Le sud de Mexico

Le sud de Mexico

Une des avenues principales de la ville et réputée la plus longue de Mexique est l’Avenida Insurgentes qui rejoint les beaux quartiers de San Ángel et Coyoacán depuis le centre-ville.

San Ángel est un ancien village retiré dans les montagnes qui fut très fréquenté par les aristocrates à l’époque coloniale. Complètement dévoré par la ville, l’endroit est resté paisible et résidentiel, ce qui en fait une retraite idéale pour se reposer des émotions intenses du centre. Pittoresque avec ses rues pavées, San Ángel se visite depuis la jolie Plaza San Jacinto ornée d’arbres où le mot détente prend enfin tout son sens. A l’ouest de la Plaza se trouve le Bazar del Sábado, qui, chaque samedi  voit défiler les artisans offrant une farandole de trésors bon marché. De grandes demeures coloniales ponctuent les ruelles du quartier avec la Casa del Risco et sa fontaine de porcelaine, de carreaux et de coquillages et l’Auberge San Ángel. Enfin, allez voir le Convento del Carmen construit en 1615 se fait musée d’art colonial et abrite une exposition de momies dans sa cave, son église contient aussi des peintures à l’huile centenaires.

Pour partir sur les traces de la peintre Kahlo, il faut se rendre à Coyoacan à l’est de San Ángel. Ici vécurent Frida Kahlo et son mari, Mr Rivera pendant 25 ans. Un des amants de la peintre est un autre personnage que l’on retrouve à Coyoacan : Léon Trotsky, le révolutionnaire russe. Pendant son exil politique, ce dernier vécut dans la « Maison bleue » aux côtés du couple d’artistes. C’est à l’emplacement du Musée qui lui est dédié, qu’il fut tué en 1940 par un homme de Staline. La Casa Azul est aujourd’hui le Musée Frida Kahlo où sont exposés ses œuvres et objets personnels.

La collection personnelle de Diego Rivera est, quant-à elle, exposée dans le Museo Anahuacalli : ce sont 60 000 pièces d’art et d’objets précolombiens dont certains remontent à 2000 av J.C. Puis le Museo Carrillo Gil est un autre point clé du parcours autour de l’art de Kahlo et Rivera contenant une belle collection d’œuvres de ce dernier et de Orozco. Pas étonnant que les artistes aient choisis ce quartier de Mexico apprécié pour son côté bohémien. Son histoire montre même qu’il était déjà abondement peuplé avant l’arrivée des Espagnols. La Plaza Hidalgo et son Jardín Centenario constitueront les autres visites immanquables de ce quartier.

Plus au sud, l’université fondée en 1550 et dont le campus moderniste accueillit les Jeux Olympiques d’été de 1968 est une galerie en plein air, avec son art mural et ses sculptures. Près de là se trouvent les Ruines de Cuicuilco connues comme le plus vieil édifice humain du quart ouest. Enfin dernière étape de ce circuit dans la ville mais pas des moindres, direction le deuxième site classé de Mexico : les Jardins Flottants de Xochimilco.Là-bas, les visiteurs sont emmenés en barque à travers le système de canaux agraires datant des aztèques et qui alimentait toute la cité telle la Venise de l’Amérique.Préservée de l’agitation du centre de Mexico, elle possède une ambiance provinciale qu’il est agréable de retrouver. En plus, Xochimilco célèbre chaque année plus de 400 festivals pour la plupart religieux et qui font d’elle un une étape quasi-obligée de toute visite de Mexico.

Débordante de saveurs et de vie, Mexico DF est une destination à ne pas négliger au Mexique. Sa myriade de monuments et de musées témoigne des trois grandes cultures qui cohabitent dans les rues de la ville depuis des siècles, et fait d’elle une capitale multiculturelle surprenante. Et il faut visiter Mexico pour s’imprégner du pays et de son métissage. La frénésie et l’énergie de la ville sont ses points forts comme ses points faibles, mais en s’éloignant du centre, il est toujours possible d’accéder aux retraites privilégiées des quartiers bourgeois pour s’offrir une pause bien méritée.

Alice Cannet