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Bilan décennal des catastrophes naturelles dans le monde : 1,2 million de victimes et plus de 1000 milliards de $ de dommage
Ubyrisk Consultants, cabinet d’étude spécialisé dans l’étude des risques naturels, effectue depuis 2001 une veille permanente des catastrophes naturelles survenant dans le monde (http://www.catnat.net). Les événements référencés sont compilés dans une base de données, la « BD CATNAT », considérée à ce jour comme la plus exhaustive en la matière. A l’occasion du 10ème anniversaire de leur site web, cette société a décidé de rendre publiques certaines statistiques sous la forme d’un bilan décennal des catastrophes naturelles.
Tsunami en Indonésie, ouragans et typhons majeurs en Asie et en Amériques, séismes dévastateurs, canicules extrêmes … font partie des 7563 événements naturels dommageables qui ont été recensés durant la décennie écoulée, causant la mort de 1 244 230 personnes et coûtant plus de 1023 milliards de $ de dommages.
BILAN DÉCENNAL EN TERMES DE NOMBRE ET DE TYPE DE CATASTROPHES NATURELLES
Du 1er janvier 2001 au 31 décembre 2010, pas moins de 7563 catastrophes naturelles ont été recensées dans le monde soit en moyenne 756 événements par an. Avec 905 événements recensés, l’année 2007 apparaît comme la plus sinistrée tandis que l’année 2002 aura été celle qui compte le moins d’événements (530). La seconde moitié de la décennie a connu un net accroissement du nombre de catastrophes puisque les 5 dernières années rassemblent près de 60 % des événements de la décennie. Néanmoins, le niveau élevé du nombre d’événements recensés au cours de ces 5 dernières années ne permet pas de conclure à une augmentation du nombre de catastrophes naturelles et ce, d’autant que depuis le pic de 2007, leur nombre annuel a tendance à décroître (tendance confirmée par des informations provenant de bases de données externes (ONU, réassureurs). Cependant, sur le long terme (30 dernières années), il apparaît que la décennie 2001-2010 est de loin celle qui aura connu le plus grand nombre d’événements.
En termes de fréquence de typologie d’aléa, avec 1822 événements recensés les inondations constituent près d’un quart des catastrophes, suivies par les incendies de forêt (893 événements soit près de 12% des événements recensés) et les orages / foudre (819 événements soit près de 11 %).
D’une manière générale, 66,5 % des événements naturels dommageables sont d’origine atmosphérique, 16,2 % d’origine géologique et 17,3 % d’origine complexe (incendies de forêt et avalanches).
Avec 2250 événements recensés, l’Asie est le continent le plus fréquemment touché suivi de près par le continent américain (2118 événements) et l’Europe (2005 événements). Cette hiérarchie est globalement respectée lorsque l’on considère les 20 pays ayant subi le plus d’événements au cours de la décennie puisque 6 pays d’Asie sont représentés à égalité avec l’Europe, suivi par le continent Américain.
Enfin, la répartition mensuelle moyenne des événements sur 10 ans montre un pic d’événements en saison estivale. Cela s’explique notamment par le fait que nos données référencent les incendies de forêt très nombreux en période estivale dans l’hémisphère Nord.
En termes de gravité, 44 % des catastrophes recensées atteignent le niveau 2 (« événement notable » faisant de 1 à 5 victimes et / ou plus de 10 blessés et provoquant des dommages matériels totaux ou partiels à l’échelle locale) sur notre grille de qualification d’importance des événements qui compte 6 niveaux (les critères de classification d’intensité des événements sont disponibles à cette adresse ). Les « événements graves » de niveau 3 (nombre de victimes compris entre 6 et 50 avec des dommages matériels à l’échelle régionale) représentent chacun 23 % des catastrophes naturelles référencées. Les événements de niveaux supérieurs 4 à 6 (faisant plus de 50 victimes et des dommages matériels, de l’échelle nationale à supra-nationale) représentent 10 % des événements.
La gravité moyenne annuelle des événements est restée relativement stable au cours de la décennie : celle-ci a atteint un maximum de 2,94 en 2003 et un minimum de 2,27 en 2008. Sur la période étudiée, il ne semble donc pas que le niveau de gravité moyen des événements se soit accru.
