Château de Sully

Joyaux d’architecture renaissance, le château de Sully invite petits et grands à découvrir son domaine chargé d’histoire et profiter du calme et de la beauté de la vallée de la Drée.

De Rome à nos jours

En Saône-et-Loire, entre les villes de Beaune et d’Autun se dresse le château de Sully, merveille d’architecture Renaissance. Il faut remonter jusqu’à l’époque gallo-romaine pour retracer ses toutes premières origines et ainsi comprendre l’histoire de ses occupants actuels. Les célèbres Mac Mahon, établis à Sully depuis la fin du XVIIIème siècle, ont permis au grand public de profiter des lieux en ouvrant les portes de leur domaine.

De Sillius à Mac Mahon

Informations générales

L’histoire raconte que le premier homme à s’installer sur l’emplacement actuel du Château de Sully était un général romain du nom de Sillius qui y fit construire une villa à l’ère de Jules César et donna son nom à l’endroit. Pourtant, ce n’est que bien plus tard, au Moyen-âge, que les premières pierres du château que l’on connait aujourd’hui furent posées.

C’est au XIIème siècle que le Seigneur Gauthier de Sully fit bâtir sur le terrain un château-fort entouré de douves et doté d’un pont levis. A l’époque de sa construction, le château possédait huit tours d'angles dont une subsiste encore aujourd’hui. On raconte que le chevalier Gauthier de Sully, lors d’un voyage à Rhodes fut pris en otage par des pirates. Aujourd’hui, la grande porte d’entrée bleu roi du château témoigne de cet épisode. On peut y voir sculpté dans la porte, un loup et un sanglier, un œil caché sous un bandeau de pirate.

Au cours des siècles, plusieurs familles vont se succéder à la tête de la résidence : les Montaigus, les Rabutins, puis Jean de Saulx et son épouse Marguerite de Tavannes. Leur fils, Gaspard de Saulx-Tavannes, engage l’architecte Nicolas Ribonnier pour réaliser le château vers 1570. On estime la fin des travaux à 1616 – 1621. C’est à cette époque que sont construites la fameuse cour Renaissance et la façade ouest.

Un siècle et demi plus tard, en 1714, le Marquis de Vianges, Claude Morey rachète Sully. Par la suite, il revend le château à son frère Jean Baptiste Morey qui meurt peu après. Le château revient donc naturellement aux mains de Claude et de son second frère, Jacques. Entre temps, la rénovation de la façade et des terrasses nord est achevée par l’architecte Franque.

Charlotte le Belin, épouse de Jean-Baptiste Morey hérite du domaine et le 13 avril 1750, se marie en seconde noce avec le médecin des frères Morey, devenu un bon ami de la famille. Il s’agit d’un irlandais portant le nom de Jean-Baptiste, Marquis de Mac Mahon. Commence alors la longue histoire des Mac Mahon de Sully.

Quand en 1775, Jean-Baptiste de Mac Mahon s’éteint à son tour, Charlotte le Belin est mère de sept enfants. L’un d’entre eux, le comte Maurice-François épousera plus tard une certaine Pélagie Riquet de Caraman. De leur union, naît en 1808 un fils, le seizième d’une fratrie de dix-sept enfants : Maurice de Mac Mahon, futur Maréchal, Duc de Magenta et troisième président de la République française entre 1873 et 1879.

De nombreux travaux seront ensuite effectués sous l’impulsion de l’épouse du sixième marquis de Mac Mahon, Marthe de Vogüé. C’est à elle que l’on doit entre autres, la remise en eau des douves ainsi que la façade sud d’architecture néo-Renaissance.

A sa mort en 1923 et faute d’héritiers, le château est légué au troisième Duc de Magenta, descendant du Maréchal Président. De nos jours, la quatrième Duchesse de Magenta, Amélie de Mac Mahon, et ses deux enfants, Maurice et Pélagie, font vivre les lieux comme jamais depuis leur décision d’ouvrir le château au public.

Le domaine de Sully

Situé à une vingtaine de kilomètres d’Autun et le double de Beaune, le château de Sully classé Monument Historique en 1995 et son domaine s’étendent sur un vaste terrain non loin du parc naturel régional du Morvan. Passé la grille principale, une longue allée bordée de buis mène au château. De chaque côté, se trouve une dépendance de deux étages datant du XVIIème siècle.

Le château lui-même est flanqué de quatre tours carrées situées à chacun des quatre angles et abrite une vaste cour Renaissance fermée, qui fait l’objet d’une grande admiration. A l’intérieur, la visite se poursuit à travers de ravissantes pièces aux décors subtils. Salons et boudoirs ou encore un cabinet de curiosités accueillant les archives familiales et des objets ramenés du monde entier (dont un éléphant nain empaillé) permettent d’apprécier une impressionnante collection de mobilier datant principalement des 18 et 19ème siècles.

Au cœur du rez-de-chaussée, se niche une petite chapelle intérieure, ouverte aux habitants lors des offices. Une large salle de réception vert émeraude accueille deux pianos dont un ancien Pleyel et donne sur une terrasse spacieuse au bord de l’eau que dessert un monumental escalier érigé par les Mac Mahon vers 1850.

Tout autour du château, dans les douves, coule l’eau de la Drée que l’on peut admirer depuis les terrasses et balcons. De chaque fenêtre, on aperçoit le grand parc calme et verdoyant.

Le jardin, la maîtresse des lieux, l’a voulu sauvage et à l’anglaise. Aussi, il accueille de nombreuses variétés de fleurs et arbres fruitiers et possède par ailleurs, une chapelle du XIIème siècle et un pigeonnier. Son superbe jardin potager situé à l’entré du domaine a été classé « Jardin Remarquable » par le Ministère de la Culture.

En plus des nombreuses activités proposées par le château parmi lesquelles des visites guidées, jeux d’enquêtes, spectacles et grandes réceptions, Sully est aussi réputé pour son vin. Aujourd’hui, la famille possède neuf hectares d’un vignoble principalement constitué de chardonnay et d’un peu de pinot noir. L’élevage de ce vin a lieu à l’abbaye de Morgeot et au château. La production comprend quelques premiers crus dont un Chassagne-Montrachet Abbaye de Morgeot. On trouvera également un Puligny-Montrachet Villages et un Crémant de Bourgogne.

Alice Cannet Crédits photos : © Alain Doire - Bourgogne Tourisme, © Alice Cannet