Quartiers san franciscains
Tout aussi éclectiques que les San Franciscains, les quartiers de la City se déploient pour former une mosaïque de cultures et de contre-cultures. Cette diversité est une tradition héritée d'une longue histoire fondée sur l'immigration et le brassage des communautés, depuis la quête des premières pépites de la Ruée vers l'Or jusqu'aux sirènes industrielles de la Silicon Valley.
Presque chaque quartier a son histoire et ses figures emblématiques. L'arrivée des communautés asiatiques venues construire la ville et ses liaisons ferroviaires donna naissance au plus important Chinatown des Etats-Unis. Passé la porte du dragon, on entre dans un autre monde, calé entre Union Square et Financial District. Marchés, petites boutiques et ateliers traditionnels côtoient les grandes banques, les bureaux d'assurances et les chaines de restauration rapide dont les enseignes ont été retranscrites en caractères chinois. Les joueurs d'échecs, les adeptes de Tai-chi et les effluves des cuisines finissent de compléter ce tableau dépaysant.
C'est plus au nord que les beatniks admirateurs de l'anticonformiste Jack Kerouac ont trouvé leur lieu d'expression dans les années 1950. Aujourd'hui, le quartier de North Beach est connu comme une « Little Italy » où fleurissent glaciers et pizzerias et où il fait bon flâner aux terrasses et sur les pelouses du Washington Square Park.
Haight-Ashbury résonne dans le monde entier comme le quartier mythique des hippies qui y trouvèrent asile lors du fameux « Summer of love » de 1967. Mais le « Flower Power » est moins prégnant aujourd'hui et s'estompe au profit de la « bourgeoisie bohème ». Il reste cependant quelques « painted ladies », ces maisons victoriennes repeintes de couleurs criardes (selon les bien-pensants) par des artistes inspirés, ainsi que des boutiques aux enseignes loufoques où produits bio et blouses à fleurs prospèrent toujours.
A l'ouest s'étend le Golden Gate Park, un écrin de verdure, paradis des promeneurs et des joggeurs. On y trouve le jardin zen du Japanese Tea Garden, des lacs artificiels, le jardin botanique ainsi qu'un enclos dans lequel gambade un troupeau de bisons.
Le Castro, plus au Sud, concentre une forte population homosexuelle. Même si là encore le quartier s'est considérablement embourgeoisé, la frivolité des artistes transformistes et l'engagement des associations actives s'y côtoient. On y retrouve l'héritage gay du « Summer of love » et des combats politiques de Harvey Milk dans les commerces et établissements et au cours des nombreuses manifestations culturelles et festives tout au long de l'année.
Le SoMa, South Market, est un quartier en pleine expansion où boutiques de luxe, restaurants et magasins d'art élisent domicile non loin du SFMoma, le San Francisco Museum of Modern Art. Le Palace of Fine Arts, souvenir d'une exposition internationale du début du XXe siècle, offre un décor irréel de péplum hollywoodien. Mission District, ancienne mission de Saint François d'Assise (dont la ville tire son nom) rappelle au visiteur l'histoire mexicaine de la City avec ses bâtiments aux couleurs chaudes, son carnaval annuel et ses manifestations artistiques. Pacific Heights et Sunset abritent les plus belles demeures des grands magnats de la finance et des célébrités.
La balade pourrait continuer indéfiniment tant il y a à découvrir. San Francisco n'en finit pas de s'éveiller et de nous émerveiller au détour de chaque rue. Et c'est un enchantement qui ne demande qu'à s'éterniser. Audrey Bonnet
Publié le 23/09/2009
Crédit photos : © Audrey Bonnet