous sommes recouverts d'une poussière noire, le sol lui-même est noir de poussière, l'air est gris malgré un soleil que l'on devine, et non loin de là le volcan Tavurvur crache une épaisse fumée qui, à cause du vent, se rabat sur l'hôtel. C'est un combat sans fin contre la poussière car toutes les vingt minutes, avec une régularité de métronome, le volcan crache.On se croirait dans une mine de charbon ! Quand la pluie se met de la partie, il est facile de deviner que c'est de la boue noire qui tombe du ciel! Nous décidons d'aller voir de près le phénomène, je veux dire le volcan. C'est le 4x4 de l'hôtel qui va nous y emmener. La route, ou plutôt la piste, est noire, comme toute la rare végétation des bas côtés.Quelques palmiers quasiment déplumés ou dont il ne reste plus que le tronc.

Le chauffeur, qui habitait dans le coin, nous raconte l'éruption du volcan : sa maison a été entièrement détruite (nous passons devant l'emplacement, éclats de rire), comme des milliers d'autres, tenez, voilà ce qui reste de la résidence du premier ministre (une rambarde de pierre) et notre chauffeur d'éclater de rire à chaque tour de roue ! Tenez, nous passons devant l'aéroport (on devine une piste !), là, c'était le quartier Chinois (éclats de rire !). Nous arrivons dans un petit village misérable, fait de huttes noircies par les cendres, face au volcan dont nous sommes séparés par un bras de mer. Il y a là quelques habitants qui vivent de la pêche et de la récolte d'oufs comme nous allons pouvoir le constater au pied du volcan. Nous montons dans deux pirogues de pêche à balancier simple monté à gauche (enfin, à bâbord !) : Philippe a la sienne et son rameur, et nous trois la nôtre et nos deux rameurs..Nous allons traverser à la rame le bras de mer qui nous sépare du volcan Tavurvur.

Volcan TavurvurOeufVolcan Tavurvur

Dix à quinze minutes après, nous voici sur place, c'est-à-dire au pied du volcan : nous ne sommes pas seuls, car il y a un groupe d'hommes armés de pelles qui creusent des trous dans la terre pour y prélever les oufs que viennent déposer là les mégapodes (du grec, grand pied, oiseaux qui enterrent à 2 mètres de profondeur leurs oufs au lieu de les couver, la chaleur du sable noir-33 degrés- faisant office d'incubateur). Ces oiseaux sont des as de la géothermie ! Nous arrivons près d'une coulée de lave qui s'est dirigée vers la mer et non la terre lors de l'éruption volcanique de 1994 : inutile de dire que les poissons qui passaient par là à ce moment là se sont retrouvés dans un court bouillon ! Puis notre piroguier nous montre un trou dans le sable fait par un bloc de pierre qui a été projeté là dimanche dernier par le volcan, qui, toutes les vingt minutes se rappelle à notre bon souvenir : grondement, émissions de fumée mêlées de cendres, jet de pierres.Ceci étant, ce volcan n'est plus considéré comme dangereux (du moins pour le moment !).

Nous retournons à notre village non sans voir aperçu deux sources jaillissantes d'eau chaude. Retour au Rabaul hôtel pour y déjeuner. En fin d'après midi, nous décidons de faire un tour en ville : Philippe qui est fatigué ne se joint pas à nous. De l'hôtel, nous allons au port : il y a là un navire qui décharge, mais pas une grande activité. Peu de monde dans la rue principale, mais tous ceux que nous croisons nous font de grands "hello" et nous souhaitent la bienvenue. Il y a même une voiture qui s'arrête à notre hauteur et dont le chauffeur nous demande si tout va bien ! C'est vrai que nous sommes les seuls touristes. Nous passons au marché, il est animé et on y trouve un peu de tout. Astuce : la noix de coco avec manche, c'est quand même nettement plus pratique pour boire ! Retour vers notre hôtel après un bref passage au "supermarché" où nous achetons du coca et de l'eau. Le dîner sera excellent car nous mangerons de la langouste.

RabaulRabaulRabaul