BILAN DÉCENNAL EN TERMES DE VICTIMES
Au cours de la dernière décennie, les catastrophes naturelles ont fait en moyenne 124 423 morts par an. Ce chiffre cache cependant une forte variabilité inter-annuelle puisqu’il existe une différence de facteur 32 entre l’année la moins meurtrière (2009 avec 11 852 morts) et celle où l’on déplore le plus grand nombre de victimes (2010 avec 391 017 morts). Les années ayant les plus lourds bilans humains (2004, 2005, 2008 et 2010) sont celles durant lesquelles un ou plusieurs événements majeurs (Tsunami en 2004, séisme au Pakistan en 2005, cyclone Nargis en Birmanie et séisme en Chine en 2008, séisme en Haïti et canicule en Russie en 2010).
Avec 576 474 morts, les séismes représentent 46 % des victimes liées aux catastrophes naturelles de la décennie écoulée. Les tsunamis viennent en seconde position avec 271 775 morts (22 % du total) suivis par les cyclones et tempêtes tropicales qui ont causé la mort de 229 037 personnes (18,4 % du total). On notera que pour la décennie 2001-2010, les tsunamis sont clairement surreprésentés en raison du tsunami en Indonésie de décembre 2004 qui a fait à lui seul 270 000 victimes. Sans ce « biais » statistique, les canicules avec 92 674 victimes (soit 7,5 % du total) occuperaient la troisième place des événements naturels les plus meurtriers suivies par les inondations qui ont causé 55 049 morts (4,5 % du total).
L’Asie est de loin le continent où les catastrophes naturelles tuent le plus puisque l’on y dénombre 65 % des victimes (793 312 morts). Les Amériques (Nord et Sud réunies) arrivent en seconde position avec 27,6 % des victimes (343 907 morts) et l’Europe en troisième place avec 7,5 % des victimes (92 379 morts). On notera que la position des Amériques est en partie due au séisme de janvier 2010 survenu en Haïti qui a fait à lui seul 316 000 victimes.
Cette tendance se retrouve également lorsque l’on établit le classement du nombre cumulé de victimes par pays. En effet, parmi les 20 pays ayant eu le plus grand nombre de victimes au cours de la décennie écoulée, 11 se situent en Asie, 5 en Amériques et 3 en Europe. On notera que dans ce classement, la France et l’Italie ne doivent leur place qu’en raison de la canicule de 2003 qui y a fait environ 15 000 victimes dans chacun de ces deux pays.
Ces chiffres démontrent, s’il en était encore besoin, la très forte vulnérabilité humaine des pays en voie de développement : dans ces derniers, la lourdeur du bilan des catastrophes naturelles se compte surtout en vies humaines alors que dans les pays développés, les conséquences sont surtout financières.
BILAN DÉCENNAL EN TERMES ÉCONOMIQUES
Entre 2001 et 2010, le coût total des catastrophes naturelles est estimé à 1023 milliards de $ dont un tiers (327 milliards de $) ont été pris en charge par les compagnies d’assurance et de réassurance. Il s’agit de la décennie la plus coûteuse depuis 1980.
Au regard de ces chiffres, le coût économique annuel moyen des catastrophes naturelles dans le monde s’élève à 102,3 milliards de $. Néanmoins, cette moyenne cache l’existence d’une importante variation interannuelle. En effet, les coûts totaux varient d’un facteur 6 entre l’année la moins coûteuse (2001) et la plus coûteuse (2005) tandis que les coûts assurés ont variés d’un facteur 9.
Cette situation s’explique par le fait que le préjudice économique des catastrophes naturelles est directement lié à l’occurrence d’événements majeurs touchant des pays développés ou de grands pays émergents (Chine, Inde…). En effet, de par les fortes concentrations de richesses (infrastructures, entreprises, habitats…) présentes, ces pays sont caractérisés par une très forte exposition économique qui renchérie considérablement le coût des catastrophes naturelles. Ainsi, les quatre années les plus coûteuses correspondent à des années au cours desquelles des événements naturels majeurs ont touché des pays développés et / ou des pays émergents.
Les cyclones et tempêtes tropicales sont de loin les événements les plus coûteux puisqu’ils représentent 43,3 % du coût total des dommages liés aux catastrophes naturelles entre 2001 et 2010. Les inondations et les séismes arrivent en seconde et troisième positions avec respectivement 22,9 % et 13,5 % des coûts. La part élevé des cyclones et des tempêtes tropicales s’explique par le fait que ces événements sont récurrents (91 surviennent en moyenne tous les ans dans le monde dont 53 atteignent le stade cyclonique), qu’ils touchent souvent plusieurs pays et que plusieurs pays développés et / ou émergents (USA, Japon, Australie, Taïwan, Corée du Sud, Chine, Inde…) sont directement exposés à cet aléa.
