Une visite sur mesure

Les chouchous des lieux

L'un des tapisserie de la Dame à la Licorne
L'une des tapisseries de la Dame à la Licorne

Les couronnes du trésor de Guarrazar
Petit chef d’œuvre espagnol au nom semblant tout droit sorti des épopées d’Indiana Jones, ces couronnes proviennent d’un trésor découvert entre 1858 et 1861 à Tolède en Espagne.
Elles auraient été déposées en offrandes par les rois et princes Wisigothes au VIIe siècle et n’avaient pas pour vocation d’être portées mais de décorer, sans doute, la cathédrale de Tolède.
Les pièces, composées de ceintures, de croix votives et de 26 couronnes en or incrustées de pierres précieuses, ont alors été entreposées au musée de Cluny ainsi qu’à Madrid, au musée national archéologique.
Malheureusement la plupart des pièces furent volées et ils ne restent que deux couronnes, l'une du roi Recceswinth et l'autre du roi Swinthila.

L’autel d’or de bâle / L’antependium de bâle
Il provient de la cathédrale de Bâle, ville située dans l’actuelle Suisse et constituait l’autel de l’église et date du XIe siècle. Il était entreposé spécifiquement pour certaines occasions comme témoins de la richesse des lieux. L’ensemble est entièrement recouvert de feuilles d’or clouées sur un support en bois de chêne sur 1m20 de hauteur et 1m77 de longueur.

Le musée contient plusieurs collections d’envergure.
On pense à l’ensemble de remarquables ivoires, qui a été récemment complété par d’importantes pièces du XIIIe et XIVe siècle.
Les chefs d’œuvres d’orfèvrerie et d’émaillerie comme le retable de Stavelot ainsi que la collection d’émaux de Limoges, la collection de broderies occidentales et celle de céramiques hispano-mauresques.
Et l’ensemble de sculptures romanes et gothiques parvenant notamment des églises parisiennes détruites. On pense aussi aux chapiteaux de Saint-Germain-des-Prés, de Sainte-Geneviève et de Saint-Martin-des-champs.

La dame à la Licorne Cette série de six tapisseries consacrées au cinq sens a été commandé par Jean IV Le Viste pour réchauffer, sublimer et montrer sa puissance au sein de sa demeure. Extrêmement bien conservées, les tapisseries sont ici mises en valeurs et, pleines de symboles, vous révéleront tous leurs secrets.

Les statues de Notre-Dame
Pendant la Révolution ces gigantesques hommes et femmes de pierre ont été cruellement décapités par les agitateurs pensant reconnaître les rois et reines de France. Il n’en était rien et les statuts seront reconstruites à l’identique. Ce n’est que plus tard, en 1977, que l’on retrouvera les originales, aujourd’hui conservées dans cette salle des thermes.

Les jardins

Les jardins du Musée du Moyen-âge
Les jardins du Musée du Moyen-âge

Plus qu’un simple musée, le musée national du Moyen-âge est aussi un espace de détente et de promenade.
Tout d’abord pour admirer l’architecture de l’hôtel des abbés et les vestiges des thermes de Cluny depuis l’extérieur.
Mais aussi car un jardin y a vu le jour. Construits depuis septembre 2000, ce sont 5 000 m² de végétation qui ont vu le jour en plein Paris, un petit havre de paix en pleine mouvance.
C’est à partir d’une inspiration médiévale (notamment depuis les pièces qui sont exposées au musée), qu’Eric Ossart et Arnaud Maurières ont imaginé et créé ce jardin.

Ainsi, le promeneur sera amené à traverser neuf espaces représentant tout d'abord la forêt de la licorne en hommage aux peurs que devait ressentir l’homme médiéval dans une forêt obscure, des animaux empruntés à la tapisserie de La Dame à la licorne sont alors représentés sur les dalles.

Puis, le visiteur débouchera sur une terrasse où les plantes sont regroupées de la même manière qu’elles l’étaient à l’époque médiévale. Ensuite viennent le potager où les légumes d’époque sont plantés, puis successivement trois jardins :le jardin des simples médecines qui regroupe quelques une des plantes utiles à la médecine médiévale, le jardin céleste aux multiples fleurs et le jardin d’amour aux plantes odorantes et à l’architecture romantique.

Enfin arrive le préau où séjourne une très jolie fontaine, le chemin creux qui laisse pousser des plantes empreintes aux sentiers de la Montage Sainte-Geneviève et enfin le tapis mille fleurs qui accueille tout en beauté florale le visiteur.

La visite guidée

Chapelle privée des abbés de Cluny
Chapelle privée des abbés de Cluny

Solution prisée pour les visiteurs en quête de détails croustillants ou pour ceux qui souhaitent simplement être orientés face à la grandeur du musée, la visite guidée dure 1h30 et emmène les curieux dans les salles principales du site.
Au vue de l’immense espace qui s’offre à vous et aux innombrables pièces à admirer, une visite complète du musée n’est pas envisageable, le/la guide choisira donc la qualité et la précision des informations face à la quantité.

L’histoire du musée vous sera présentée et vous serez dirigé vers la salle des vitraux, qui ont pour fonction de laisser passer la « lumière divine ». Ici, la technique d’exécution comme la signification des couleurs et des personnages représentés seront expliqués.
Ensuite passage par l’ancienne salle tiède des thermes de Cluny, aujourd’hui la salle est dédiée aux sculptures de Notre-Dame que nous avons évoqué précédemment.
Après être passé sous le portail de l’église Saint-Germain-des-Prés, vous serez dirigé vers une salle contenant notamment des décors qui provenaient d’églises aujourd’hui détruites comme les chapiteaux de l’abbatiales de Saint-Germain-des-Prés du XIe siècle, des têtes des statues-colonnes de l’abbatiale de Saint-Denis datant du XIIe siècle… Mais aussi des ivoires, soyez prêts, ici règne la très vénérée et « authentique » corne de licorne ! Et seule la guide saura vous réveler son origine...
Grâce aux explications, chaque objet prendra un sens et rien ne sera laissé au hasard.

Ensuite vous filerez dans la célébrissime salle de La Dame à la Licorne, entièrement consacrée aux six tapisseries qui la composent, vous pourrez vous asseoir au centre de la pièce et simplement admirer. Petit conseil : revenez un peu avant la fermeture lorsque les visiteurs se feront rares, la contemplation n’est que plus belle dans un calme religieux. Puis, c’est le détour obligé pour passer devant l’antependium commandé par l’empereur Othon et constitué de feuilles d’or sur bois. Et enfin la visite s’achève sur la chapelle privée des abbés de Cluny à la voûte somptueuse.
Petit détail à ne pas manquer : les scènes profanes et cocasses visibles sur les stalles des clercs.

Valérie Gautier

Crédits photos : © RMN / Franck Raux; © RMN / Thierry Ollivier