Italie

Jeudi 31 Mai

A bord de l’Héllénic Spirit.
le bateau Hellenic spiritL’arrivée est prévue pour 12 heures30 à Ancône. Jusque là on teste tous les fauteuils du bateau de bâbord à tribord, au soleil ou à l’ombre ils sont tous très confortables. Jeannot lit le Monde acheté hier et y découvre des titres que je n’avais pas vus On appelle ça se compléter, je crois. Moi je prends le carnet de bord que je mets à jour ensuite, je vais lire un peu du livre acheté à la médersa d’Erzurum : Intitulé « l’Escroc », il fut écrit par un Turc et traduit par un Français. La lecture se révèle ardue, j’accroche difficilement, peut être suis je trop distraite par l’environnement. On navigue maintenant, entre les deux pays, l’Italie et la Yougoslavie et on aperçoit dans le lointain des terres émergées,sans doute les îles de l’Adriatique.

Le débarquement aura lieu à 12 heures 30, nous dit l’hôtesse, en Français dans le texte,  mais de quelle heure ? « chi lo sa ». Sans doute allons nous récupérer la nôtre, une heure de moins que la Grèce et la Turquie, mais d’autre part le ferry est un bâtiment Grec…alors, nous verrons bien.

Nous arrivons à Ancône à 1 heure 30, donc c’est l’heure Grecque qui  est prise en compte. Mais un retard à la sortie du bateau pour je ne sais quelle raison technique, oblige tous  les véhicules à sortir par l’entrée du ferry et donc faire un demi tour périlleux, difficile et….spectaculaire , dans une cale pleine comme un œuf. Les chauffeurs et les guides ont droit à un grand bravo, pour leur habileté.

Puis nous saluons nos compatriotes de Gordes qui veulent ce soir aller dormir au Mont Cenis soit à 650 kilomètres!

Nous roulons maintenant d’est en ouest de la botte Italienne. Ici aussi, il y a plein de camions et une pluie incessante. Il y a eu un rayon de soleil cet après midi et maintenant quelle grisaille !

On décide de dormir sur une aire après Modène sur l’autoroute qui joint Parma et Piacenza.. Bonne nuit à nous…

Bonne nuit ! C’est vite dit…Alors qu’on dort à poings fermés deux hommes se mettent à discuter près de notre camion. A haute voix d’abord, puis à très haute voix . Ils ont garé leur voiture à 10 centimètres à peine de nous. Ils ont l’air de préparer un mauvais coup. L’un des deux part, l’autre garde le véhicule et fume comme un pompier une matière contenue dans un papier alu sous lequel il promène un briquet…Mince ! il sniffe et s’il met le feu on estaux premières loges…Le deuxième revient Sniffe un coup et repart. Ce manège dure un long moment ils sont toujours là . Jeannot retire les chaînes anti-vol  du volant, s’empare de celui-ci et nous partons, en tenue de nuit. Mais où ? Les camions occupent toutes les places et même les autres…. Jeannot prospecte et dans le noir, je ne vois que ses jambes et ses cheveux d’une blancheur …éblouissante. On se met n’importe où, à contre sens, puis près d’un camion frigorifique, dont on a une sainte horreur. C’est ainsi que se passe notre nuit, l’œil aux aguets puis, finalement, vaincus par la fatigue et les émotions, sommeil quand même…

Vendredi 1er Juin

Aujourd’hui, on roule vers Genova et notre frontière chérie. Mais rien de nouveau sous le soleil, alors sous la pluie, vous pensez !…..

Samedi 2 Juin

D’après notre GPS, nous sommes à 420 kilomètres de Balma, à vol d’oiseau bien sûr ! Départ matinal à 7 heures. Où sommes-nous ce matin ? Entre Fréjus et Brignoles, ça s’appelle Cavalaire je crois.
Le soleil brille d’abord, puis un vent violent se lève qui manque nous arracher le lanterneau pourtant fermé. On avise le chemin réservé à la patrouille routière, on s’y engage pour fixer le volet avec une grosse ficelle. Un employé vient pour nous faire dégager et sur le vu de notre incident nous laisse terminer notre réparation.
Arrêt repas à la cafétéria de Béziers Montblanc , où un monde fou se presse déjà . Il est vrai que les vacances de Juin ont commencé, ainsi que la fin de semaine. Les vacanciers sont en shorts et tee shirts  mais ils grelottent, moi j’ai ma polaire sur le dos et ne me sens pas ridicule, car il fait froid.

Approvisionnement en essence, c’est le dernier saut avant Toulouse. Un coup de fil de Françoise nous invite Dimanche à Foumezous. On réalise tout à coup que c’est demain. Chic ! On remet la restauration de nos appartements à Lundi. Cette journée sera l’épilogue de nos vacances. Pour éviter de terminer cet exposé d’une manière trop terre à terre, j’ajoute cette phrase découverte au cours d’une lecture. Elle  reflète parfaitement notre état d’esprit et me permet de faire une jolie conclusion à ce récit de notre expédition en Turquie.

Pour moi, n’existent que les voyages sur les chemins qui ont un cœur, c’est là que je voyage et le seul défi qui compte, c’est d’aller jusqu’au bout. Et j’avance, en regardant à perdre haleine.
Carlos Castaneda.

PS … Le soleil nous a souvent manqué durant notre longue échappée, mais le voilà tout à coup qui nous sourit, depuis l’arrière de ce camion bleu qui nous double sur une route Italienne, puis disparaît. Lorsque, arrivant   à Toulouse, le camion soleil est là devant nous, c’est comme un ami retrouvé, dont l’image clôt mon récit.

sur la route de Toulouse

Itinéraire de notre voyage
 

Itinéraire voyage Turquie

Balma Juillet 2007