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A PROPOS DES BASES DE DONNÉES STATISTIQUES SUR LES CATASTROPHES NATURELLES
Comme le montrent chaque année les bilans proposés par les diverses entreprises (réassureurs notamment) et institutions (ONU, Centre de recherche sur l’épistémiologie des catastrophes de l’Université de Louvain (CRED)), il existe des différences notables entre les statistiques fournies. Ainsi, pour l’année 2010, le CRED comptabilise 373 événements et 296 8000 victimes, Munich Ré (1er réassureur mondial) 950 événements et 295 000 morts tandis que pour notre part nous avons comptabilisé 793 événements et 391 017 victimes.
Pour ce qui est du nombre d’événements recensé, ces différences certaines entre les bases de données sont imputables aux méthodes de comptage utilisées. Ainsi, à titre d’exemple, les réassureurs ont comptabilisé plusieurs pics d'inondations en Inde, Pakistan et Bangladesh durant l'été 2010, considérant ainsi qu'il y a eu plusieurs événements. Pour notre part, nous n'en avons comptabilisé qu'un seul car nous estimons que ces inondations ont occasionné des submersions quasi-permanentes dans ces pays durant cette période et sont liées à un seul phénomène : la mousson indienne. De même, dans leurs statistiques, certains producteurs de données ne comptabilisent les événements qu’à partir d’un certain seuil de dommages ou de victimes (50 millions de $ de dommages et / ou plus de 20 victimes pour Suisse Ré , au moins 10 morts et / ou 100 personnes directement affectées et / ou déclaration d’urgence de la part des autorités pour le CRED) alors que dans notre cas, nous considérons qu’il y a événement dès l’instant où il y a des préjudices humains ou matériels avérés. Toutes ces différences sur la manière de considérer un événement induisent donc inévitablement des écarts statistiques parfois significatifs en fin d'année.
On notera également que les données provenant des réassureurs, ont tendance à surreprésenter les pays développés et émergents dans leurs statistiques. Cela s’explique par le fait que, de par l’essence même de leurs activités, les portefeuilles d’activité de ces sociétés sont concentrés dans les pays ayant un marché de l’assurance assez développé. Cette réalité se retrouve notamment dans les bilans humains fournie par ces sociétés qui sont souvent inférieurs à ceux des autres producteurs de données. Ainsi, en comptabilisant préférentiellement les événements dans les pays ayant un certain niveau de développement, les statistiques des réassureurs omettent certaines catastrophes naturelles survenant dans des pays pauvres où les conséquences économiques ne sont pas significatives mais où les bilans humains sont parfois très lourds.
QUI SOMMES-NOUS ?
Ubyrisk Consultants est une structure spécialisée dans l’étude et la gestion des risques naturels, organisée autour de deux axes principaux d’activité :
• Veilles permanentes d’actualités et fourniture de données sur les catastrophes naturelles en France et à l’étranger via l’exploitation du site internet CATNAT.net (1er site d’information francophone sur les risques naturels) créé en 2001. Notre site fournit également des services originaux tels que des veilles d’actualité personnalisées par mail, un observatoire statistique permanent des catastrophes naturelles, un notificateur de parution d’arrêté de catastrophes naturelles, un centre de ressources riche de plus de 350 fichiers et de nombreuses bases de données.
• Etudes et conseils dans le domaine des risques naturels : études d’enjeux et de vulnérabilité, géodécisionnel dédié aux risques naturels, formation professionnelle, conseils et d'expertises relatifs aux risques naturels et à leur gestion, fourniture et traitement de données statistiques, cartographie sous système d’information géographique (S.I.G), études post-événementielles à vocation de retour d’expérience, études juridiques appliquées aux risques naturels, assistance à la mise en place de système de modélisation des risques naturels...
