Grèce

Dimanche 27 Mai

Camping d’Alexandroupolis- Grèce
Le soleil très chaud nous éveille ce matin au camp d’Alexandoupolis, je dis à Jeannot d’avancer le véhicule dans notre carré pour avoir de l’ombre. Nous sommes sous des paillotes que l’on appelle les emplacements  Beach qui, deux par deux, s’échelonnent jusqu’à la mer, tandis  qu’un espace assez profond les sépare... Donc Jeannot avance le véhicule, alors que je viens de servir le café au lait, il tombe dans la saignée qu’il n’a pas vue.  Le choc est violent  et mon café au lait s’est partout répandu : sur mon chemisier que je viens juste de changer, sur la nappe qui nage, ainsi que le sol et les coussins. Les tapis protège sièges sont aussi tout trempés et ont laissé se tacher ce qu’ils étaient censés protéger. Colère de ma part, lessive à tout rompre, mise au séchoir où l’on peut.
Donc, il y a du café au lait partout sauf dans les bols, le déjeuner est à refaire et le départ est …de mauvais poil…Il y en a pour la journée.

Nous roulons jusqu’à Lagos, notre halte de l’aller, nous nous installons entre le lac et la mer et allons visiter le marché aux légumes au milieu duquel s’est installé un marchand de tapis de sisal. Je les regarde car les motifs sobres me plaisent bien. Du coup, le marchand veut tout me vendre et même me poursuit  dans la rue, pour m’en faire acheter un. A l’avenir je ne regarderai plus les tapis….

Après le repas, on prend la route vers Kavala, Thessalonique et le soir, c’est l’opération habituelle du plein d’essence et d’installation pour la nuit. Mais on a à côté de nous un camion frigorifique qui menace de nous faire passer une nuit blanche. On décampe sur un terrain proche qui a l’air d’être public, il y a des jeux d’enfants, un terrain de foot et au fond une maison pour handicapés. Nous nous installons sur le bord d’un chemin et les gens qui passent nous saluent.  Nous sommes dans un patelin qui s’appelle Vassiloudi, d’après ma carte, je contrôlerai demain.

Lundi 28 Mai

Place publique, face à la pompe bleue ENIV à Vassiloudi.
Aujourd’hui c’est le Lundi de Pentecôte, nous nous réveillons sous un érable plusieurs fois centenaire. Bruits de fond cette nuit, crapauds, chiens, bruits d’eau qui m’ont fait croire que le ruisseau voisin débordait, c’était la pluie tout simplement, au petit matin les cloches de l’angélus clocher de l'Agios Pareskeviont remplacé la voix du muezzin qui nous est devenue familière depuis plus d’un mois. La circulation routière commence d’être importante, nous allons grossir les rangs et rouler sur l’autoroute Egnatia Odos. Entre Grevena et Kipoureio se construit un viaduc, il est très haut. Le placement du tablier en le poussant nous fait penser à celui de Millau, moins important quand même. Il a l’air de passer d’une vallée à l’autre et semble bien s’être inspiré de la première cité.

Il fait un temps de chien, pluie, froid, vent, si l’on sort on se trempe ou bien le parapluie se retourne. On se croirait en Novembre.

On aperçoit dans un vieux village haut perché un joli clocher qui fait l’objet d’un panneau marron, celui des monuments historiques signalés aux visiteurs. Nous faisons un crochet et découvrons l’Agios Pareskevi, une Sainte dont je n’ai trouvé aucune information nulle part. L’église est fermée, mais non le cloître, abrité sous un auvent de bois, il est tout décoré de peintures très anciennes, d’une icône de la Sainte et d’un présentoir à bougies allumées bien fourni. Une vieille dame vient porter des fleurs et faire la poussière, mais il est inutile de rien lui
demander, comment peut on se comprendre ?pont à arches

Sur notre parcours mouillé, on trouve encore un merveilleux petit pont à arches, tout neuf mais bâti «  façon vieux »…..Tout encadré de verdure, je fais une belle image de ce pont, je les adore tous.

On laisse la pluie battante pour le brouillard du col de Katara qui culmine vers 1407mètres

Donc, il ne fait pas chaud et on va se restaurer à la cafétéria. Frites et slouvakis avec un demi de bière composent notre menu, dont on ne laisse pas une miette.   On va s’installer sur l’immense parking à camions à côté de la cafétéria, un camping car d’Italiens, s’intercale entre le paysage et nous, nous cachant tout point de vue. Zut alors quel toupet ! Lorsqu’un frigorifique en marche  stationne de l’autre côté, on sait qu’il faut déménager à tout prix…

Ce que l’on fait. Maintenant on n’aperçoit plus les contours majestueux des montagnes enneigées le brouillard a tout mis dans son sac de coton.

