24 août 2006
Encore une grosse journée en perspective. Nous avons prévu de faire la plupart des sites à visiter dans cette dernière oasis pour ensuite nous rendre à Louxor par la nouvelle route.
Kharga est très différente des autres oasis. Capitale par décision politique de la « New Valley », ce grand projet débuté dans les années 1960 qui consiste à créer à partir du lac Nasser un canal d’irrigation dans les oasis (plus d'infos sur Wikipedia), est résolument une ville moderne, avec de la circulation, du béton et beaucoup d’agitation, ce qui nous change après 1 semaine de calme et de vie au ralenti dans les autres oasis du désert lybique. Autre particularité du lieu, nous sommes encadrés de près dans chacun de nos mouvements par des policiers (6 au minimum) qui nous suivent à pied ou en voiture… très surprenant et anachronique tant nous ne percevons pas de danger imminent dans cette oasis. A l’office du tourisme, Mohsen Abd Al Monaem (a utiliser sans modération!! - contact mail: mohsen_dl[@]yahoo.com) nous accueille et nous explique comment aller sur les différents sites, les prix, nous donne des infos sur Louxor … bref c’est une véritable bible pardon un coran pour les touristes. Il insiste d’ailleurs pour nous conduire et nous guider dans l’oasis, le tout pour 40 LE (soit le prix de l’essence !!). Nous commençons par visiter la nécropole de Al Bagawat. Il fait chaud et dans l’improvisation de la journée, nous avons oublié d’acheter de l’eau. C’est magnifique mais il est déjà un peu trop tard et avec la fatigue nous avons du mal a vraiment apprécier l’endroit. Le témoignage est cependant saisissant de voir toutes ces chapelles en pisé qui datent pour certaines de la fondation du christianisme, avec des peintures exceptionnelles illustrant l’ancien testament.
Style très naïf et étonnant. Au sommet de la colline subsistent les ruines d’une basilique (il n’y en a eu que 2 seulement en Egypte) qui était en pisé. Impressionnant. En redescendant, nous trouvons de nombreux morceaux de tissus qui servaient a couvrir les momies. Avant de quitter le site, nous allons en voiture un peu plus loin voir un temple et une ancienne auberge / forteresse qui servait aux caravanes qui entamaient la route des 40 jours (Darb el-Arbain) vers le Soudan et l’Éthiopie (lire le fantastique livre de Jean-Christophe Ruffin, L’abyssin pour une épopée magique sur cette piste…).
Avant de rentrer, nous visitons rapidement un autre temple localisé sur le haut d’une colline, le temple de Nadoura. Il ne subsiste pas grand-chose mais la vue sur l’oasis est imprenable. Au pied de la colline, on distingue nettement le temple d’Hibis, majestueux mais fermé à la visite pour cause d’opération de déplacement coordonnée par l’UNSECO pour le sauver des eaux.
Halte au musée de Kharga. Nous étions réticents à le visiter mais cela aurait été vraiment dommage. De belles collections qui présentent les objets découverts dans tous les sites dans les oasis. Dommage que la climatisation n’ai pas été installé ! Abed en profite pour faire une petite sieste!
Je sors acheter de l’eau et du coca pour nous ressourcer. Un policier me suit de près. A lire cela doit paraitre étrange mais en fait c’est franchement risible. Il ne comprend pas pourquoi nous ne sommes plus tous les quatre. J’essaye de lui expliquer que je veux juste acheter de l’eau. Bien sûr, il ne parle pas un mot d’Anglais… ce qui n’aide pas. En prononçant « Coca »,il comprend enfin et m’accompagne vers la boutique la plus proche (et bien cachée). Les touristes représentent vraiment une manne financière énorme pour avoir droit à de tels égards…
Comme ailleurs dans les oasis, les bus sont rares, particulièrement sur la nouvelle route qui relie Kharga à Louxor où une ligne a fonctionné pendant une année mais qui n’existe plus à ce jour. Nous étions donc inquiets pour la suite. Mohsen nous arrange en fait tout pour aller en taxi à Louxor avec l’un de ses cousins. Ca sera 350 LE la voiture (une petite fiat récente) avec un arrêt dans deux sites et une pause à une source pour prendre le repas de midi avant d’entamer la route. Le temple d’Al Ghuweta est mignon, perdu tout en haut de sa colline. Un vent chaud balaye le site que nous visitons rapidement.
Plus loin, le temple d’Al Zayyan est pas mal aussi. Pause repas vers une source où ne ferons finalement que manger car nous sommes en retard.
Sur la route, des villes aux noms évocateurs; Paris, Algérie, Palestine...
En effet, la nouvelle route qui relie les oasis à Louxor ferme à 18h et le dernier check point ne manque pas de nous le rappeller, alors qu’il n’est que 18h05. Route désertique, succession de check-points au milieu de l’immensité d’un désert de roche et de sable. Nous sommes apparemment un groupe a risque, probablement du fait de la présence d’Abed qui est palestinien. Chaque contrôle est de plus en plus tatillon. Coucher de soleil sur les rails d’un train qui relie une fois par semaine Louxor à Kharga, au milieu d’une route déserte ou nous croiserons peut être 10 voitures sur les 400km de route…
Arrivée mouvementée à Louxor où l’on cherche à nous faire aller dans un hôtel en particulier ou le chauffeur à une commission. Après des heures de palabres, nous nous décidons de rester dans un hôtel de notre choix, le Happy Land Hotel. Repas rapide car nous sommes épuisés. Demain journée tranquille pour se remettre.
Principales dépenses de la journée (pour 2 personnes):
Taxi + guide : 25 LE (visites des sites le matin : 50 LE/2)
Taxi: 180 LE (trajet El Kharga - Louxor 360/2)
Visites: 8 LE/pers.
Hôtel + P. Dej: 60 LE
Repas midi: 14 LE
Repas soir: 7 LE
Eau, colas: 9 LE