6. Shakrisyabz
Nous avons fait une excursion dans les steppes de l'Asie centrale pour nous rendre à Shakrisyabz, l'endroit où est né Tamerlan. A dire vrai et a posteriori nous avons quelque peu trouvé le voyage long (environ 8 h de route aller-retour) par rapport à l'intérêt du site. Je pense que notre guide Belge va supprimer cette excursion l'an prochain et la remplacer par une journée supplémentaire dans la ville de Samarcande.
Néanmoins cela nous a donné l'occasion de voir les paysages de la steppe avec les contreforts du Pamir en arrière-plan et de visiter une ferme Ouzbèque, occupée par toute une famille, dont l'accueil fut particulièrement chaleureux. Le patriarche (chef de tribu :nonono: ) a 11 enfants et tout le monde participe à la vie de la ferme, y compris la confection de très beaux tapis Khilims.
Dans le fond, les contreforts du Pamir
Un troupeau de moutons et son gardien
Statue de Tamerlan (Amir-Timur ou Timur-Leng) à Shakrisyabz
Je devrai recentrer la photo mais je n'ai pas encore eu le temps
Vestiges du gigantesque portail du Palais Ak-Sarai (XVème)
Couple de mariés devant la statue de Tamerlan. C'est la tradition pour les jeunes époux de se rendre à Shakrisyabz en pèlerinage. Les jeunes épouses tirent toutes une tête d'enterrement car elles ne peuvent pas manifester leur joie, il est de bon ton qu'elles aient l'air de regretter leur famille :nonono:
La plupart du temps, surtout dans les campagnes, ce sont les pères respectifs qui marient leurs enfants, sans que ceux-ci aient le moindre mot à dire. Ces mariages sont le plus souvent arrangés pour des raisons de regroupement de terres ou de troupeaux. Les jeunes filles sont mariées jeunes pour éviter qu'elles ne cherchent à se rendre dans les villes, où guette le danger d'une vie "dissolue". Cependant, il semblerait qu'il y ait une évolution vers une libéralisation de ces coutumes, et que les jeunes gens et jeunes filles aient de plus en plus la possibilité de se choisir librement. Une fois mariée, l'épouse quitte sa famille pour rejoindre celle de son mari.
Parmi les invités d'une des noces (il y en avait 3), une mère portant son bébé endormi. Elle voit que je fais une photo et ... réveille l'enfant ! Par cette chaleur (34,3° !) il n'est pas content et le manifeste :nonono:
Shakhrisyabz : Mosquée Razrat-Imam
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans la ferme dont j'ai parlé plus haut. Voici le bétail

Remarquez que les murs sont en pisé, un mélange d'eau de terre et de paille. Ces murs sont très solides et résistent au temps (qui passe :lol: ) et même aux fortes pluies. De plus ils isolent très bien de la chaleur et du froid. Dans les campagnes (et même dans les villes pour les constructions anciennes) la plupart des maisons sont en pisé. Ce n'est que depuis quelques années qu'on utilise la "brique cuite".
Il arrive fréquemment que les fenêtres ne soient pas installées, faute de moyens. Pour se protéger (des intempéries et des regards) on empile alors une série de tas de briques non scellées jusqu'aux 2/3 de la hauteur du trou, en attendant d'avoir les moyens d'installer les châssis (en PVC le plus souvent, et ils n'enlèvent pas la protection en plastique :lol: )
Four à pain dans la ferme. Dans les petits villages, il y a un four à pain commun, dans lequel les familles cuisent leur pain une fois par semaine. Ce pain, sous forme de galettes plates, s'appelle le "nan". Il est délicieux et se conserve très bien.
La femme du patriarche, elle a eu 11 enfants. Dans sa main, la quenouille avec laquelle elle file le coton pour faire les khilims (très beaux d'ailleurs, et à un prix dérisoire par rapport à ceux qu'on peut trouver ici). Malheureusement impossible d'en rapporter, à cause du poids (ils sont très stricts à Tashkent sur le poids des valises

)
Une des jeunes femmes de la famille avec, à ses pieds, les khilims faits main (nous avons vu l'une d'entre elle en train de faire un couloir superbe).
Nous avons de la chance, c'est l'heure de la sortie d'école

Les filles portent un uniforme, parce que toutes les familles n'ont pas les moyens de vêtir les enfants correctement, donc pour éviter les disputes ou les envies, l'uniforme est de mise partout. Il est de différentes couleurs suivant la classe fréquentée.
J'ai craqué pour le petit noir :nonono:
Je suis aussi "tombée en amour" avec le deuxième en commençant par la droite, avec sa casquette de titi parisien :lol: Il avait des petits yeux coquins et un air goguenard. Adorable !
Sur le chemin du retour vers Tashkent Pour retourner à Tashkent, nous devons passer le Syr Daria, très poissonneux.
On vend sa pêche au bord de la route ...
Le voyage se termine ... nous sommes fourbus :nonono: Notre doyenne, 83 ans, fut aussi notre mascotte. Très dynamique, elle est allée partout, a monté tous les minarets et est allée dans la forteresse en marchant dans le sable du désert ... Mieux que moi pardi :lol: J'avoue honteusement avoir séché la dernière visite au musée archéologique de Tashkent pour me plonger avec délices (mais aussi suffocation) dans l'eau bleue de la piscine de l'hôtel Tashkent Palace ... dehors il fait 34°, l'eau est à 17° ! Le moinsse qu'on puisse dire, c'est que ça réveille :nonono: