Les nouvelles problématiques

Préserver et valoriser le patrimoine mondial

Liste du patrimoine mondial

La liste a pour objectif de protéger des biens de valeur universelle exceptionnelle, partout dans le monde. C’est un label de qualité, très important notamment en matière de tourisme. La procédure d’inscription est longue, il faut compter environ 18 mois. On peut y trouver toute sorte de bien, tels que les biens en série (ex : région florale du Cap sur 8 aires), des villes et ensemble urbains (actuel comme le Havre, ou historiques, comme Fès ou Carthage), des paysages culturels, ouvrage combiné de l’homme et de la nature ( tel que le jardin de Versailles, associé à un évènement religieux…)

Aujourd’hui, presque 900 biens sont inscrits, surtout des biens culturels, le tout dans 150 pays, la plupart en Europe, Amérique du nord, Russie et Asie. Le premier en termes de nombre de sites inscrits est l’Italie, puis l’Espagne, la France arrive quatrième avec 33 sites inscrits. Dans certains pays, il peut être difficile d’inscrire des sites, dont la valeur est pourtant exceptionnelle, car il manque une législation adéquate, ou les moyens techniques, des critères d’authenticité et d’intégrité différents selon les pays et les cultures, et la procédure d’inscription étant lourde et longue elle peut décourager certains candidats.

Les risques liés au patrimoine

Les risques liés au patrimoine sont nombreux.
Dans la convention de l’UNESCO de 1972, il est établi une liste de biens en péril inscrits sur la liste du patrimoine mondial. L’Etat propriétaire peut alors demander assistance afin de préserver ce bien. Les risques sont nombreux : dégradation accélérée, pollution, tourisme, humidité, chaleur, menaces visuelles, conflits armés, problèmes de gestion, catastrophes naturelles…

Quelques exemples :

 

forêt vierge
Les pyramides de Gizeh L’affaire des bouddhas en Afghanistan : ils ont été inscrits en 2003, deux ans après avoir été démolis. L’inscription a tout de même eu lieu, mais cette destruction a été une véritable perte.
Il y a aussi les pyramides de Gizeh qui sont menacées par une autoroute…  

Souvent, le comité du patrimoine mondial propose des mesures afin de contrer le risque encouru, mais parfois certains sites sont retirés de la liste aucune mesure n’a été prise, ou des modifications qui dénaturent le site ont été faites. Par exemple, la vallée de Dresde en Allemagne avec sont pont autoroutier, ou encore le sanctuaire de l’Oryx Arabe, dans le sultanat d’Oman ou la zone de protection s’est réduite comme peau de chagrin.

 

obélisque d'axoum
L'obélisque d'Axoum La question des conflits armés est un point très sensible qui fait souvent de la culture et des symboles du pays concerné, une cible de choix pour anéantir un peuple. En effet, les conflits multiculturels, multiethniques signifient souvent l’anéantissement des signes culturels de l’adversaire. Par exemple, le conflit yougoslave des années 90 a eu pour conséquences l’endommagement de plus de 800 édifices !  

Plusieurs conventions tentent de s’opposer à cela, en interdisant par exemple l’exportation des biens volés et leur retour au pays. Les lieux de cultes d’art et d’histoire sont ainsi intouchables par les états signataires en cas de conflit.

Nb : il est à noter que des plaques bleues et blanches sont apposées afin de signaler ces édifices, mais cela reste peu efficace.

La question du trafic de biens culturels est également primordiale. Une autre convention traite de cet aspect. Elle date de 1970, et concerne les collections artistiques, géologiques, zoologiques, anatomiques, numismatique… Des cas sensibles sont toujours en question tels que les restitutions d’œuvres d’art « volées », ou non rendues au propriétaire car jugées protégées par le pays qui les prises et sauvées parfois d’une destruction totale. Nous pouvons citer le cas du retour de l’obélisque d’Axoum en Ethiopie, en 2005, qui a du être restitué après avoir été découpé en 3 morceaux afin d’être transportable.

  ### De nouvelles sortes de biens à prendre en considération

  épaves de bateaux sous la mer
20 000 lieus sous la mer Le patrimoine subaquatique

Il existerait plus de 3 millions d’épaves non découvertes ! Ce patrimoine est menacé à cause des explorations des fonds marins, de certaines entreprises qui les pillent à la recherche de trésors, et bien sur à cause des dégradations naturelles du vent et du courant entre autres. Ceci donne lieu à de magnifiques mises en scène tel que le musée du Vasa à Stockholm ou le Western Australian Museum. Le problème est qu’il n’existe pas de législation internationale concernant ces biens, et celui qui les découvre ou celui à qui ils appartiennent. Après la convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, l’Unesco a décidé de participer à cette question et a établi elle-même une convention en 2001, avec l’aide de l’ICOMOS. La conservation in situ du bien est la plupart du temps favorisée, il peut y avoir intervention mais toujours avec des techniques non destructrices, et surtout aucune exploitation commerciale. L’Etat concerné doit permettre un accès au public inoffensif et doit transmettre les informations, permettre des formations…

  Le patrimoine immatériel

tango argentin
L'art du tango argentin Le concept de patrimoine immatériel peut s’avéré difficile à cerner. En effet, les critères d’authenticité sont variables : les reconstitutions sont-elles des pastiches ?… Les droits d’auteurs sont à prendre également en considération pour les prestations folkloriques par exemple. Dans les années 1980 des mesures sont prises pour la sauvegarde des cultures traditionnelles et populaires. En Asie, ce mouvement a déjà commencé dès les années 50, notamment au Japon. L’Unesco met en place la reconnaissance des trésors humains vivants, afin de mettre en valeur la maitrise des savoir faire et la capacité de transmettre des « maîtres d’art » notamment. Dans les années 2000 ce mouvement prend de l’ampleur et certaines pratiques sont proclamées « chef-d’œuvre ». Une convention est mise en place en 2003 qui officialise la sauvegarde du patrimoine immatériel (pratiques, représentations, savoir-faire, artefacts, arts du spectacle…), une liste est même établie, à l’instar de la liste du patrimoine mondial. Nous pouvons citer l’opéra tibétain, le tango argentin, les chants polyphoniques pygmés…
Il est à noter que ces manifestations de patrimoine immatériel ne doivent certainement pas aller à l’encontre des droits de l’homme, en effet certaines coutumes font aujourd’hui débat.
Célia Veloso
Publié le 22/07/10