Ferias : entre l’Espagne et la France

Le Sud prend le taureau « par les cornes »

L’arrivée de l’été sonne l’ouverture des ferias ! Le sud de la France revêt alors son élégant costume blanc avec son éternel compagnon : le foulard rouge. Derrière, des symboles ! Le respect de l’autre, et le sang en écho à la corrida. Une véritable célébration ! Au programme : corridas, novilladas, bodegas… Le tout assaisonné avec un arrière goût anisé du pastis et pimenté par les rythmes endiablés des bandas.

Information générale

Une recette ibérique en or

Instaurez des corridas spectaculaires et saisissantes agrémentés de virulents lâchers de taureaux dans les rues. Ajoutez des chaleureuses bodegas. Aromatisez avec des « festayres » frénétiques. Mélangez le tout avec un zeste de Bandas. Remuez. La feria est fin prête.
Pourtant, un brin d’histoire s’impose pour mieux saisir l’importance de cet héritage. A l’origine en Espagne, lors des foires agricoles (feria en castillan), des corridas étaient organisées. Avec le temps, elle s’intensifient et les traits de la feria se dessinent alors grâce aux festivités qui accompagnent les courses de taureaux. Ainsi, le taureau devient l’animal totem de ces rassemblements.
Torero El fundi Mais nuance oblige ! Par exemple, dans  les « calendarios de ferias » de toutes les provinces d’Espagne, les courses de taureaux se font rares selon les évènements.
Mais la mayonnaise prend toujours ! Les festayres s’abreuvent d’allégresse en entonnant les chansons folkloriques et en faisant couler à flot la sangria dans les bodegas (bars en plein air ou en caves). Et pourtant, la feria en Espagne se qualifie d’institution. La Feria de Abril à Séville incarne le plus grand évènement de la ville après la Semaine Sainte. Ou encore à Pampelune en juillet où la manifestation est considérée comme la 3ème fête au monde en nombre de participants.
Bien évidemment, la question des frontières ne se pose pas avec la feria. Le Sud de la France l’a adopté. Avec fierté…

La feria en France

Foule des festayres…et différemment. Elle a associé feria taurine et fête. Par exemple, depuis une quarantaine d’années, les villes gasconnes rivalisent d’imagination pour sublimer leurs férias rompant ainsi avec la tradition populaire des fêtes.
 Et cette nouveauté fait des étincelles ! Une vague s’abat dans le sud qui voit la plupart de ses communes rebaptiser leurs fêtes traditionnelles, ferias. Des exceptions existent comme Mont-de-Marsan ou Bayonne qui restent fidèles aux Fêtes de la Madeleine et Fêtes de Bayonne.

La plus illustre en France reste Nîmes durant la Pentecôte qui dédie quelques jours à cet évènement au point d’être considérée comme l’une des festivités les plus importantes au monde. Novilladas, corridas, corridas de rejons, corridas portugaises, et autres animations sont à la carte, avec un défilé des plus grands toreros sous vos yeux.
N’en déplaise aux sceptiques qui réprouvent la corrida, le vin coulera à flot. D’ailleurs les ferias proposent de nombreuses festivités non taurines.
Les ingrédients restent identiques : esprit de cohésion et de respect, rassemblement populaire, sangria et autres spiritueux sans modération…

Julie Verdier
Publié le 21/07/09
Crédits photos : © Ville de Nîmes/© Ville de Bayonne