C’est fait, notre camping car s’est refait une santé. Filtres, plaquettes neuves et ampoules défectueuses changées pour cent vingt dollars, nous pouvons partir vers Québec.
Nous avalons rapidement les cent vingt kilomètres qui nous séparent de la capitale du Québec. Une fois de plus nous devons jouer avec le temps. « L’été » canadien passe vite et nous voulons monter dans le Yukon pour ensuite visiter Yellowstone aux USA. En octobre il sera trop tard.
Un village huron du nom de Stadaconé occupait le site actuel de Québec (baptisée d'après un terme algonquin signifiant « rétrécissement du fleuve ») lorsque l'explorateur français Jacques Cartier débarqua dans la région en 1535. La ville fut fondée par le navigateur Samuel de Champlain en 1608, qui organisa sa colonisation et développa le commerce des fourrures.
En 1633, Champlain fut alors nommé gouverneur de cette région qui prit le nom de Nouvelle-France et dont la ville de Québec devint la capitale. Il dut alors suivre une stratégie d'alliance avec les différentes communautés indiennes pour éviter les conflits. Québec entama un lent développement et fut fortifiée en 1695, afin de repousser les nombreux assauts anglais et indiens qui se succédaient.
En 1759, à l'issue de la bataille des plaines d'Abraham pendant la guerre qui opposa les Français aux Indiens, et après trois mois de siège, Québec fut prise par les Britanniques sous la conduite du général James Wolfe, et finalement cédée, ainsi que la totalité du territoire canadien, par la France à la Grande-Bretagne à travers le traité de Paris, en 1763. Québec fut une nouvelle fois assiégée en 1775, au cours de la guerre de l'Indépendance américaine.
La vieille ville érigée sur les bords du saint Laurent invite à la flânerie. Vous ne vous sentirez jamais seul dans les petites rues bordées de restaurants et galeries de peintres. La foule des visiteurs est dense. Nous assistons à un son et lumière projeté sur la façade d’une usine qui nous retrace les quatre cents ans d’histoire contemporaine du Québec. De gros moyens techniques ont été déployés, mais nous restons sur notre faim. L’accent est trop porté sur la vie de nos jours au détriment de l’Histoire.
La visite de la réserve Huronne de Wendaké, nos alliés de l’époque nous enchante. Tournesol, ne me demandait pas son nom en Huron, nous commente la vie des indiens de sa tribu au 17eme siècle. La reconstitution est particulièrement bien réussie et nous découvrons un univers inconnu où tout était parfaitement ordonné, où chacun avait sa tâche et sa place bien définie. Une femme, la plus sage dominait son clan.
A la fin de la guerre pour la possession du Québec, il ne restait plus que trois cents Hurons. Les mariages interraciaux nécessaires à la survie de ce peuple nous renseignent sur la peau laiteuse de notre guide.
Le spectacle donné par le cirque du soleil en plein air que nous devons voir le soir même est annulé. Une pluie glacée redouble de violence.
Nous remontons la rive gauche du Saint Laurent vers la côte de Beaupré sur l’avenue royale, une des plus anciennes voies de communication du nouveau monde. Elle fut ouverte par Jacques Cartier qui découvrit le Canada en 1535.
La basilique Ste Anne de Beaupré nous éblouit par sa beauté, son impression de légèreté et de fluidité. Le premier sanctuaire fut construit en 1658, mais, endommagé par un incendie, il a été reconstruit et modifié de nombreuses fois au cours de l’histoire. La basilique Sainte-Anne-de-Beaupré achevée en 1963 contient des reliques et des témoignages attestant les pouvoirs miraculeux de la prière dans son sanctuaire. Elle attire plus d’un million de visiteurs chaque année.
Notre route se poursuit jusqu'à sainte Ferréol des neiges, une petite station de basse montagne où viennent skier les québécois. Le paysage rural nous offre de jolis panoramas sur le massif des Laurentides.
Ce soir nous avons de la chance. Nous prenons place sur la butte herbeuse d’un parc de Québec avec quelques centaines de personnes, le cirque du soleil va enfin se produire. Partis de plusieurs points de la ville, les gens du cirque arrivent, escortés d’une foule immense. Le spectacle qu’ils nous offrent pendant près de deux heures est d’une grande beauté. Nous admirons la chorégraphie et les costumes et restons sans voix devant les acrobaties. Tient, il pleut à nouveau. Fuite éperdue des spectateurs qui s’éparpillent à toutes jambes dans les rues de la ville. Heureusement le rideau vient de tomber.
Il est temps de quitter Québec, mais comment partir sans une visite au château de Frontenac, comte trublion nommé pour gouverner la nouvelle province. Magnifique, il domine la ville et est érigé au milieu de la citadelle. De l’époque malheureusement, il ne reste pas grand-chose. Reconstruit et agrandi à maintes reprises il est désormais transformer en luxueux hôtel appartenant au groupe Fairmont.
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