Musée national de la Marine

Navigation terrestre entre maquettes et peintures

Si Renaud a raison, « c’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme ». Et si c’était aussi vrai pour le musée de la Marine : « c’est pas le visiteur qui vient au musée, c’est le musée qui prend le visiteur » ? Faites attention, vous pourriez vous trouver en plein cœur de la magnifique collection du musée national de la Marine sans le vouloir vraiment !

Informations Générales

Un musée à la lente maturation

salle d'exposition
Salle d'exposition

Le musée de la Marine ne s’est pas fait en un jour, bien au contraire. Ses collections ont nécessité du temps et de la persévérance pour connaître la richesse qu’on leur connaît aujourd’hui et que chacun peut venir toiser si bon lui semble. Pour cela, il faut prendre la direction du Trocadéro à Paris et se rendre au Palais de Chaillot, en face de la Dame de fer. Echappez-vous alors vers l’aile droite de ce même palais grandiloquent et pénétrez dans les galeries luxueuses rassemblant maquettes précieuses, décors sculptés, peintures remarquables et autres objets se rapportant à la mer et aux marins qui ont su la dompter.

Avant tout, prenez bien conscience de la valeur de ce musée en lisant son histoire toute à sa gloire. Première date essentielle et primordiale : 1748. C’est l’année choisie par Henri-Louis Duhamel du Monceau, alors Inspecteur Général de la Marine, pour offrir sa collection de modèles de navires à Louis XV. Le roi dédie alors un espace à ses nouveaux biens : la collection est rassemblée dans la « salle de marine » au Louvre.
Cependant, la collection demeure confinée dans la confidentialité jusqu’en 1827, date à laquelle un « Musée naval » est créé sous les ordres de Charles X. Pierre Zédé, ingénieur de la marine et nouveau conservateur se charge d’étoffer les quelques pièces de Duhamel du Monceau qui continuent encore aujourd’hui à fournir le fonds de la collection. Le premier inventaire est effectué, des vitrines commandées aux meilleurs ébénistes parisiens pour que le nouveau musée mérite son public. Parallèlement, en province, se développent des salles de modèles dans les plus grands arsenaux (Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon notamment).
Au fil des siècles, le musée qui s’était spécialisé dans le regroupement de modèles s’enrichit d’autres œuvres d’art et de sculptures, et diversifie ainsi ses atouts. Les maquettes, jusqu’alors limitées à la marine de guerre, doivent faire de la place à 230 nouvelles pièces reproduisant des embarcations traditionnelles cette fois-ci. L’amiral Pâris (directeur du musée de 1871 à 1893) a en effet profité de ses excursions maritimes pour rapporter des plans précis des étonnants sanbugs, trabacolos, sampans, praos et autres constructions inhabituelles, et à partir de là les reproduire à échelle réduite.

Vitrine
Vitrine présentant des objets maritimes

Dernière date à noter sur le mémento : 1937. C’est la renaissance du musée qui profite d’un nouveau domicile : le Palais de Chaillot. En 1937, Paris est noyé dans la frénésie de l’Exposition internationale qu’elle organise. Un grand programme architectural est alors mis en place et prévoit de dédier trois bâtiments remarquables par leurs superficies à la culture. C’est décidé, les palais de Chaillot, de Tokyo et d’Iéna accueilleront chacun un voire des musées.
Le musée de la Marine devra cohabiter avec le musée de l’Homme (aujourd’hui, il est délaissé puisque la partie humaine de l’exposition est en cours de restauration) dans l’aile Passy du Palais de Chaillot. Certes, le site est moins prestigieux que le légendaire Louvre mais, contrepartie du désavantage, il y a beaucoup plus d’espace (3 fois plus).
Du coup, on peut compléter le musée en l’affublant d’une bibliothèque et en lui confiant des expositions temporaires. Les collections quant à elles peuvent se déployer et n’hésitent plus à accueillir de nouveaux venus qui élargissent là encore les thématiques abordées : marines de commerce, de pêche, recherche océanographique). Désormais et jusqu’à maintenant, le musée ne se contente plus d’aborder le passé et l’histoire de la marine royale. L’art populaire et les tendances actuelles sont pris d’assaut par l’institution pirate.