La gastronomie à Vienne

Les spécialités en pays viennois

Une découverte culinaire

Depuis les origines, les hommes ont bien compris que le climat était ici propice au développement de l’art de la table. Même si l’époque romaine ne s’est pas illustrée en matière de gastronomie, on cultivait déjà dans la région les vignes qui sont les ancêtres des Côtes-Rôties. L’ensoleillement important de la région fait que l’on y cultive également des fruits, dont la célèbre poire William, que l’on transforme en eau de vie.
Nous vous proposons ici une promenade culinaire en pays viennois :

Le marché de Vienne Commençons par le marché de Vienne, tous les samedi matin, qui est la preuve du fort enracinement de la culture gastronomique à Vienne. Long de près de 6km, c’est le grand rendez-vous des touristes comme des habitués, parmi lesquels Patrick Henriroux, chef des cuisines du prestigieux restaurant « La Pyramide ». Les origines de ce marché remontent probablement au XIIIe siècle, et c’est aujourd’hui devenu l’un des plus grands de France.

Un conseil : venez tôt, vers 8h30/9h, heure à laquelle vous serez tranquille pour déambuler dans les allées. Plus tard, la foule est si dense qu’il est parfois difficile de s’approcher des stands.

Le marché est organisé en plusieurs entités, réparties sur les différentes places du centre ville. Il y a par exemple la place des petits producteurs, réservée à ceux qui produisent eux-mêmes ce qu’ils vendent, la place des bassines, qui porte ce nom car les produits sont vendus dans des bassines et sont souvent moins chers, la place des produits hallal… etc.
A chaque zone son ambiance, notons que les petits producteurs proposent des produits de grande qualité pour un rapport qualité/prix défiant toute concurrence… N’hésitez plus !

Le vignoble : Côtes rôties

Il est avéré que l’appellation Côtes-Rôties est la plus ancienne de la vallée du Rhône : sur ces coteaux, il y a près de 2400 ans, se tenaient déjà des vignobles très appréciés des romains. Même si sa réputation a maintes fois été écornée au cours des siècles, le vignoble est aujourd’hui une valeur sûre en termes de raffinement.

Il est vrai que le vignoble n’a pas toujours été aussi rutilant : d’abord ravagé par un puceron dévastateur au 19e siècle, ce qui restait a été totalement anéanti par les deux guerres mondiales : sur les 300 hectares il n’en restait que 8 en 1965. Aujourd’hui, ce sont 260 hectares qui sont exploités par une poignée de vignerons passionnés. L’info en plus : L’ensemble du vignoble est  divisé en deux parties : la côte blonde et la côte brune. Selon la légende, un noble seigneur ayant deux filles, l’une de chevelure brune, l’autre blonde, nomma les coteaux en leur honneur. On garda cette nomination, les vins de la côte brune s’illustrant aujourd’hui par leurs notes animales et puissantes, tandis que les vins de la côte blonde restent bien plus doux en bouche, avec des notes plus rondes et parfumées.

La particularité de ce vignoble est la difficulté de son exploitation. A certains endroits les pentes peuvent atteindre les 60% d’inclinaison, ce qui a poussé les vignerons à développer la culture en terrasse, qui rend difficile l’utilisation d’engins lors du travail dans la vigne et impose une récolte à la main.

Chaque année vers la fin du mois de janvier se tient le marché aux vins d’Ampuis, qui réunit tous les producteurs de vins des côtes du Rhône. C’est l’occasion pour les amateurs de bon vin de déguster et découvrir les différents cépages de la région. Ces quatre jours ne rassemblent pas moins de 14000 producteurs pour des visiteurs toujours plus nombreux.

L’eau de Vie Poire William

Depuis 1930, les vergers des collines aux alentours de Vienne font la renommée de cette eau de vie aux arômes si prononcés. Jadis essentiellement appréciée pour ses fruits en bouche, ce n’est qu’au début du 20e siècle que le grand chef Fernand Point et son amis Joannès Colombier décidèrent d’en faire une eau de vie, qui fait désormais partie intégrante de toutes les fines tables de notre pays.

Une anecdote : Les vergers appartiennent à l’Académie française suite à une donation des terrains dans les années 1920. L’eau de vie est le résultat d’un savoir-faire ancestral, que vous pourrez découvrir à la faveur d’une visite à l’exploitation Colombier reprise aujourd’hui par le couple Jay, sur les terres du village de Villette-de-Vienne. Vous pourrez ainsi comprendre les différentes phases de récolte des poires ainsi que les processus pour recueillir les différentes eaux de vie et liqueur, le tout couronné par une petite dégustation.

La Pyramide : berceau de la gastronomie française

Si vos finances vous le permettent et si vous voulez satisfaire vos envies de découverte culinaire, faites une halte au restaurant gastronomique la Pyramide.
La Pyramide, c’est le restaurant de Fernand Point, considéré dans le milieu comme le père de la cuisine moderne ; il est le premier à avoir obtenu les trois étoiles au guide Michelin. C’est ici que des grands noms comme Bocuse ou les frères Troisgros ont fait leurs classes, sous la houlette d’un chef aussi exigeant que talentueux.

Le restaurant est aujourd’hui dirigé par le chef Patrick Henriroux, doublement étoilé au guide Michelin. L’établissement est divisé en deux espaces : le PH3, pour les bourses plus légères, et le restaurant gastronomique, qui figure parmi les plus grandes tables de notre pays.

Pourquoi « La Pyramide » ? Sur la place devant le restaurant s’élève un monument qui date de l’époque romaine : la pyramide. Cet élément faisait partie de l’ensemble central du cirque romain, construit au IIe siècle. Pouvant accueillir près de 15000 spectateurs, c’était le lieu des très appréciées et néanmoins redoutables courses de chars. Il ne reste aujourd’hui que cette réduction d’un obélisque égyptien, qui, en devenant le nom du restaurant, est maintenant le symbole de la gastronomie française.

Alexandra Billard Publié le 09/07/2012
Crédit photo : © Henry Landeau, ©Office du tourisme de Vienne