De grandes entreprises et institutions nous font confiance depuis plusieurs années : Groupe Carrefour, Météo France, Marsh, ANPE, SMACL, MAIF, Suisse Ré, Caisse Centrale de Réassurance, Ministère de l’Intérieur, Croix Rouge, Centre Européen pour la Prévention du Risque Inondation, Région PACA, Conseil Général de la Martinique …
Ubyrisk Consultants, cabinet d’étude spécialisé dans l’étude des risques naturels, effectue depuis 2001 une veille permanente des catastrophes naturelles survenant dans le monde (http://www.catnat.net). Les événements référencés sont compilés dans une base de données, la « BD CATNAT », considérée à ce jour comme la plus exhaustive en la matière. A l’occasion du 10ème anniversaire de leur site web, cette société a décidé de rendre publiques certaines statistiques sous la forme d’un bilan décennal des catastrophes naturelles.
Tsunami en Indonésie, ouragans et typhons majeurs en Asie et en Amériques, séismes dévastateurs, canicules extrêmes … font partie des 7563 événements naturels dommageables qui ont été recensés durant la décennie écoulée, causant la mort de 1 244 230 personnes et coûtant plus de 1023 milliards de $ de dommages.
BILAN DÉCENNAL EN TERMES DE NOMBRE ET DE TYPE DE CATASTROPHES NATURELLES
Du 1er janvier 2001 au 31 décembre 2010, pas moins de 7563 catastrophes naturelles ont été recensées dans le monde soit en moyenne 756 événements par an. Avec 905 événements recensés, l’année 2007 apparaît comme la plus sinistrée tandis que l’année 2002 aura été celle qui compte le moins d’événements (530). La seconde moitié de la décennie a connu un net accroissement du nombre de catastrophes puisque les 5 dernières années rassemblent près de 60 % des événements de la décennie. Néanmoins, le niveau élevé du nombre d’événements recensés au cours de ces 5 dernières années ne permet pas de conclure à une augmentation du nombre de catastrophes naturelles et ce, d’autant que depuis le pic de 2007, leur nombre annuel a tendance à décroître (tendance confirmée par des informations provenant de bases de données externes (ONU, réassureurs). Cependant, sur le long terme (30 dernières années), il apparaît que la décennie 2001-2010 est de loin celle qui aura connu le plus grand nombre d’événements.
En termes de fréquence de typologie d’aléa, avec 1822 événements recensés les inondations constituent près d’un quart des catastrophes, suivies par les incendies de forêt (893 événements soit près de 12% des événements recensés) et les orages / foudre (819 événements soit près de 11 %).
D’une manière générale, 66,5 % des événements naturels dommageables sont d’origine atmosphérique, 16,2 % d’origine géologique et 17,3 % d’origine complexe (incendies de forêt et avalanches).
Avec 2250 événements recensés, l’Asie est le continent le plus fréquemment touché suivi de près par le continent américain (2118 événements) et l’Europe (2005 événements). Cette hiérarchie est globalement respectée lorsque l’on considère les 20 pays ayant subi le plus d’événements au cours de la décennie puisque 6 pays d’Asie sont représentés à égalité avec l’Europe, suivi par le continent Américain.
Enfin, la répartition mensuelle moyenne des événements sur 10 ans montre un pic d’événements en saison estivale. Cela s’explique notamment par le fait que nos données référencent les incendies de forêt très nombreux en période estivale dans l’hémisphère Nord.
En termes de gravité, 44 % des catastrophes recensées atteignent le niveau 2 (« événement notable » faisant de 1 à 5 victimes et / ou plus de 10 blessés et provoquant des dommages matériels totaux ou partiels à l’échelle locale) sur notre grille de qualification d’importance des événements qui compte 6 niveaux (les critères de classification d’intensité des événements sont disponibles à cette adresse ). Les « événements graves » de niveau 3 (nombre de victimes compris entre 6 et 50 avec des dommages matériels à l’échelle régionale) représentent chacun 23 % des catastrophes naturelles référencées. Les événements de niveaux supérieurs 4 à 6 (faisant plus de 50 victimes et des dommages matériels, de l’échelle nationale à supra-nationale) représentent 10 % des événements.
La gravité moyenne annuelle des événements est restée relativement stable au cours de la décennie : celle-ci a atteint un maximum de 2,94 en 2003 et un minimum de 2,27 en 2008. Sur la période étudiée, il ne semble donc pas que le niveau de gravité moyen des événements se soit accru.
