Kiev, capitale de l’Ukraine et cœur de l’âme slave

Au carrefour de l’Europe et de l’Asie, Kiev est une immense métropole qui s’est enrichie de multiples influences pour se construire une identité originale.

Capitale de l’Ukraine et cœur de l’âme slave

Ce gigantesque centre urbain recèle de nombreux trésors. En effet, la Ville Haute avec ses deux cathédrales, joyaux de Kiev, n’en est pas l’unique intérêt. Le centre de la cité et ses colossales avenues, le monastère de Pechersk et le quartier de Podil, autant d’étapes et de découvertes qui permettent de mieux connaitre cette métropole trop méconnue en Europe occidentale.

Information générale

Aperçu historique

Cathédrale Sainte-Sophie
Statue équestre de Bogdan Khmelnitsky

Kiev a été vraisemblablement fondée au Vème siècle de notre ère en tant qu’étape commerciale entre la Scandinavie et Constantinople. Ce positionnement géographique si particulier de carrefour sur les riches routes commerciales va être déterminant pour son destin. En 882, Oleg, un Varègue (nom des Vikings en Europe Orientale) rassemble les tribus slaves des alentours sous son autorité et fonde la Principauté de Kiev. Vladimir 1er y impose le christianisme un siècle plus tard, en 989, et fait de cette entité un véritable état centralisé.
Dès lors, la cité, profitant du commerce avec Constantinople, connait une grande période de richesse et de prospérité, avec un développement urbain et architectural exceptionnel. Le déclin arrive à la mort du Prince Yaroslav en 1054, entrainant une guerre de succession meurtrière. Kiev est ainsi à la merci de ses voisins lithuaniens, polonais et tatars qui rasent presque entièrement la ville en 1240. Les habitants de la cité tombent finalement sous la coupe russe durant le règne de Catherine II (1729-1796). En 1922, les bolchéviques fraichement arrivés au pouvoir déplacent la capitale de la république d’Ukraine à Khakiv, à l’Est, Kiev étant jugée trop nationaliste. En 1930, cette dernière redevient la capitale et le reste même après l’indépendance proclamée le 24 août 1991.

Pour vous mettre dans le bain :

Si l’histoire de Kiev vous intéresse, plongez vous dans « La garde blanche » de Mikhail Boulgakov. On y suit la destinée de la famille Tourbine dans la capitale ukrainienne durant la période troublée de l’après Première Guerre Mondiale. Le roman fut censuré mais la pièce adaptée, baptisée Les Jours des Tourbine, fut finalement autorisée suite à l’intervention personnelle de Staline.

Kiev en quelques chiffres

Habitants : 2 814 000 hab

Superficie : 839 km2

Densité : 3 354 hab/km2

Altitude : 179 m

Bon à savoir : La Grivnas ukrainienne est la monnaie nationale, le taux de change : 1euro =10,63 UAH soit 1UAH = 0,0098 euro (2012)

En Ukraine, il y a un décalage horaire d’une heure en plus avec la France, été comme hiver.

Le cœur historique de la ville

Cathédrale Sainte-Sophie
Cathédrale Sainte-Sophie

En arrivant à Kiev, vous serez frappés par la beauté des dômes de la ville haute qui viennent percer l’horizon. Ceux dorés et verts de la Cathédrale Sainte-Sophie (« Sofiyski Sobor » en ukrainien) dominent le quartier de Misto Yaroslava (« ville de Yaroslav »). C’est en effet le Prince Yaroslav, dit « le sage », qui ordonna la construction de ce bâtiment en 1031 pour fêter sa victoire contre les Petchénégues, peuplade nomade vivant entre la Mer Noire et la Caspienne. Son corps repose d’ailleurs dans une sépulture de marbre dans l’angle nord-est de la cathédrale. Au temps de sa construction, dans cette partie du monde, seule Constantinople rivalise avec la splendeur de Kiev, en témoigne le nom donné à l’ensemble : Sainte-Sophie, comme l’Hagia Sophia de la capitale byzantine. Les 13 coupoles symbolisent le Christ et ses apôtres. La Cathédrale Sainte-Sophie est agrandie et réaménagée à la fin du XVIIème siècle, des décorations intérieures dans le style baroque ukrainien sont alors apposées. Avec ses 260 m2 de mosaïques et 3 000 m2 de fresques, ce monument reste un des plus importants témoignages en Europe de l'art religieux du XIème siècle. Il est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

En sortant par le beffroi datant du XVIIIème siècle, sur votre gauche vous apercevrez la statue équestre de Bogdan Khmelnitsky. Au XVIIème siècle, celui-ci mena une révolte victorieuse de cavaliers cosaques contre l’occupant polonais et fut accueilli en héros par les habitants de Kiev à l’endroit même ou fut dressé ce monument, en 1888.

Cathédrale Sainte-Sophie
Cathédrale Sainte-Michel

Droit devant vous, impossible de manquer le beffroi ni les coupoles d’or de la Cathédrale Saint-Michel. Ce très bel édifice fut érigé entre 1108 et 1113 par le Prince Sviatopolk, petit fils de Yaroslav le Sage, sur le territoire d’un monastère du XIème siècle. En 1935, sous le règne sans partage de Staline, ce très bel exemple de l'architecture slave chrétienne a été détruit, mais il fut reconstruit en 1999.

L’anecdote en plus : C’est ici que Raspoutine fut présenté à la famille du tsar Nicolas II.

Comme autrefois, les cathédrales Saint-Michel et Sainte-Sophie se font face dans une splendide symétrie.
Mais après avoir exploré ces superbes édifices religieux, il vous faut plonger dans le fracas de la ville ! Kiev est une cité immense, avec sa surface de presque 900 km2 et ses 22 parcs, mais elle n’en reste pas moins une véritable fourmilière.

Présentation vidéo

Karl Demyttenaere
Publié le 26/06/2012
Crédit photos : © Alexandr33 et © Karl Demyttenaere