Informations Générales

Décollage réussi

Après avoir emprunté le super ascenseur qui ne laisse pas le temps d’appréhender la montée, les 1200m² de ce véritable observatoire de Paris s’ouvrent au visiteur. L’ambiance y est particulière. Au plus calme de la journée, on s’y sent comme dans une bulle de verre dans laquelle il est agréable d’évoluer. Même si l’on s’attend à une vue fantastique sur la ville, on ne peut être qu’étonné une fois posté devant les vitres. Le panorama y est effectivement grandiose. Où que l’on pose les yeux, on voit, on découvre. Tout Paris semble se découper sous nos pieds, comme une carte en relief d’où s’échappent près de 70 monuments touristiques que des tables d’orientation et des jumelles aident à reconnaître. Les sillons des rues et des avenues redessinent les contours d’une ville qui pourtant paraissait familière. Les parcs et jardins ornent les perspectives de grandes étendues vertes. Les toitures dorées de certains sites illuminent ce planisphère au soleil. Des points de repère apparaissent ça et là comme autant de jalons d’architecture, tissant la toile urbaine d’un Paris qui revendique de façon évidente son statut de « ville lumière » dès que décline le jour.

Depuis cette sentinelle aux dimensions irréelles, Paris est à échelle presque humaine mais garde sa majesté : la Tour Eiffel, les Invalides, le Panthéon, Notre Dame, Montmartre, le Sacré Cœur, le Jardin du Luxembourg, le Centre Pompidou… Quels prestigieux voisins ! Tous sont au rendez-vous, et par beau temps, cet immense espace peut offrir jusqu’à 40kms de visibilité !
On accède au 59e et dernier étage par un escalier qui débouche sur la terrasse. Cette plateforme à ciel ouvert offre une ultime sensation de liberté en donnant vraiment l’impression d’être sur le toit de Paris. Ca y est, on y est, on domine la capitale ! Là encore des plaquettes rigides et des jumelles sont à disposition pour explorer la ville sous toutes ses coutures. Quand viennent les beaux jours, il est très agréable de venir caresser les rayons, allongé sur un transat…lorsque le toit n’est pas utilisé comme héliport (les balustrades de sécurité sont escamotables en un temps record)! Une fois de retour au 56e, la boutique de souvenirs et le café-snack peuvent être une dernière étape pour prolonger le plaisir en hauteur avant de redescendre sur terre…

Un pic urbain à la pointe du progrès

La Tour Montparnasse est une curiosité urbaine dans le paysage de Paris. En effet, il est évident que la capitale française ne s’inscrit pas au panthéon des mégapoles mondiales dotées de gratte-ciels vertigineux et parfois oppressants. La ville se caractérise plutôt par son architecture « grand-siècle », ses bâtiments de type haussmannien et il faut se rendre dans sa première ceinture périphérique au cœur de la Défense pour trouver une ambiance ultra urbaine. Par conséquent, une tour de plus de 200m de haut en plein cœur du 15e arrondissement a de quoi surprendre. Et c’est une grosse structure : 120 000 tonnes, 59 étages dont une terrasse panoramique auxquels s’ajoutent 4 autres en sous-sol. 56 piliers porteurs s’enfoncent à plus de 60m dans le sol, et 40 000m² de surface vitrée habillent les façades. 25 ascenseurs desservent les étages, dont le plus rapide d’Europe qui atteint le 56e étage en 38 secondes, à raison de 6 m/s ! Si les 55 premiers étages de la tour sont consacrés aux bureaux d’une multitude d’entreprises (il s’agit du premier ensemble immobilier en Europe), les derniers sont dédiés à la visite de « tout Paris à 360° ». En 2005, le 56e étage (celui de l’observatoire) a été entièrement rénové et repensé.
 

On y trouve maintenant une exposition permanente composée de plus de 180 photos d’archives du vieux Paris, ainsi qu’un film d’une dizaine de minutes retraçant l’épopée des tours dans le monde depuis la fin du XIXe siècle. Entrée dans le XXIe siècle oblige, il y a également un parcours interactif sur 10 kiosques multimédia qui mettent en lumière l’histoire et les mystères de Paris sous forme de quizz et autres jeux. Les points accumulés tout au long de ce jeu de piste permettent à chaque visiteur de pouvoir participer à un classement mensuel et de gagner des entrées aux trois sites touristiques gérés par le même groupe (M56) : la Tour Montparnasse, la Tour de Berlin et la Ferme aux Crocodiles de Pierrelatte dans la Drôme. Pour clore le volet high-tech de la visite, « Vertical expérience » est une animation sensorielle qui reproduit les conditions d’un effondrement du sol à grands coups de flashes, de tremblements et d’effets sonores. Les enfants adorent et les phobiques du vide viennent y soigner le mal par le mal ! Enfin, l’Espace 56 est une surface locative de 350m² destinée à l’organisation d’événements ponctuels dans un cadre unique, perché à 196m. Il apparaît donc clairement que l’information et la convivialité sont les maîtres-mots de cet espace unique à la fois ludique, pédagogique et spectaculaire.

Histoire d'une ascension

Il faut bien l’avouer, l’architecture de la tour n’a rien de révolutionnaire ni de très excitant. Pour certains, elle n’est guère plus qu’un appendice noirâtre qui jure dans le paysage parisien. C’est ceux-là même qui doivent se dire qu’il est évident que la tour offre la plus belle vue de Paris puisque c’est la seule où elle ne figure pas. Mais on avait dit la même chose de la Tour Eiffel bien des décennies auparavant… La Tour Montparnasse pèche peut être du côté esthétique mais elle se rattrape avec la prouesse technique qu’elle représente en matière de construction urbaine. En effet, elle est érigée au-dessus de plusieurs lignes de métro, dans un sous-sol dit "difficile" constitué de calcaire, d'argile et de craie, et a nécessité une ingénierie particulière pour disposer des structures métalliques solides et performantes.
Son histoire et sa construction sont profondément liées à celle de la gare Montparnasse. En effet, en 1934, la SNCF décide de moderniser la gare et lance avec Raoul Dautry un gigantesque projet d’urbanisme, projet définitivement adopté en 1958. La reconstruction de la gare Montparnasse lance l’une des plus grandes opérations d’aménagement urbain de la seconde partie du XXe siècle en libérant 8 hectares de terrain. Le chantier le plus important de la région parisienne débute le 10 juillet 1969 pour s’achever en 1972. Quatre architectes sont associés à l’opération : Eugène Beaudouin, Urbain Cassan, Louis de Hoÿn de Marien et Jean Saubot.  Le projet est soutenu par André Malraux, alors Ministre de la Culture, et le Président Georges Pompidou, qui veut alors doter Paris d’infrastructures modernes (dont le centre Pompidou est une autre illustration). La Tour Montparnasse est inaugurée en 1973 et figure aujourd’hui parmi les 15 premiers sites visités à Paris, attirant un nombre croissant de visiteurs (plus de 650 000 en 2008, essentiellement européens).

Désormais la tour n'attend plus que vous pour vous présenter le spectacle quotidien d'un Paris impressionnant 

  Audrey Bonnet
Réactualisé le 24/05/2012

Crédit photos : © Montparnasse 56