Quand les roses du Paradis éclosent…

1802 : Napoléon Bonaparte édifie le Théâtre Latin, rue des fossés St-Victor, qui devient en 1830 un haut lieu de la vie parisienne. Celui-ci est fréquenté par les artistes, bourgeois, intellectuels, étudiants… Ils aiment à s’encanailler dans cette grande salle du sous-sol rebaptisée « l’abreuvoir littéraire ». On y rencontre Balzac, Alexandre Dumas ou encore Prosper Mérimée.

Sous l’impulsion du baron Haussmann, Paris se transforme en profondeur pendant la seconde moitié du XIXe siècle. La ville brille par l’éclat de ses monuments et de sa création artistique, qui attirent les créateurs du monde entier. La nuit parisienne explose. Cabarets des chansonniers, cafés-concerts, revues et bals populaires accueillent la bourgeoisie et les classes populaires. On parle alors de lieux de débauche. Là triomphe le « chahut », également dénommé « cancan » ou « french cancan », dont la
« Goulue » était la reine (Louise Webber). Malheureusement, en 1870, lors de la guerre franco-prussienne, le Théâtre Latin est détruit par un incendie.

1887 : Paris se prépare et met ses plus atours pour accueillir l’exposition universelle de 1889. Le théâtre doit renaître de ses cendres et briller de nouveau. Un architecte, qui construit alors une immense et étrange tour de fer, est chargé de réaliser ce défi : monsieur Eiffel ! Il se prend de passion pour le site et son histoire, et imagine un édifice à l’élégante armature métallique. Le 20 janvier 1889, le Paradis Latin est né. Le succès est immédiat, un véritable triomphe ! Il atteint le sommet de sa gloire lorsque s’y produit la célèbre chanteuse de l’époque, Yvette Guilbert, grande diseuse du Moulin Rouge auparavant.
 

première danseuse
Première danseuse

Le Paradis va ensuite connaître des heures plus tristes. En effet, début XXe, c’est Montmartre et sa butte qui sont à la mode. Le cabaret fermera ainsi plusieurs fois ses portes.

En 1973, un promoteur immobilier, Jean Kregel, visite les lieux. Il n’imagine pas encore le trésor qu’il va découvrir : la structure métallique réalisée par Gustave Eiffel, de vieilles affiches jaunies du « Paradis Latin », et une superbe coupole à la gloire de la pantomime, de l’opérette et du ballet. Il est immédiatement conquis. Le Paradis renaît et renoue définitivement avec le succès.

Une nouvelle ère commence dans les années 90 avec la famille Israël à la tête du cabaret.

Au Paradis Latin, plusieurs revues vont se succéder.
Jean-Marie Rivière crée tout d’abord un spectacle poétique et burlesque qui sera un véritable triomphe, puis la revue « Nuit de paradis » deux ans plus tard. De nouvelles revues suivent : « Champagne », « Hello Paradis » et « Viva Paradis » qui commémore les 100 ans du lieu. La nouvelle revue que vous pouvez aujourd’hui admirer au Paradis Latin, a été conçue en 2008 par le talentueux et réputé Christian Durza, dans la tradition des revues parisiennes.
35 danseurs et danseuses sont au sommet de leur art, dans plus de 200 costumes différents et 15 tableaux féeriques, pour vous faire voir
la vie en rose.

Plongez dans l’univers extravagant du Paradis Latin, où règnent l’humour, la bonne humeur et le talent, et laissez-vous griser par ce cocktail enivrant de magie et d’élégance. Le chapelier fou du Paradis vous reconduira ensuite vers la réalité. Soyez rassuré, vous garderez toujours dans votre esprit ce petit coin de paradis où tous les rêves sont possibles, où l’imaginaire est roi et l’émotion est reine. A consommer sans modération, un peu, beaucoup, à la folie !

Célia Veloso
Publié le 10/05/10

Crédit photos : © Laurent Baheux / Le Paradis Latin