Tokyo des traditions

Gastronomie et sumotoris

Ryoguku Kokugika

Avant de passer aux choses sérieuses, plongez-vous dans le Japon traditionnel une dernière fois pour découvrir un art célèbre mais néanmoins inexploré : l’art du Sumo. C’est à Ryoguku Kokugikan sur l’autre rive de la rivière Sumida que se déroulent les fameux tournois de sumo. Vous savez, ces combats de force et de technique qui opposent deux monstres en sous-vêtements condamnés à s’éjecter hors d’un ring marqué au sol. En fait, trois fois par ans, ce Palais National du Sumo (Kokugikan) ouvre ses portes aux compétitions qui durent pendant 15 jours. Au premier étage du palais, c’est tout l’univers du sumo qui est exploré par le Musée Sumo. A l’affiche, anciens tabliers de cérémonies portés par les plus grands champions de la discipline, quelques 3700 estampes japonaises, 500 statuettes de lutteurs ainsi que des sculptures et photos de célèbres sumotoris. Le premier combat de sumo d’Edo eut lieu ici et plus précisément dans le Temple Eko. Tout autour ont poussé des « écuries de sumo » où vivent et s’entraînent les lutteurs. Le quartier fourmille de références à la discipline comme les magasins de vêtements pour très grande carrure et les chanko-nabe, ces restaurants favoris des athlètes qui servent un ragoût très nourrissant.

Akihabara
Quartier d'Akihabara En plus, c’est dans ce quartier que toute l’histoire de Tokyo, d’Edo à nos jours, vous sera racontée. Le Musée Edo-Tokyo explique les métiers d’antan et permet de découvrir l’évolution de la ville à travers une cinquantaine de maquettes de sa géographie. Habits, cartes anciennes, outils et meubles y sont regroupés pour le bonheur des amateurs d’histoire et des japanophiles convaincus. Toujours dans cette zone nord-est de la ville et non loin de la gare d’Asakusabashi, vous accéderez à l’un des quartiers marchands très fréquentés. La plupart des magasins ici vendent du textile, des poupées japonaises et des jouets en gros. Un peu à l’ouest, à Akihabara, c’est l’électronique qui fait son show. Paradis des gadgets, ici, plus de 250 commerces rivalisent, un tel succès qui lui a valu le nom d’Electric Town.

Manger à Tokyo

Avec près d’un quart de la population totale du Japon dans la zone urbaine de Tokyo, il est compréhensible que s’y retrouvent toutes les traditions. Mais le dynamisme de la ville bouscule aussi les coutumes ancestrales et les Tokyoïtes pratiquent l’innovation et le remaniement avec talent. Et quoi de plus révélateur que la cuisine pour mieux comprendre ce phénomène ? La tradition culinaire du Japon est immense. Sa richesse et précision technique en font l’une des plus appréciées et respectées au monde. A Tokyo, les établissements de gastronomie n’arrêtent pas de se mettre à la page, d’évoluer pour s’adapter, d’explorer les plus vieilles recettes alliant les techniques ancestrales aux façons de faire novatrices. En ville, les gourmets seront gâtés au-delà de leurs espérances tant la nourriture s’avère délicieuse et bon marché. Ramen, tonkatsu, sashimi ou tempura, les Japonais ont plus d’une recette dans leur sac ! Et pour cause, la ville a été élue Capitale Gastronomique 2010 par les guides Michelin. Elle serait aujourd’hui la cité la plus « étoilée au monde ». Chefs parisiens, tremblez !

Le marché de Tsukiji
Marché de Tsukiji En plus des milliers de restaurants à découvrir, certains endroits insolites sont encore plus caractéristiques de l’art culinaire japonais. Prenez par exemple le marché aux poissons de Tsukiji au sud de la gare et de Ginza. Il en est un représentant spectaculaire. Ici, quelques 450 variétés de poissons, fruits de mer et coquillages sont vendues en gros. Les enchères qui commencent dès 5h00 du matin sont closes au public et se tiennent à l’écart. Les lèves-tôt pourront profiter du comble de l’animation en s’y rendant avant 8h00 du matin. A midi, pour enfin déguster les écailleux frais que vous avez aperçus dans les étals du marché, choisissez parmi la myriade de poissonneries qui parsèment la rue Uogashi Yokocho.

Autre quartier célèbre pour sa gastronomie : Tsukishima en face de Tsukiji sur l’autre rive. La ou plutôt les spécialités du quartier sont les okonomiyaki et les monja. La première est une galette de type pancake garnie de légumes, de viande, de fruits de mer ou de nouilles. La seconde est similaire mais propose une version plus moelleuse car elle contient de la soupe. Attablez-vous à l’un des cinquante restaurants qui vous les proposent ici et dégustez. Alice Cannet
Publié le 02/03/2010

Crédits photos : © Yasufumi Nishi / JNTO / TCVB