BILAN DÉCENNAL EN TERMES DE VICTIMES
Au cours de la dernière décennie, les catastrophes naturelles ont fait en moyenne 124 423 morts par an. Ce chiffre cache cependant une forte variabilité inter-annuelle puisqu’il existe une différence de facteur 32 entre l’année la moins meurtrière (2009 avec 11 852 morts) et celle où l’on déplore le plus grand nombre de victimes (2010 avec 391 017 morts). Les années ayant les plus lourds bilans humains (2004, 2005, 2008 et 2010) sont celles durant lesquelles un ou plusieurs événements majeurs (Tsunami en 2004, séisme au Pakistan en 2005, cyclone Nargis en Birmanie et séisme en Chine en 2008, séisme en Haïti et canicule en Russie en 2010).
Avec 576 474 morts, les séismes représentent 46 % des victimes liées aux catastrophes naturelles de la décennie écoulée. Les tsunamis viennent en seconde position avec 271 775 morts (22 % du total) suivis par les cyclones et tempêtes tropicales qui ont causé la mort de 229 037 personnes (18,4 % du total). On notera que pour la décennie 2001-2010, les tsunamis sont clairement surreprésentés en raison du tsunami en Indonésie de décembre 2004 qui a fait à lui seul 270 000 victimes. Sans ce « biais » statistique, les canicules avec 92 674 victimes (soit 7,5 % du total) occuperaient la troisième place des événements naturels les plus meurtriers suivies par les inondations qui ont causé 55 049 morts (4,5 % du total).
L’Asie est de loin le continent où les catastrophes naturelles tuent le plus puisque l’on y dénombre 65 % des victimes (793 312 morts). Les Amériques (Nord et Sud réunies) arrivent en seconde position avec 27,6 % des victimes (343 907 morts) et l’Europe en troisième place avec 7,5 % des victimes (92 379 morts). On notera que la position des Amériques est en partie due au séisme de janvier 2010 survenu en Haïti qui a fait à lui seul 316 000 victimes.
Cette tendance se retrouve également lorsque l’on établit le classement du nombre cumulé de victimes par pays. En effet, parmi les 20 pays ayant eu le plus grand nombre de victimes au cours de la décennie écoulée, 11 se situent en Asie, 5 en Amériques et 3 en Europe. On notera que dans ce classement, la France et l’Italie ne doivent leur place qu’en raison de la canicule de 2003 qui y a fait environ 15 000 victimes dans chacun de ces deux pays.
Ces chiffres démontrent, s’il en était encore besoin, la très forte vulnérabilité humaine des pays en voie de développement : dans ces derniers, la lourdeur du bilan des catastrophes naturelles se compte surtout en vies humaines alors que dans les pays développés, les conséquences sont surtout financières.
BILAN DÉCENNAL EN TERMES ÉCONOMIQUES
Entre 2001 et 2010, le coût total des catastrophes naturelles est estimé à 1023 milliards de $ dont un tiers (327 milliards de $) ont été pris en charge par les compagnies d’assurance et de réassurance. Il s’agit de la décennie la plus coûteuse depuis 1980.
Au regard de ces chiffres, le coût économique annuel moyen des catastrophes naturelles dans le monde s’élève à 102,3 milliards de $. Néanmoins, cette moyenne cache l’existence d’une importante variation interannuelle. En effet, les coûts totaux varient d’un facteur 6 entre l’année la moins coûteuse (2001) et la plus coûteuse (2005) tandis que les coûts assurés ont variés d’un facteur 9.
Cette situation s’explique par le fait que le préjudice économique des catastrophes naturelles est directement lié à l’occurrence d’événements majeurs touchant des pays développés ou de grands pays émergents (Chine, Inde…). En effet, de par les fortes concentrations de richesses (infrastructures, entreprises, habitats…) présentes, ces pays sont caractérisés par une très forte exposition économique qui renchérie considérablement le coût des catastrophes naturelles. Ainsi, les quatre années les plus coûteuses correspondent à des années au cours desquelles des événements naturels majeurs ont touché des pays développés et / ou des pays émergents.
Les cyclones et tempêtes tropicales sont de loin les événements les plus coûteux puisqu’ils représentent 43,3 % du coût total des dommages liés aux catastrophes naturelles entre 2001 et 2010. Les inondations et les séismes arrivent en seconde et troisième positions avec respectivement 22,9 % et 13,5 % des coûts. La part élevé des cyclones et des tempêtes tropicales s’explique par le fait que ces événements sont récurrents (91 surviennent en moyenne tous les ans dans le monde dont 53 atteignent le stade cyclonique), qu’ils touchent souvent plusieurs pays et que plusieurs pays développés et / ou émergents (USA, Japon, Australie, Taïwan, Corée du Sud, Chine, Inde…) sont directement exposés à cet aléa.
