Le Chiapas

La Ruta Maya - Mexique

Le Chiapas

Première étape : le Chiapas, l’état le plus méridional du pays. A l’est, la frontière avec le Guatemala s’est établie naturellement, en suivant le cours du fleuve Usumacinta. C’est sur les bords de la rivière que s’installèrent les Mayas et certains estiment que jusqu’à 5 millions d’entre eux vécurent dans cette région aux alentours de 700, période à laquelle le peuple vit son apogée. Parmi les milliers de sites variant en taille qui ont poussé dans cette vallée humide se trouvent ceux de Planchon de las Figuras, de Yaxchilán et le Piedras Niegras au Guatemala. Rive gauche de Usumacinta, découvrez Yaxchilàn, une ville perdue dans la jungle Lacandona construite il y a plus de deux mille ans et à laquelle on accède en bateau. D’abord simple village, Yaxchilàn atteint son apogée entre 550 et 900 et devint une ville importante de la région malgré sa situation géographique incongrue. Ce site envoûtant a l’air tout droit sorti d’une légende, l’ancienne vie urbaine a disparu, la pierre a été dévorée au fil des siècles par une végétation insatiable avant de revenir totalement à l’état sauvage. C’est que la jungle épaisse de la Lacandona sert toujours de demeure à des centaines d’espèces de papillons, 5000 d’insectes, 40 d’oiseaux et de nombreuses espèces de mammifères qui évoluent parmi les 30 variétés d’arbres et 50 d’orchidées. Plus impressionnant encore, des singes hurleurs et quelques jaguars seront vos terribles hôtes. Le temps de votre balade, vous apercevrez peut-être des singes araignées, des toucans, des aigles, et même de superbes aras rouges ou verts.

Le bassin du fleuve abrite aussi d’autres importants sites mayas comme l’Altar de Sacrificios et Tikal ou plus célèbres encore : Palenque et Bonampak (petit site maya qui dépendait de Yaxchilán), tous deux non accessibles par les terres. Située dans la chaîne montagneuse du Chiapas, la ville archéologique de Palenque fleurit entre le VIIème et le IXème siècle ce qui correspond à la période Classique Tardive de la civilisation qui caractéristique les sites autour d’Usumacinta. PalenqueDu fait de la forte pluviométrie de la région, une des plus humides du Mexique, la végétation est luxuriante et les constructions mayas furent ensevelies dans une épaisse brousse pendant les siècles qui précédèrent leur découverte. A 8 kilomètres du village de Santo Domingo, Palenque atteint quasiment la limite occidentale de la zone habitée par les Mayas. Cette riche cité antique classée UNESCO se distingue d’autres sites par sa taille moyenne et sa configuration accidentée adaptée au terrain. Le Palais et les Temples du Soleil, de la Croix et des Inscriptions sont les plus imposantes structures, le Tombeau du Roi Pa’Kall fut découvert en 1952 dans l’enceinte de ce dernier. Le raffinement de ses édifices sculptés fait de Palenque un des plus beaux joyaux de la culture maya emmitouflé dans une végétation dense et sauvage. Depuis le village de Palenque, à 6km environ de la zone archéologique, on peut se rendre aux cascades Agua Azul et  Misol -Há où l’on peut profiter de la fraîcheur des eaux en s’essayant à passer une nuit de camping au pied des chutes.

Non loin de là, la grande rivale de Palenque était cette immense montagne artificielle dans la vallée de Ocosingo appelée Toninà. La zone fut construite sur sept plateformes de pierre sur lesquels on bâtit des temples et des palais. Les statues et haut-reliefs de guerriers, faites en pierre et en stuc témoignent de l’importance militaire de Toninà qui fut aussi un centre cérémonial de renom.

Depuis Toninà, on rejoint facilement San Cristóbal de las Casas, ancienne capitale du Chiapas jusqu’en 1892. Fondée en 1528, la très charmante ville coloniale reconnue comme Village Magique, appellation qui célèbre son patrimoine, se situe à 2100m d’altitude, au creux d’une vallée montagneuse aux impressionnants reliefs. L’endroit est bel et bien magique, avec ses maisons de toutes les couleurs qui ne dépassent pas le rez-de-chaussée et ses bâtiments coloniaux du XVIe siècle. Allez voir la Cathédrale à la façade jaune et à l’allure baroque et le Temple de Santo Domingo, de style baroque salomonique. Le marché vaut vraiment le détour et vous ne pourrez que tomber sous le charme de ses étals aux montagnes de fruits et légumes, pyramides d’épices ou d’haricots qui s’amoncellent sous les toiles à peine assez hautes pour circuler en-dessous. Une balade à travers les places et les ruelles suffira à vous imprégner de l’atmosphère colorée du lieu à l’image des cultures indigènes et espagnoles qui s’y rencontrèrent. Les objets à la vente sont autant d’exemples de la diversité ethnique de San Cristóbal de las Casas et vous trouverez tous types d’artisanats, textile et travail sur bois réalisé par les indigènes tzotziles, tzeltales et lacandones.

Alice Cannet