Bivouac dans le désert marocain

Récit d'un bivouac en plein désert marocain : grandes dunes de Chegaga, M'Hamid...

Récit

Avant-propos : ayant parlé de notre projet à des collègues, l'un d'eux nous a invité à nous adresser à Récit de voyage au Marocune Marocaine, vivant à Bruxelles depuis de nombreuses années et étant en relation avec des Berbères du côté de M'Hamid. Dernière ville que l'on peut rejoindre par la route goudronnée, après c'est le désert. Aussi tôt dit aussitôt fait, en fait cette dame nous a mis en contact avec eux. Qui sont-ils? Ce sont 3 frères issus d'une famille de 14 enfants, dont le père était l'un des derniers grands caravaniers. Il possédait des caravanes qui faisaient le trajet vers Tombouctou pour rapporter le sel. Malheureusement les frontières se sont fermées et il n'a plus pu exercer son métier. 3 de ses jeunes fils se sont reconvertis dans le tourisme "off road" en faisant découvrir aux amateurs ce qu'est leur désert et les vallées de l'Atlas.

Nous sommes partis de Bruxelles à minuit en direction de l'aéroport Charles De Gaulle où nous devions être à 3h30 pour l'enregistrement... Nous avons décollé pour Ouarzazate à 5h30 et sommes arrivés vers 8h30, heure locale... bien fatigués!

Installation dans notre hôtel, très bien situé, sur les hauteurs de la ville et ayant une vue panoramique extraordinaire. Beaucoup de vent, frais, car il venait de l'Atlas enneigé. À l'abri de celui-ci, nous avons profité du soleil et de sa chaleur sur notre peau, plus habituée au froid de nos contrées hivernales.

Mohamed, l'aîné, est venu nous chercher en 4x4 pour rejoindre M'Hamid, soit quelques 280 Km que nous allons parcourir, par la piste, le long du Draa qui est, malheureusement, fortement diminué par le barrage de Ouarzazate. Les populations n'ont plus beaucoup d'eau pour irriguer leur palmeraie, ce qui apporte la pauvreté et provoque l'exode de celles-ci. Nous Randonnée en dromadaireavons pu voir de nombreuses Kasbah, magnifiques, se fondant dans le paysage puisqu'elles sont faites en pisé avec la terre environnante.

Arrivée à Zagora où nous avons déjeuné dans la palmeraie, l'accueil, de celui que nous allons baptiser, "prend ton temps" car il le dit sans arrêt, fut très sympathique. Après notre énième verre de thé à la menthe, nous reprenons la route avec le luth de notre hôte et en déposant celui-ci au carrefour des communications dans la ville. Il nous dit "à tout à l'heure Inch Allah"!

Arrivée à M'Hamid sous une tempête de sable qui se levait, nous avons rapidement, achetés des chèches pour se protéger. Puis, nous avons enfourché nos dromadaires pour 2h00 de randonnée pour rejoindre notre bivouac.

La position est spéciale, puisqu'il n'a qu'une bosse, en fait, le chamelier dispose une couverture en boudin autour de la bosse, à l'horizontale. C'est sur la courbe arrière de cette couverture que nous sommes assis. Il y un petit bât avec 2 poignées qui permet de se tenir lorsque le dromadaire se redresse monte une dune ou s'assoit dans le sable. C'est agréable, mais nous n'avons pas l'habitude d'écarter les jambes aussi fort et aussi longtemps, ce qui provoque quelques raideurs dans certains muscles.

Bivouac en plein désert, là où ils ont trouvé de l'eau, creusé un puit. C'est un camp semi-rigide, les murs sont en pisé, le toit est fait d'une toile traditionnelle en poils de dromadaire. Il y a 1 lit pour 2 pour plusieurs lits individuels, une table, de nuit et sur le sol des tapis d'orient. Il n'y a pas d'électricité, on s'éclaire à la bougie ou avec une lampe de poche.Bivouac dans le désert marocain

Il y un bâtiment qui abrite des toilettes, douches et éviers. En principe, l'eau chaude est fournie par des plaques solaires posées sur le toit, mais cela ne fonctionnait pas lors de notre passage. Cela a été réparé le dernier soir.

Il y a une cuisine et un coin-salon des nomades, coussins sur des tapis d'orient où nous avions la petite improvisation musicale du soir.

Nous y avons délicieusement mangé, cela avait beaucoup plus de saveur qu'à l'hôtel.

La veillée se faisait autour du traditionnel et délicieux thé à la menthe et toutes les personnes présentes, y compris des nomades sortant de nulle part avec leurs dromadaires, participaient aux chansons et rythmes des djembés.

Le petit déjeuné était composé de pain, plongé, dans la friture et dont nous fourrions de confiture. mum, c'était bon !

Nous sommes partis en 4x4 pour les grandes dunes de Chegaga en nous arrêtant à l'oasis sacrée qui doit son nom à l'eau qui sort du sol pour irriguer cette petite oasis. Elle est équipée d'un bivouac, dans le style du nôtre pour ceux qui le désirent.

Arrivés aux pieds des grandes dunes, nous nous lançâmes à l'assaut des dunes, pendant que nos amis préparaient le repas de midi.

Et là, chose étonnante, nous avons essuyé une très grosse averse pendant 5 minutes. Grosse pluie épaisse accompagnée de bourrasques de vent. Nous étions transis de froid, ce qui ne nous a pas empêché de gravir les dunes et, pour mon fils Benoît, d'escalader la plus haute. Cela au prix d'efforts car monter, dans le sable, n'est pas chose aisée et c'est très fatigant.

GuideAu retour au bivouac, les nomades nous ont baptisés « baraka » car nous avions apporté l'eau dans le désert.

Il faisait meilleur ce soir-là, le vent de sable ayant disparu, nous avons dîné puis, nous nous sommes retrouvés autour d'un feu de bois, thé à la menthe et spectacle superbe d'un ciel noir encre, décoré de milliard d'étoiles. Ismaïl, l'un des 3 frères, que l'on surnomme « le Prince des étoiles » était notre guide et nous emmenait à la découverte des scorpions et autres formes étoilées. Nous avons été dormir vers 2h00 du matin, tant nous étions sous le charme de cet endroit, de son calme et de sa beauté.

La réussite de cette escapade dans le désert, nous la devons à Mohamed et à ses 2 frères. Mohamed est guide officiel et agréé, il a une petite agence qui permet aux amoureux des espaces et du désert, de le déguster en compagnie de vrais berbères nomades.

Voici son site: www.mhamid-travel.com