La Conciergerie

Palais royal, tribunal révolutionnaire et prison ayant servit de dernière demeure à Marie-Antoinette et Robespierre, la Conciergerie a résisté à l’épreuve du temps.

Informations Générales

Sur les quais de Seine...

Au bord du Quai de l’Horloge, sur l’Ile de la Cité trône la Conciergerie, immense fort de pierre gothique. Deux tours rondes massives coiffées de clochers d’ardoise sont plantées fermement en devanture de l’imposant château. Surveillant Paris et son fleuve, du haut de sa fière allure médiévale, elle nous raconte une histoire.

L'intérieur de la Conciergerie

Moins connue pour son rôle de palais que pour celui de cachot des malchanceux de la Cour, la Conciergerie servit pourtant de résidence royale pendant des siècles. Sa réputation se noircit seulement, quand, transformée en tribunal révolutionnaire doublé d’une prison, elle se fit « antichambre de la mort ».

L’endroit reste fortement associé à la révolution française et les noms des 2780 personnes guillotinées pendant la « grande terreur » figurent encore sur une liste, de la taille d’une pièce, à l’étage. Et pour cause, jusqu’en 1914, la Conciergerie servit de prison. Aujourd’hui transformé en musée, l’ancien tribunal révolutionnaire est attenant au Palais de Justice, éternel théâtre des grands procès de la République. Rénovée et maintenue dans une condition superbe, la Conciergerie propose des reconstitutions de la cellule de Marie-Antoinette ainsi que des mises-en-scène des aspects de la vie des prisonniers. Se balader à travers les pièces froides et les couloirs nus du triste palais suffit à remonter le temps pour découvrir une époque sombre mais, à bien des égards, déterminante pour l’histoire de notre pays.

Au rez-de-chaussée, la salle des Gens d’Armes est impressionnante par sa taille, c’est l’une des plus grandes, si ce n’est la plus grande, salles médiévales qui subsistent aujourd’hui en Europe. Ses piliers soutiennent de belles voutes et l’on peut facilement s’imaginer les immenses banquets qui se déroulèrent dans la pièce à l’époque chauffée par quatre immenses cheminées. Au fond, de cellule en cellule vous êtes entraîné vers l’une des pièces les plus célèbres de la Conciergerie : la cellule de Marie-Antoinette reconstituée ici avec des meubles d’époque. Puis il est temps de monter à l’étage par des escaliers taillés dans la pierre épaisse et grise, typique de l’édifice.

Pendant la visite, de nombreuses questions apparaissent sur ce monument chargé d’histoire. Comment ce palais royal est-il devenu le tribunal de la Révolution ? Pourquoi est-il le seul vestige de l’ancienne résidence médiévale ? Dans quelles conditions vivaient les prisonniers de la Terreur ? Et bien d’autres encore. Afin d’éclairer ces zones d’ombres, il faut se pencher sur l’histoire de la Conciergerie, de fort gallo-romain à musée en passant par prison et palais royal.

Alice Cannet
Publié le 10/02/10

Crédit photos : © Philippe Berthé / Pascal Lemaître / Centre des Monuments Nationaux, Paris