Champs d'opales et zone aborigène

Champs d'opales à Cooper Pedy

"Zone à circulation restreinte, interdit de quitter la route, interdit de ramasser des pierres précieuses sous peine d'amende" ! Nous arrivons sur les champs d'opales de Coober Pedy, Kupa Piti en aborigène, ce qui veut dire l'homme blanc dans le trou. Quarante cinq nationalités sont réunies dans ce trou perdu dans le désert. Tous venus chercher fortune grâce à ces pierres multicolores. La technique de fouille est simple : un modèle réduit de tunnelier qui s'enfonce dans le sol et à la surface, relié au tunnelier par une gaine extensible, un camion transformé en gigantesque aspirateur qui aspire les gravats vers la surface ou ils seront fouillés à la recherche des pierres précieuses. Sur des dizaines de kilomètres, la vision du paysage est apocalyptique : partout des monticules de terre, partout des "camions pipes".

La ville s'est installée en grande partie dans les anciennes mines et la moitié des habitants vit sous terre à une température constante de vingt cinq degrés. Agréable et économique climatisation au milieu du désert.

eglise de Cooper Pedy

A une cinquantaine de kilomètres au nord de Coober Pedy, nous croisons l'ouvrage le plus long réalisé par l'homme sur notre planète : la ‘fence dogs'. Une clôture de cinq mille kilomètres pour protéger les troupeaux de moutons du sud de l'Australie contre les Dingos, les chiens sauvages du Nord. Avec le temps, cette barrière a été endommagée par la chute d'arbres et les incendies et n'a plus l'efficacité recherchée et les dingos ont également envahi le sud.

fence dogs

La zone aborigène

Un peu plus haut, nous prenons un cap à l'ouest et abandonnons provisoirement le Stuart Highway pour nous rendre vers Ayers Rock et le Mont Uluru, la montagne sacrée des aborigènes. Elle nous apparait au petit matin, à une cinquantaine de kilomètres, après une nouvelle nuit à la belle étoile. Immense monolithe rouge dans le désert. Magnifique !

mont Uluru

Nous nous trouvons maintenant dans une zone Aborigène, strictement réglementée. Je n'ai jusqu'à maintenant pas parlé des Aborigènes car il faut bien le reconnaitre, nous les avons rarement vu à leur avantage. Trainant surtout en limite de ville ou dans les parcs, une bouteille d'alcool à la main, pas très propres sur eux et souvent encadrés par la police. Chassés de leur terre vers l'intérieur aride du pays par les premiers colons il y a environ cent cinquante ans, puis tolérés, puis acceptés pour être enfin reconnus il y à seulement quelques années, ils occupent actuellement les coins les plus inhospitaliers du pays pour ce que nous en avons vu. Choix délibéré ou absence de choix ? Le miracle du mont Uluru, immense rocher de trois cent cinquante mètres de hauteur pour deux kilomètres de long dans le désert aride de Victoria tient à deux sources qui suintent depuis le sommet, coulent sur ses flancs et viennent alimenter tout au long de l'année deux mares de part et d'autre du monolithe. C'est ici que vivent en parfaite harmonie ou plutôt vivaient, aborigènes et animaux sauvages. Les uns ne prélevant que le strict nécessaire sur les seconds afin de maintenir un équilibre parfait pendant plus de vingt mille ans.

sources d'Ulurusur le mont Uluru

Le mont Uluru c'est aussi un lieu chargé d'histoires fantastiques que perpétuent les anciens aux plus jeunes. La légende de Mala, le lièvre Kangourou venu du nord du pays, de Kuniya et de Liru, les serpents du désert. C'est ici que depuis des milliers d'années, dans les caves créées par l'empilement des rochers, tapissées de peintures rupestres et signes incompréhensibles que se sont transmis connaissances et art de vivre du peuple Anangu.

insciptions aborigènes