Ancône Pescara - Grèce

Randonnée d'une semaine dans le sud-ouest de la Crète : Paléochora, Loutro, Anapoli...

Intro

tracé de l'itinéraire en bateau de l'Italie jusqu'en GrèceLe mois de mai 2005 marque le début de nos vacances grecques, que l’on programme jusqu’à la fin Juin.  Visiter à notre guise les sites archéologiques, tout en gardant un rythme relax, tel est notre but, puis explorer d’autres régions plus méconnues mais cependant intéressantes.

Nous devons rejoindre la Grèce par la voie maritime Ancône-Igoumenitsa et en ce moment nous traversons l’Italie d’ouest en est. Hier nous avons eu un arrêt nuit sur une aire de repos près de Nice, où nous avons gardé un œil ouvert scrutant le moindre bruit suspect, forts de notre précédente expérience qui nous a valu un cambriolage complet du camping car alors que nous étions dedans en plein sommeil…..

Repos à peu près correct accompagné du ronronnement des frigorifiques, nombreux sur cette aire. Quand l’un cesse, l’autre prend le relais jusqu’au matin. Du coup on est opérationnels très tôt et l’on reprend la route dès 6 ou 7 heures, sitôt que la nuit s’est sauvée.

Lundi 16 Mai

Lundi de Pentecôte…..Comment va se passer cette journée chez nous ?..... Difficile de savoir, car on a déjà perdu les radios Françaises, seule la radio Italienne nous prodigue ses informations auxquelles on ne comprend pas grand-chose, mais ça meuble !....On pense bien fort aux travailleurs Français auxquels on a subtilisé un jour de repos, comment vont-ils réagir ? On va tenter d’avoir des nouvelles même en italien.
On a eu bien tort de quitter l’autostrade à Rimini. Cette route côtière est vraiment inintéressante et impossible. Circulation folle, désordonnée….Ceci confirme la première impression  que l’on avait eue lors d’un précédent voyage, il y a bien longtemps. En plus tout a empiré.

Il nous faudrait trouver un camping pour la nuit sur cette route qui longe la mer….La Longomare on l’appelle ici. Je pense que l’on va avoir du mal, car même le stationnement pose problème. Tout est complet sur cette côte des loisirs permanents, pourtant on est seulement à la mi Mai. On décide donc de se replier sur l’autoroute pour dormir parmi les camions.

Mardi 17 Mai

Aire sur l’autoroute Ancône Pescara.
Temps très chaud aujourd’hui, il fait déjà 26° dans nos appartements. Après étude de la carte, on vient de décider de sortir à Porto Recanati, puis de longer la route vers le Monte Conejo. On aura ainsi un petit parcours reposant dans la montagne, avant notre embarquement demain 18 à 16 heures. Nous avons donc une journée entière à utiliser comme bon nous semble.

Visite de Ferno, ville moyenâgeuse et haut perchée. Elle possède une belle place del Popolo, où les palais sont reliés par-dessus les ruelles antiques par des arches peintes en jaune, couleur moderne d’un effet plus que douteux.

Vers le Monte Conejo, il y a quelques belles échappées panoramiques sur la mer et sur Porto Novo au creux de sa baie, ainsi que sur les villes de Numana et Sirolo bâties sur des sommets très élégamment. Quant au Monte Conejo, noyé dans la verdure, on n’a pu l’apercevoir. Je pense qu’il est fréquenté surtout l’été où les promenades pédestres pour l’atteindre, longues de 7 à 8 kilomètres s’entrecoupent d’escales, cafés américains ou autres.  Aujourd’hui, c’est juste le royaume des lapins.

Evidemment, il n’y a pas de camping dans cette région peu touristique, en cette pré saison, on retourne donc sur l’autoroute. C’est à peine croyable !....

Mercredi 18 Mai

Aire Esino, sur l'autoroute au niveau de Senigalia.
Bien dormi, malgré une pluie battante toute la nuit, ainsi que les bruits habituels auxquels, la fatigue aidant, on finit par ne plus faire attention. bateau de Anek Lines

Beau soleil ce matin, mais on est stationnés sur une énorme flaque d'eau qui m'empêche de sortir du véhicule. Je me cantonne donc dans mes appartements.

On attend 9 heures pour rejoindre Ancône, flâner un peu et joindre le port.

C'est fait ! On est sur le port, avec plein d'autres véhicules. Nous faisons des photos de la ville, du port et des bateaux. Au moment d'entrer dans le ferry, on pense avoir accompli toutes les formalités mais il nous manque le « check in », sorte de confirmation de voyage, que l'on va faire au bureau du port situé à l'autre bout de la zone portuaire.
C'est notre premier voyage en « open dek », c'est-à-dire que notre cabine est notre camping car lui-même, c'est curieux, mais commode après tout. Le pont est une immense verrière à grandes baies devant lesquelles on se range pour ne pas perdre une miette de la traversée. autre bateauOn visite ce beau et grand bateau de la compagnie Anak Lines, puis on va dîner au restaurant, où les produits Italiens sont à l'honneur. D'un air mi figue mi raisin et peut être un rien condescendant le maître d'hôtel me demande « Comment ça va en France » ?....et je m'entends lui répondre que tout va très bien, ce qui est loin d'être le cas, mais après tout ce n'est pas son problème..

