Edo, l'ancien Tokyo
Le Palais Impérial
Par où démarrer une visite de Tokyo et comment aborder cette ville aux proportions démesurées ? Même si cela va de soi pour certains, une bonne idée est de commencer par le commencement : c’est-à-dire par la ville historique et ses plus importants vestiges.
Le mystère de l’identité du point de départ de ce voyage au centre de Tokyo est donc élucidé, il s’agit bien du Palais Impérial. Situé à quelques minutes de la gare principale de Tokyo, le château constitue une excellente première visite pour s’imprégner du Japon d’antan avant d’affronter le Japon d’aujourd’hui et de recevoir un coup de courant d’un giga ampère !
Le Palais Impérial
Sous le nom de Palais Impérial se cache celui de Château d’Edo. L’appellation ‘Edo’ devrait vous être familière si vous connaissez le Japon car elle désigne le Tokyo d’avant 1867. C’est à cette époque que l’Empereur Meiji décide de déménager ses affaires de Kyoto à Tokyo qu’il rebaptise. Il pose bagages sur le site du palais des shoguns Tokugawa au milieu d’un magnifique parc qui désormais accueillera la nouvelle résidence de la famille impériale.
Pour profiter de la beauté reposante de ce vaste domaine, empruntez le pont Nijubashi élégant avec ses deux arches, qui rejoint l’entrée principale. Mais une fois aux murailles, il faudra s’arrêter et admirer le palais de loin. Car, en effet, si une partie de la demeure impériale est ouverte au public, les occasions d’en jouir sont rares. Seulement deux fois par an, les visiteurs peuvent accéder à la construction et ce, dans des circonstances pour le moins animées. Agoraphobes, s’abstenir ! Les dates à retenir sont le 2 janvier et l’anniversaire de l’Empereur soit le 23 décembre.
Cerisiers en fleurs
Ne vous découragez pas pour autant car l’endroit possède de nombreux atouts en dehors du bâtiment principal. D’abord, le palais est entouré de douves d’origine surmontées de murailles et le long desquelles s’étendent trois superbes jardins. L’enceinte elle-même est flanquée de tours de garde et de portes anciennes. Ensuite, il règne dans ces magnifiques jardins un calme divin et les amoureux de la nature seront conquis par les floraisons abondantes et la sensation d’espace.
Le bien nommé Jardin de l’Est (Higashi Gyoen) offre sa vaste pelouse de 21 hectares bordée d’azalées et d’hortensias aux flâneurs qui s’adonneront à la balade champêtre, loin de l’agitation survoltée du centre-ville. Transporté dans le Japon d’antan, on se prend à rêver aux belles Geishas subtilement coiffées, leur masse de cheveux noirs relevée sur la tête et épinglée à l’aide de kanzashi. On les imagine avançant dans les allées, droites dans leurs tenues colorées et chaussées de geta, ces grosses sandales de bois. C’est dans ce jardin que s’élevait autrefois la tour centrale du château d’Edo qui servait de capitale militaire. En levant les yeux, le mirage prend vite fin lorsque on aperçoit les cimes des gratte-ciels de part de d’autre du parc. Retour au XXIe siècle.
Au nord-ouest du palais se situe le Parc Kitanomaru qui contient divers complexes de musées. Le Musée National d’Art Moderne par exemple abrite des œuvres du 20e siècle entre sculptures, gravures et photographies. La Galerie des Arts Traditionnels, autrefois le bâtiment de la Garde Impériale, et le Musée des Sciences constitueront des haltes culturelles. A l’ouest, n’hésitez pas à aller vous enivrer de l’odeur subtile des fleurs de cerisiers qui parsèment la balade du Parc Chidorigafuchi. Ici, il vous sera même possible de grimper à bord d’une barque pour partir naviguer sur les douves et plonger dans une douce rêverie.
Le Temple Asakusa
Au nord-est du centre-ville, le long de la rivière Sumida s’étend le quartier d’Asakusa où subsiste l’esprit du vieil Edo. Pour une échappée dans le passé de Tokyo, filez visiter ce quartier, l’un des plus anciens de la ville et qui vivait autrefois des théâtres et d’une variété de distractions.
Formé autour du Temple Asakusa Kannon (aussi appelé Sensoji) datant de 645, le quartier sera abordé par Nakamise, une promenade piétonne, étroite, bordée d’échoppes de souvenirs et de petites boutiques proposant kimonos, peignes, éventails et d’autres objets traditionnels. Elle attire des foules de visiteurs rien que par l’animation colorée de ses commerces.
Néanmoins, n’arpentez pas cette rue pour rien, poussez jusqu’au bout pour atteindre le fameux Temple.
La légende veut qu’il fut édifié au VIIe siècle par trois pêcheurs ayant attrapé dans leurs filets une statuette de Kannon, le bodhisattva de la compassion. Le temple est composé d’une pagode à cinq étages et d’un bâtiment principal Hondo. Sur la droite de ce dernier se trouve un sanctuaire shinto dédié à la mémoire des trois pêcheurs. D’ici part tous les ans une fête connue sous le nom de Sanja Matsuri et qui attire près de 2 millions de personnes dans les rues.
Non loin du temple, il est possible de contempler des objets d’artisanat d’art local et d’assister à des démonstrations par des artisans le week-end en vous rendant au Musée d’Artisanat Traditionnel d’Edo Shitamachi.
Alice Cannet
Publié le 02/03/2010
Crédits photos : © Y.Shimizu / Yasufumi Nishi / JNTO