Le rat des rizières à la sauce khmer .... Sihanoukville -Bèk Trang, capitale gastronomique grâce à son fumet de rat ......
Avec le retour de la saison sèche, les habitants du village de
Bèk Trang, dans l’arrondissement de
Prey Nup de la municipalité de
Sihanoukville, ont repris la chasse aux rats des rizières. Ces rongeurs qui pullulent sur les diguettes et dans les broussailles finiront dans l’assiette des villageois mais aussi dans les cuisines des deux restaurants de l’endroit qui se sont fait une spécialité de les accommoder à toutes les sauces.
Voici quelques années déjà que cette habitude gastronomique s’est enracinée là, s’inspirant d’une pratique venue du Vietnam.
"Au début, on nous regardait avec mépris, se souvient Mme Nhim Seun, chef de groupe dans ce village. On nous reprochait de manger des ‘bêtes très sales’. Mais, dès que les gens avaient goûté cette viande, ces critiques tombaient d’elles-mêmes." Tout le monde à
Bèk Trang vous le répétera sur tous les tons : ces rats n’ont rien à voir avec ceux qui se repaissent des ordures des villes.
"Ces animaux se nourrissent de pousses de riz, de racines ou d’insectes. Leur viande est très propre. Et comme ils sont très gras, on peut les faire rôtir sans rajouter de graisse. Et c’est meilleur que la viande de poulet", insiste Ey Say, un des anciens du village, dont la plupart des habitants sont des Khmers du Kampuchea Krom arrivés dans les années 80. En soupe, en friture, ou en salade, la viande de rat des rizières se prête à toutes formes de préparations culinaires.
Depuis quelque temps, la réputation de ce mets a dépassé les frontières du village, comme en témoigne l’ouverture des deux restaurants fréquentés par des citadins. Situé à une trentaine de kilomètres de la cité balnéaire au bord d’une piste en latérite bien cabossée,
Bèk Trang est devenu au fil du temps, et uniquement à cause de cette spécialité, un lieu prisé. "Ils viennent de
Sihanoukville ou de
Phnom Penh et, à leur apparence, ce sont des gens plutôt aisés", constate Seun Ty, gérant des lieux. On vient là en groupe d’amis manger dans ces restaurants ou pique-niquer au bord des canaux. Quelques portions de viande de rat à 500 riels les cent grammes, de la bière ou du vin de palme, voilà une manière de se distraire peu coûteuse et qui a trouvé son public.
Tout le village attend avec impatience la "haute saison". Dans chaque famille, on fourbit ses armes pour la chasse qui se passe la nuit. Une lampe électrique, des bâtons, rien de plus. Un chasseur habile peut, en une nuit, ramener 5 à 6 kilos de rats dont il tirera 6 000 à 7 500 riels. Le produit de cette chasse sert à améliorer l’ordinaire des familles et fournit les restaurants.
Bèk Trang a même commencé à exporter sa production vers
Sihanoukville. Dans d’autres provinces, comme à
Battambang ou
Kompong Chhnang, le rat des rizières est également consommé mais on n’y trouve pas de restaurants servant cette spécialité.
Outre le fait que ce mets permet aux habitants de
Bèk Trang d’améliorer leur ordinaire, celui-ci protège les cultures de la dévastation par les rongeurs. "Il y a beaucoup moins de rats qu’auparavant dans nos rizières", se réjouit Mme Nhim Seun. "On ne peut qu’être content d’avoir adopté cette habitude de consommation."
SOURCE : Kong Sothanarith from Cambodia .....
Bon, celà me donne faim à moi, pas vous ....... :wink: