Le col Cho La
Je vois que vous avez cheminé. La traversée du Cho La est effectivement une étape exigeante du trek de l’Everest via Gokyo. La plus exigeante à mon avis. On peut l’éviter en faisant un retour sur ses pas jusqu’à Phortse et de là, gagner la vallée de Lobuche puis Gorak Shep au pied du Kala Pattar. Cependant, la traversée du col est une aventure en soi. Sa difficulté n’est pas technique. Le passage exige toutefois une bonne endurance à l’effort. La traversée est longue : il faut habituellement compter entre 8 et 10 heures de marche, parfois même un peu plus selon les conditions du col. La pente est abrupte et la difficulté s’accroît si le col est enneigé. À moins d’une tempête de neige récente, toujours possible, le col est habituellement dégagé vers la mi-avril. Le sommet du col culmine à 5 420 m et l'air y est mince en raison de l'altitude évidemment.
Si vous optez pour le col, je vous suggère de quitter Gokyo tôt le matin et de vous rendre à Thangnag pour y passer la nuit. Cette première étape est courte et vous pourrez disposer d'un après-midi de congé de marche avant la traversée du lendemain. Le jour de la traversée, prévoyez coucher à la kharka de Dzonglha de l'autre côté du col (face est). Le gain d’altitude entre Thangnag et le sommet du col est de 720 m tandis que la perte d’altitude du sommet à la kharka de Dzonglha approche les 600 m.
Je suggère à ceux qui envisagent cette traversée d’y aller modérément au départ de Thangnag afin de ménager leur énergie pour la dernière pente. Il est aussi recommandé d’être accompagné d’un guide qui connaît bien la région car la piste traverse le glacier Ngojumba. Le glacier avance et la piste n’est pas toujours évidente, ni sur le glacier ni sur la moraine. Le col est à éviter en cas de mauvais temps. Enfin, si vous faites porter vos bagages par des porteurs que vous avez embauchés directement, il faut s’assurer qu’ils disposent de vêtements chauds (manteau, bonnet et gants), d’une paire de chaussures convenable et de lunettes solaires. Cela semble aller de soi mais ce n’est pas toujours le cas. Plusieurs porteurs ne connaissent pas ce col et ignorent ses conditions.
Au bout du compte, l’effort est récompensé par des paysages absolument sublimes. Les plus beaux quant à moi de tout le trek de l’Everest. C’est la partie du trek que j'ai le plus appréciée malgré sa difficulté.
Aziman