Eglises Santa-Maria del Carmine, San Miniato al Monte et San Marco

L'église de Santa-Maria del Carmine

L'église Santa Maria Del Carmine sur la place du même nom fut dédiée à Marie par l'ordre des Carmes qui s'installa en ce lieu au XIIIè siècle. La Chapelle Brancacci dans le transept droit est peut-être l'endroit le plus émouvant de Florence.

La chapelle se trouve dans le bras droit du transept de l'église de Santa Maria del Carmine, consacrée à la Madone del Popolo. Les propriétaires de cette chapelle furent la famille Brancacci, de la deuxième moitié du 14ème siècle jusqu'à 1780. Felice Brancacci en fut le chef de 1422 à 1436. C'était un homme riche et puissant qui a ordonné la décoration de la chapelle en 1423. Peu de temps après il dut retourner au Caire où il fut envoyé comme ambassadeur de Florence. On pense que les fresques ont commencé en 1424, quand Masaccio et Masolino travaillaient ensemble et qu'il a continué jusqu'à 1427 ou 1428, quand Masaccio parti pour Rome, laissant le cycle de fresque non fini.

A l'origine, la chapelle était éclairée par une fenêtre à deux battants hauts et étroits. La dernière scène de la vie de St Peter, sa crucifixion, a été probablement peinte sur le mur au-dessous de la fenêtre, mais cette fresque a été détruite aussitôt que Brancacci fut déclaré rebelle afin d'annuler les traces du saint patron d'un citoyen devenu politiquement embarrassant. La chapelle, autrefois consacrée à saint Pierre put ainsi être consacrée à la Madone del Popolo. Felice Brancacci a été soumis à une opération "de damnatio memoriae" et toutes les représentations des gens de sa famille ont été éliminées de la fresque de Masaccio "le Fils de Theophilus". La scène a été reconstituée en 1481-82 par Filippino Lippi, qui a aussi achevé le cycle.

Après que la chapelle fut consacrée à la Vierge un certain nombre de lampes votives ont été installées : le noir de fumée qu'elles ont produit a couvert la surface des fresques, causant de tels dégâts qu'elles ont dû être nettoyées dès la deuxième moitié du 16ème siècle. En 1670 de nouveaux changements ont été effectués : les deux niveaux de fresques ont été divisés par quatre jeux de sculptures taillés et dorés dans des encadrements de bois. C'est probablement de ce temps, pendant le règne de Cosme III le fanatique, que datent les feuilles ajoutées pour cacher la nudité d'Adam et Eve dans les deux fresques de la Tentation de Masolino et de l'Expulsion du Jardin de Masaccio. Après plusieurs événements, y compris un feu en 1771, dans les dernières décennies une restauration après une enquête scientifique approfondie a donné à la chapelle son état actuel.

Eglise Santa Maria del CarmineEglise Santa Maria del Carmine

Fresque Santa Maria del CarmineFresque Santa Maria del Carmine

L'église de San Miniato al Monte

Un monastère fut fondé en 1013 et l'église, romane, date sans doute de la même période. Elle est construite sur un plan basilical à 3 nefs, avec couverture en charpentes peintes. La façade, toute en marbre blanc de Carrare et de serpentine verte, est ornée d'une mosaïque du XIIIe siècle représentant le Christ entre St Minias et la Vierge. Dans la magnifique crypte,on voit le tombeau de Saint Minias, saint décapité sur les bord de l'Arno et qui, dit-on, prit sa tête et marcha jusqu'au sommet du mons fiorentinus, colline appelée aujourd'hui le Monte alle Croci. Tout est admirable : mosaïques, peintures, fresques, tombeaux, pavement de marbre sculpté.

L'intérieur (où les ajouts se succéderont jusqu'à la fin de l'époque baroque) est constitué de trois nefs et d'un précieux pavement central en marbre marqueté (XIè siècle) orné des symboles du zodiaque. Le Presbytère surélevé est formé d'un rare complexe sculptural romano-toscan d'inspiration classique: l'autel, entouré d'une transenne en marbre (1207), la chaire quadrangulaire (oeuvre de Giovanni di Gaiole et de Francesco di Domenico) et le pupitre soutenu par l'aigle de St Jean l'Evangéliste. Dans le choeur, une mosaique montre le Christ sur le tròne benissant (1297). Sous le Presbytère, on découvre une crypte (XIé) supportée par 36 fines colonnes d'origines diverses ainsi que leplafond orné de fresques représentant les Saints et Prophètes par Taddeo Gaddi. C'est là que furent déposées en 1013 les reliques de San Miniato. Devant, au centre de la nef principale, la magnifique et raffinée Chapelle du Crucifix, un édicule en marbre de la Renaissance exécuté par Michelozzo (1448) souhaité par Pierre de Médicis afin d'abriter le vénéré Crucifix - dit de San Giovanni Gualberto - aujourd'hui à Santa Trinita: la voûte en berceau est revêtue de terres cuites dues à Luca della Robbia, et une table d' Agnolo Gaddi repose sur l'autel.

La nef de droite contient, parmi les fresques des XIV et XVè siècles, les vestiges de San Miniato, un autel avec table cuspidée, chef d'oeuvre de Jacopo del Casentino, et l'entrée à la sacristie, ornée de fresques de Spinello Aretino raconte les histoires de San Benedetto (vers 1387, largement restaurée en 1840), peut-être l'oeuvre la plus importante de cet auteur. Dans la nef de gauche, la Chapelle du Cardinal del Portogallo (1461-66) datant de la Renaissance, bâtie par Antonio Manetti, élève de Brunelleschi, par Jacopo di Lusitania, cardinal archevêque de Lisbonne mort à Florence en 1459. Elle a dans sa voûte cinq médaillons de Luca della Robbia et contient une Annonciation en fresque d'Alessio Baldovinetti (1466-67), une table (dont l'originale est conservée aux Uffizi) d'Antonio et de Piero del Pollaiolo ainsi que des fresques d'anges volants de ces mêmes auteurs. Le monument funèbre fut sculpté en marbre par Antonio Rossellino. Une église qui offre, de plus, un magnifique point de vue sur Florence.

Fresque San Miniato al MonteSan Miniato al Monte

San Miniato al MonteFresque San Miniato al Monte

L'église de San Marco

Sur la place San Marco on trouve l'église San Marco et son magnifique cloître, aujourd'hui transformé en musées. On y trouve la majeure partie des oeuvres de Fra Angelico, ce moine qui executa des fresques dans tout le monastère pour exprimer son amour envers Dieu.

A pas feutrés, nous allons pénétrer dans chacune des cellules et découvrir à chaque fois, les superbes fresques qui les décorent et qui furent exécutées par Fra Angelico au XVème.

Fresque San MarcoFresque San Marco

Fresque San MarcoFresque San Marco