Pendant une grande partie du trajet on apercevra les côtes et quelques terres émergées. Il est vrai que la voie maritime passe dans le couloir situé entre les deux pays : Italie et l'ancienne Yougoslavie. A proximité la côte >Dalmate que l'on appelle le pays des mille îles, plus tard ce sera l'île de Corfou puis la Grèce qui agrémenteront cette courte traversée de 16 heures à peine.

Très joli parcours, trop vite passé. Nous avons bien dormi dans notre lit, près des grandes baies arrondies qui laissent voir le paysage. Il est 6 heures 45, mais il faut avancer les montres dune heure, ce qui veut dire que l'on arrive. Sortons du bateau sans aucune vérification d'identité, car nous sommes en Europe et par la même occasion en Grèce.

Jeudi 19 Mai

La ville d'Igoumenitsa est toujours en travaux commencés il y a vingt ans au moins et les déviations signalées au départ coupent court à toute indication postérieure. Résultat, dès le départ on se trompe de direction et devons rectifier en revenant sur nos pas en pestant.théâtre antique de Dodone

A vingt kilomètres de Ioanina, nous retrouvons Dodone, telle que nos souvenirs l'avaient gardée. On entre dans la ville de l'oracle, où trône le magnifique théâtre antique, plus vaste que celui d'Epidaure. Des étudiants architectes assis sur les gradins dessinent sagement Il règne une atmosphère dans ce site étrange qui fut dédié à Zeus au IIIme siècle avant notre ère. Je n'ai pas encore compris pourquoi il y a si peu de visiteurs,dans ce site reposant et si bien conservé où les ruines confèrent une imposante majesté.

D'ailleurs aujourd'hui le vent souffle dans les branches des chênes millénaires, ainsi qu'au temps où les prêtres interprétaient le bruissement de leurs feuilles comme des prédictions avant de les communiquer à leurs fidèles.

Des fouilles sont en cours à Dodone, pour retrouver d'autres vestiges, les archéologues ont du pain sur la planche pour longtemps.

Il s'agit maintenant ruinesde joindre Ioanina, pour prendre la route transversale jusqu'aux Météores. Cette route autrefois étroite et bombée a été améliorée par des couches d'asphalte ajoutées, qui en font une surface bien plate, mais sans souci des bas côtés. Ceux-ci coupés net réservent de sacrées cabrioles si l'on se range trop au bord..et gare aux précipices qui longent l'itinéraire.

Cette région s'appelle la Thessalie et nous traversons la chaîne du Pinde aux sommets impressionnants. La route grimpe à travers la montagne pour atteindre le col de Katara le plus haut col routier de la Grèce. Les montagnes environnantes sont couvertes de neige, l'air est un peu frisquet par ici. Les paysages nous sont plus familiers maintenant, car nous avons traversé le nord du pays plusieurs fois lors de nos expéditions en Turquie, Syrie et Jordanie. La Grèce pour elle-même, ce fut en 1886 et ce fut un voyage mitigé.

Car à notre avis ce pays n'est pas fait pour les vacances. Ce qui n'enlève rien à sa beauté, au contraire et d'ailleurs c'est bien à cause de ses trésors qu'il est autant visité. Mais aucun répit n'est possible, il faut passer d'un site à l'autre sans espoir de pause, puis se réfugier au camping s'il y en a un à proximité. De plus, la chaleur dès le mois de Mai est intense, il y a peu d'ombre et presque pas d'arbres dans les zones de stationnement. Il faut être dans une forme ...Olympique !

Sur les sites les autres visiteurs sont si nombreux qu'il faut déployer des trésors de ruses ou de véritables prouesses pour réaliser des photos dignes de ce nom. Voila nos griefs ..quelques uns seulement, car nous en trouverons d'autres bien sûr !...camping         de Vrachos

Nous passons Kalambaka, puis retrouvons Kastraki et le camping Vrachos, au pied des Météores. Nous recevons toujours le même accueil chaleureux, accompagné d'un loukoum et.d'un joli plan détaillé pour la visite des monastères.

Il y a beaucoup d'étrangers en Grèce en ce moment, de Français point..mais vraiment pas un seul..Ah si ! nous sommes là quand même !...

Les pics environnants qui cernent le camping sont éclaboussés des lumières de la ville qui leur donnent d'étranges formes. Les restaurants et tavernes sont vides, ce qui peut signifier que la Grèce ayant haussé ses prix depuis les jeux olympiques en 2OO4 doit se contenter d'une clientèle restreinte. Il faut savoir ce que l'on veut !...

On rejoint nos appartements à côté d'une haie de lauriers roses qui commencent à fleurir et d'un camping-car d'Allemands qui disposent en plus d'un scooter, pour se déplacer en ville. Situation parfaite.On se prend à les envier lorsqu'une averse inattendue se met à tomber drue, alors qu'ils viennent de partir, nous confortant dans l'idée qu'on ne peut tout avoir.