Mardi 29 Mai

Parking du col de Katara
camping-car de Lucie et JeanCe matin, pluie en rafales et sur les sommets des nuages gris et épais empêchent le soleil de passer. J’ai mis un peu d’ordre dans mes placards  et récupéré des objets perdus depuis longtemps. Nous allons rejoindre Ioanina et Igoumenitsa lentement car on n’est pas pressés de rentrer, mais d’autre part que faire dans un pareil climat ?
Pau à peu les nuages s’estompent et quelques timides rayons de soleil font leur apparition. C’est souvent ainsi en montagne. On fait nos courses dans un Champion à Ioanina, puis mangeons sur une route désaffectée dans le bruit infernal de la circulation qui roule à côté de nous.
On vient de décider d’aller voir le monastère d’Ayia Pareskevi que nous avons manqué lors de notre dernier voyage. Il faut faire montre d'une belle perspicacité pour trouver l’itinéraire dans ce vieux village, aux panneaux rédigés en Grec. Monodendri fait figure de capitale de cette région qu’on appelle les Zagorias, de là partent des itinéraires pédestres qui font frémir : 5, 10, ou même 15 kilomètres sont monnaie courante,  il faut donc être jeunes et entraînés pour entreprendre des parcours aussi sportifs. Notre monastère situé à 15 minutes de marche nous suffit. A l’heure du départ, il se met à pleuvoir des cordes, il est impératif d’attendre le beau temps. falaise

La promenade faite sur des pavés luisants d’usure nous conduit au monastère que l’on retrouve tel qu’en notre mémoire.  Toujours accroché aux rochers de la falaise, avec le ruisseau du Vikos qui coule en bas dans un canyon de 1000 mètres de profondeur. L’icône de Sainte Pareskevi est là, éclairée par deux ou trois cierges. C’est la même image que celle de l’église visitée dans le vieux village natal de la Sainte. C’est assez émouvant de marcher dans les pas de ces ermites et de voir la survivance de la vénération qu’ils ont inspirée, si longtemps après leur passage. Le retour sur les pavés glissants se fait dans la douleur et, comme d’habitude on se met à chercher notre refuge nuit. A la sortie de Monodendri il y a une pompe EKO, nous l’adoptons .Sans nous rendre compte que c’est notre dernière nuit  en terre Grecque.

Mercredi 30 Mai

Station EK0 route de Monodendri vers Ioanina
Il est 6 heures 25, beau soleil aujourd’hui, histoire de nous faire regretter notre retour ! Allez en route pour Igoumenitsa ! Voyage court, sans problèmes ni arrêt, sauf à LIDL où nous nous approvisionnons, recherchant les produits que nous connaissons et qui nous font reprendre pied dans notre quotidien.
Il s’agit maintenant d’aller à la compagnie maritime ANEK pour rectifier la date de notre retour préalablement fixée au 27 Juin. Ensuite on ne fait rien d’autre que nous installer sur le parking d’embarquement. De là je cherche mes journaux et trouve le monde d’hier, je prends de jolies cartes postales et vues de la Grèce offertes par la mairie d’Igoumenista.

On sait que l’on part à 22 heures 30, mais il fait être prêts 2 heures plus tôt. On rencontre d’autres voyageurs, de l’Isle en Jourdain et de Gordes. Ces derniers retour d’Arménie viennent de parcourir 10 000 kilomètres ( et nous donc ! ).

Je lis de fond en comble « Le Monde » d’hier tout en attendant Héllénic Spirit d’un moment à l’autre.

camping-carIl y a peu de monde sur le quai de départ, on a devant nous un camion TIR « Hein » apparemment Deutsch.

Des compatriotes de Gordes rentrent d’Arménie où ils ont voyagé pendant un mois, sans aucun problème.
L’Open deck  que je croyais guère occuper à cause du peu de camions et de camping cars en attente,  se révèle à l’usage plein comme un œuf, car les passagers de Patras sont déjà installés et, bien sûr,   aux meilleures places. On se serre donc entre les files de véhicules, on ne risque pas d’avoir froid…

On ne souffre pas de claustrophobie, non plus,  heureusement et on a une pensée pour les passagers de L’Isle en Jourdain, qui ont fait la traversée au milieu de deux bétaillères de vaches, puis on est si fatigués que l’on s’endort.