Deux jeunes globe-trotters partent à l'assaut des Amériques.
(Avril 2009)
Partis pour une marche de 15000 kms à travers les Amériques, Laëtitia et Guillaume vont à la rencontre des différents peuples de ces continents pour découvrir quel est leur rapport à l'argent.
On a toujours voyagé comme ça, fauchés mais libres. Nous sommes des passionnés du voyage.
Vous traversez les deux Amériques au cours de votre nouvelle expédition et Miami, aux Etats-Unis, est votre point de départ. Quels souvenirs gardez-vous des américains ? Laëtitia : Des gens hospitaliers, accueillants, ouverts avec un grand cœur, cela fait beaucoup de qualités mais ils ont aussi des défauts. Certains sont trop attachés à l’argent et lui donnent une trop grande importance dans leur vie.
Guillaume : Que nous avons beaucoup de choses à apprendre d’eux. Qu’ils ont une mauvaise étiquette et qu'ils ne sont pas si bêtes qu’on le pense.
Vous voyagez ensemble depuis des années et pour de très longues périodes. Comment faites-vous financièrement pour supporter tous les coûts des vos voyages ? Par exemple, êtes-vous sponsorisés ou faites-vous des petits boulots par-ci par-là ? Laëtitia : Nous n’avons aucun sponsor, nous avons fait ce choix pour être libre dans nos voyages même si cela nous amène à vivre avec de très petits budgets.
Guillaume : Effectivement être sponsorisé rendrait le voyage financièrement plus simple, mais notre liberté n’a pas de prix, tant que l’ont peut faire sans nous faisons sans, du coup on se débrouille à travailler à droite à gauche. Le plus cher c’est le matériel pas le voyage en lui-même.
Pourquoi avoir choisi le thème de l’argent pour votre nouvelle expédition ? Est-ce en rapport avec la crise économique mondiale ? Laëtitia : Nous sommes partis avant le début de la crise et nous ne savions pas que notre thème serait rattrapé par l’actualité mondiale.
Nous avons choisi ce thème pour montrer aux gens qu’un voyage s’exprime au-delà du portefeuille. Beaucoup pensent qu’il faut de l’argent pour voyager. Nous voulons prouver le contraire, nous voulons vivre de ce qu’on nous apporte sans penser à combien il nous reste en poche.
Guillaume : On a toujours voyagé comme ça, fauchés mais libres. Nous sommes des passionnés du voyage. Le thème est seulement une symbolique à mes yeux, il y a quarante ans, on ne se demandait pas pourquoi on prenait un sac a dos et partait sur les routes du monde. Maintenant tout doit avoir une case. Nous voyageons par passion d’apprendre et la relation et l’influence de l’argent sur l’être humain est une question encore sans réponse.
Vous avez choisi de vivre avec seulement un euro par jour pour chacun. Quelles sont vos astuces pour ne pas dépasser votre budget ? Laëtitia : C’est moi qui gère le budget et je retire de l’argent tous les quinze jours et me débrouille pour n’avoir qu’un euro en poche chaque jour.
Il y a des jours où nous dépensons moins car nous nous faisons inviter à manger et dans ce cas je mets de côté l’argent économisé et lorsque nous avons envie de quelques chose de plus coûteux, nous prenons dans la tirelire !
Guillaume : Laëtitia gère le budget et apparemment bien. Disons qu’aux USA, on faisait souvent ramadan, au Mexique c’est Tacos à volonté ! Il n’y a pas de secret, pas d’hôtel, nous dormons soit dans les montagnes soit nous frappons aux portes.
Vous êtes trois désormais. Kitty, votre chat, fait partie intégrante de l’aventure depuis la traversée de la Louisiane aux Etats-Unis. Y a-t-il des contraintes à voyager avec un animal domestique ? Laëtitia : Les contraintes sont administratives pour les vaccins et passer les frontières en toute légalité. L’autre problème est celui du poids. Ici les gens n’ont pas d’attention particulière envers leurs animaux, ils les nourrissent de pain, d’eau et c’est tout.
Pour trouver de la nourriture que c’est difficile ! Il faut donc penser à se charger pour parfois quinze jours et c’est lourd.
Guillaume : Voyager avec un chat n’a vraiment rien d’évident, cela demande une très grande responsabilité.
De 400g elle est passée à 2,4kg en quatre mois. Le poids est une question déterminante pour la marche.
Kitty supporte très mal les fortes températures, elle a son propre parapluie pour la protéger du soleil.
Trouver de la nourriture pour chat aux USA n’a pas posé de problème, en trouver au Mexique devient de suite beaucoup plus compliqué. Cela nous oblige à avoir des stocks de cinquante paquets dans le sac et du coup du poids.
Pour un voyage de cet ampleur, comment vous êtes-vous préparés au point de vue administratif et matériel ? Guillaume : Un passeport et un sac à dos.
Le plus compliqué c’est de partir le reste suit. On évite de parler des kilomètres qu’ils restent mais plutôt de ceux que l’ont vient de faire. 15 000km, c’est beaucoup alors le mental est déterminant. Cela fait trois ans que je voyage, c’est devenu mon quotidien, c’est plutôt en France où je serais perdu par la complexité de tous ces papiers administratifs. Ma vie ou du moins les dix prochaines années, je les vois sur la route avec de nombreuses expéditions et faire des films pour mon plaisir perso. La passion est la meilleure réussite.
Enfin, qu’espérez-vous trouver au terme de votre voyage ? Laëtitia : Pour ma part, je ne suis pas partie à la recherche de quelque chose mais plutôt à la découverte de choses que je ne connais pas, j’ai envie d’en savoir toujours plus. Ce voyage nous montre chaque jour que plus on avance, plus on se rend compte que l’on ne sait rien.
Au terme de ce voyage ce que j’espère c'est de voyager une grande partie de ma vie.
Guillaume : La marche donne une relation avec le temps complètement différent de toutes les expéditions que j’ai connues. Ma curiosité me permet de mieux comprendre le monde où nous vivons, dans le bien comme dans le mal.
Pour en savoir plus sur l'expédition et sur le suivi au quotidien, vous pouvez consulter leur site Internet : http://www.turnoftheworld.com
Crédits photos : © Leatitia Casareto, Jasmina Meyer