Le théâtre antique

En remontant, vous arriverez au Théâtre antique, dont la visite vaut le détour. Construit dans les années 40-50 après J.C, il constituait un haut lieu de divertissement durant l’Antiquité. Ses gradins pouvaient accueillir près de 13000 spectateurs, faisant de lui l’un des plus grands théâtres de l’empire romain et le deuxième de Gaule après celui d’Autun.
Au IIe siècle, on construisit non loin un théâtre plus petit, l’odéon, où l’on jouait des spectacles plus intellectuels, destinés à un public plus érudit. Le grand théâtre n’était en effet pas utilisé seulement pour des spectacles, mais aussi pour des rassemblements à caractère plus civique voire même politique, officiel.
Il faut bien imaginer qu’à l’époque, les bâtiments latéraux s’élevaient à la même hauteur que les gradins adossés à la colline de Pipet. Le temps a fait que nous avons perdu les éléments latéraux, le fond de scène ainsi que tout le marbre qui recouvrait l’ensemble. En effet, le lieu fut peu à peu abandonné suite aux invasions barbares et servit dès le IVe siècle de carrière de pierres. Oublié de tous durant des siècles, ce n’est qu’au XIXe siècle que l’archéologue Claude-Thomas Delorme su convaincre l’inspecteur général des monuments historiques, qui n’était autre que Prosper Mérimée, que le site devait être un théâtre antique. Les fouilles commencèrent en 1908 et l’on inaugura le théâtre en 1938 avec un opéra de Berlioz. Depuis, l’endroit est régulièrement utilisé pour des spectacles de toutes natures, et tous les artistes reconnaissent l’acoustique exceptionnelle qui confèrent à leur spectacle un petit plus très apprécié des spectateurs.

En redescendant, vous passerez devant le Musée des Beaux-arts et d’Archéologie, situé au premier étage d’une ancienne halle aux grains. Vous pourrez y voir une collection répartie sur trois salles et qui se compose d’objets datant de l’époque Néolithique à nos jours. Tout d’abord, les collections romaines comptent plusieurs chefs d’œuvre, statues en bronze et de nombreux tableaux. Puis on s’attarde sur le Moyen Age avec un ensemble de céramiques viennoises. Enfin la visite propose de terminer avec une belle collection de peintures qui expose serrés des tableaux datant du XVIe auXIXe siècle. Continuez à redescendre vers le fleuve, vous verrez alors se dresser devant vous l’Ancienne cathédrale Saint Maurice, imposante à tous points de vue.
La Vienne antique fut dirigée par un évêque dès le IIIe siècle. Même si les éléments principaux que l’on peut encore admirer aujourd’hui datent d’une reconstruction des XIe et XIIe siècles, la cathédrale occupe son emplacement actuel dès le Moyen-Âge. Les différents styles que vous pouvez constater sont l’œuvre de reconstructions et améliorations successives au fil des siècles. Levez la tête pour admirer les chapiteaux sculptés qui surplombent les sept travées qui datent d’avant la surélévation de la cathédrale, décidée au XIIIe siècle. Bien des édifices, à l’instar des chapelles alentours, ont été détruits au XIXe siècle, à l’occasion de la démolition du quartier colonial. On peut encore aujourd’hui apercevoir quelques traces à l’est de la place Saint Paul.

Continuez par la rue Bosson, vous arriverez place Saint Pierre où se tient le musée archéologique Saint Pierre. Il est installé dans une ancienne basilique qui compte parmi les plus anciennes de France. Les collections sont composées de sculptures, d’inscriptions et de mosaïques provenant de la Vienne antique. En revenant vers l’office du tourisme, pénétrez dans le jardin public, où vous pourrez voir les vestiges encore très bien conservés d’une ancienne voie romaine.

Un conseil : pour une vue imprenable sur la ville, grimpez en haut de la colline de Pipet, surplombée par la Vierge noire en pierre de Volvic.

Si l’Antiquité est un sujet qui vous passionne, ne manquez pas le Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal-Vienne. Situé sur l’autre rive du fleuve, le site archéologique de plus de 3 hectares offre les vestiges d’un quartier de la Vienne antique. Le bâtiment du musée abrite des collections d’objets, fresques murales et mosaïques retrouvées sur place. Le visiteur a également la possibilité de se promener dans les ruelles de l’ancien quartier et ainsi d’admirer des éléments encore très bien conservés pour un plongeon 2000 ans en arrière.

Le  musée propose de nombreuses maquettes et choisi ainsi l’angle ethnographique pour mieux nous faire comprendre ce qu’était la vie de nos ancêtres et l’importance qu’avait Vienne dans le paysage économique antique. En vous promenant sur le site, vous découvrirez le quartier résidentiel de la Vienne antique. Les habitants ici étaient d’un milieu social plutôt élevé si l’on en croit la richesse des villas dont on a retrouvé les traces. Vous verrez également les termes dont le confort et les aménagements vous étonneront par leur modernité, les voies romaines intactes ainsi que les ateliers et les entrepôts.
L’endroit est une véritable mine d’or pour les archéologues, puisque cette zone plutôt marécageuse n’a jamais été véritablement construite mais seulement exploitée pour les cultures. Les vestiges se trouvent donc à seulement quelques mètres sous terre dans un parfait état de conservation.
Si vous avez le temps, attardez-vous au Domaine des Allobroges, un espace d’expérimentation unique et tout à fait étonnant. Ici, les experts essaient de recréer les pratiques viticoles, culinaires, médicinales et artisanales de l’époque romaine. Vous pourrez ainsi voir un jardin constitué de plantes utilisées à l’époque, de vignes récoltées à la méthode des romains, ainsi que des reconstitutions de fours de potiers gallo-romains.

Présentation vidéo du musée de Saint-Romain-en-Gal

Alexandra Billard
Publié le 09/07/2012
Crédit photo : © Henry Landeau, © Office du tourisme de Vienne, © Gachepi