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A PROPOS DES BASES DE DONNÉES STATISTIQUES SUR LES CATASTROPHES NATURELLES
Comme le montrent chaque année les bilans proposés par les diverses entreprises (réassureurs notamment) et institutions (ONU, Centre de recherche sur l’épistémiologie des catastrophes de l’Université de Louvain (CRED)), il existe des différences notables entre les statistiques fournies. Ainsi, pour l’année 2010, le CRED comptabilise 373 événements et 296 8000 victimes, Munich Ré (1er réassureur mondial) 950 événements et 295 000 morts tandis que pour notre part nous avons comptabilisé 793 événements et 391 017 victimes.
Pour ce qui est du nombre d’événements recensé, ces différences certaines entre les bases de données sont imputables aux méthodes de comptage utilisées. Ainsi, à titre d’exemple, les réassureurs ont comptabilisé plusieurs pics d'inondations en Inde, Pakistan et Bangladesh durant l'été 2010, considérant ainsi qu'il y a eu plusieurs événements. Pour notre part, nous n'en avons comptabilisé qu'un seul car nous estimons que ces inondations ont occasionné des submersions quasi-permanentes dans ces pays durant cette période et sont liées à un seul phénomène : la mousson indienne. De même, dans leurs statistiques, certains producteurs de données ne comptabilisent les événements qu’à partir d’un certain seuil de dommages ou de victimes (50 millions de $ de dommages et / ou plus de 20 victimes pour Suisse Ré , au moins 10 morts et / ou 100 personnes directement affectées et / ou déclaration d’urgence de la part des autorités pour le CRED) alors que dans notre cas, nous considérons qu’il y a événement dès l’instant où il y a des préjudices humains ou matériels avérés. Toutes ces différences sur la manière de considérer un événement induisent donc inévitablement des écarts statistiques parfois significatifs en fin d'année.
On notera également que les données provenant des réassureurs, ont tendance à surreprésenter les pays développés et émergents dans leurs statistiques. Cela s’explique par le fait que, de par l’essence même de leurs activités, les portefeuilles d’activité de ces sociétés sont concentrés dans les pays ayant un marché de l’assurance assez développé. Cette réalité se retrouve notamment dans les bilans humains fournie par ces sociétés qui sont souvent inférieurs à ceux des autres producteurs de données. Ainsi, en comptabilisant préférentiellement les événements dans les pays ayant un certain niveau de développement, les statistiques des réassureurs omettent certaines catastrophes naturelles survenant dans des pays pauvres où les conséquences économiques ne sont pas significatives mais où les bilans humains sont parfois très lourds.
QUI SOMMES-NOUS ?
Ubyrisk Consultants est une structure spécialisée dans l’étude et la gestion des risques naturels, organisée autour de deux axes principaux d’activité :
• Veilles permanentes d’actualités et fourniture de données sur les catastrophes naturelles en France et à l’étranger via l’exploitation du site internet CATNAT.net (1er site d’information francophone sur les risques naturels) créé en 2001. Notre site fournit également des services originaux tels que des veilles d’actualité personnalisées par mail, un observatoire statistique permanent des catastrophes naturelles, un notificateur de parution d’arrêté de catastrophes naturelles, un centre de ressources riche de plus de 350 fichiers et de nombreuses bases de données.
• Etudes et conseils dans le domaine des risques naturels : études d’enjeux et de vulnérabilité, géodécisionnel dédié aux risques naturels, formation professionnelle, conseils et d'expertises relatifs aux risques naturels et à leur gestion, fourniture et traitement de données statistiques, cartographie sous système d’information géographique (S.I.G), études post-événementielles à vocation de retour d’expérience, études juridiques appliquées aux risques naturels, assistance à la mise en place de système de modélisation des risques naturels...
De grandes entreprises et institutions nous font confiance depuis plusieurs années : Groupe Carrefour, Météo France, Marsh, ANPE, SMACL, MAIF, Suisse Ré, Caisse Centrale de Réassurance, Ministère de l’Intérieur, Croix Rouge, Centre Européen pour la Prévention du Risque Inondation, Région PACA, Conseil Général de la Martinique …