Taman Negara - Malaisie

2 mars 2001 

Un avant-goût de la forêt tropicale Lever très tôt, histoire de ne pas rater le taxi qui nous conduit au départ de l'arrêt de bus, en pleine ville, pour le grand départ. On en oublie le petit déjeuner qui se résume à un simple café dans la chambre. De toute façon, nous n'avons pas le temps nécessaire. Nous arriverons tout de même à l'heure au rendez-vous. Après une petite frayeur - nous croyons avoir égaré nos papiers de réservation - nous embarquons pour un trajet de quatre heures pendant lequel nous finirons notre nuit sans problème.

Peu à peu, nous nous enfonçons dans un théâtre de verdure de plus en plus dense. Nous y sommes, la forêt tropicale nous accueille à bras ouverts, nous arrivons à l'entrée principale du parc naturel de Taman Negara : Kuala Tembeling. Encore un peu de patience et nous embarquons dans une pirogue pour remonter le cours de la rivière, le Sungai Tembeling, et ainsi atteindre notre destination, en plein parc, Nusa Camp.

Le barreur est très expérimenté, je suis surpris et impressionné par sa précision quand il s'agit de passer les quelques rapides que nous rencontrons. Je me souviens alors des difficultés que nous pouvions rencontrer lors de nos aventures de canoë ou de kayak en Ardèche ...La comparaison est vite faite.Pirogue sur le Sungai Tembeling

Ce voyage de trois heures nous permet également de nous acclimater à l'humidité croissante, et d'observer déjà quelques oiseaux exotiques et singes qui s'amusent sur les rives. Le spectacle de cette végétation est saisissant, on imagine un gigantesque terrain de jeu pour l'espèce animale. Nous verrons ça demain.

Pour l'heure, le temps est de se reposer avant un dîner animé par les claquements des grosses gouttes de pluie venues soudainement d'un violent orage que nous espérons être passager.

Le quotidien de la vie dans la jungle, c'est ça. Et encore...nous n'avons rien vu !

3 mars 2001 

Une fois n'est pas coutume, nous nous sommes ratés au réveil. Il fallait être debout à 7h30 pour prétendre prendre le premier bateau au départ de Nusa Camp et ainsi pouvoir démarrer le trek depuis Kuala Tahan à une heure raisonnable. Logés dans une petite cabane, nous avons assez mal dormi, sans doute quelque peu perturbés par l'humidité et les cris des animaux nocturnes. Personne ne réveille l'autre...résultat : on décolle à 11h15 après une grasse matinée imprévue.notre modeste logement à Nusa Camp

Débarqués à Kuala Tahan, nous nous mettons en route, sacs au dos, pour l'aventure forestière. Nous nous renseignons sur le parcours et, par sécurité, prenons rapidement la décision de rejoindre un point au bord de la rivière, Kuala Terenggan, qui se situe à une douzaine de kilomètres en amont de la rivière. Le sentier nous emmène dans le cour de la jungle, se resserrant parfois pour ne laisser le passage que d'une seule personne. Nous sommes vite dans le vif du sujet : près même pas un kilomètre, une surprenante rencontre avec un lézard de 30 centimètres, dont nous ne connaissons pas le nom, nous rappelle que nous ne sommes pas dans les Alpes.

Les cris d'oiseaux incessants, presque assourdissants, accompagnent notre chemin dans la plus grande diversité.

Plus tard, nous croisons quelques touristes qui se sont littéralement fait dévorer les jambes par des sangsues, assez fréquentes dans le secteur. Croisons les doigts, nous sommes jusqu'alors épargnés. Sur notre parcours, nous faisons quelques détours pour nous rendre vers des points d'observation où les explorateurs avertis attendent les oiseaux rares avec des jumelles. Sur la deuxième partie du trajet, nous ne croisons plus personne et prions pour qu'il ne nous arrive rien car notre temps commence à devenir précieux. Comptant sur une vitesse de croisière moyenne de 5 km/h et sur notre expérience de la marche, un calcul rapide nous permet de nous rassurer quant à notre heure probable d'arrivée.Un arbre certainement vieux de quelques centaines d'années

Nous économisons l'eau, étant seulement partis avec moins de deux litres pour nous deux. Nous avons envie de boire sans limite, trempés de sueur à cause de cette chaleur et de nos accélérations répétées.

La beauté de cette forêt, la plus ancienne du monde à en croire les guides, nous comble de satisfaction. Une palette de verts jamais vus, des arbres gigantesques, des racines qui semblent courir sous nos pieds, des lianes dans tous les sens constituent les éléments d'un étonnant spectacle.

Pas loin du but, à l'occasion de la traversée de la rivière Sungai Tenggran où nous nous sommes creusés la tête pour trouver une solution, nous faisons la découverte d'une première sangsue. Solidement accrochée à la cheville de ma coéquipière, nous en viendrons à bout grâce à une vieille recette. En effet, une simple cigarette viendra à bout de cette sale bestiole. C'est la seule façon de s'en débarrasser facilement, m'a-t-on dit.