22 Mai - Puisqu'il faut bien arriver
Réveillé par je ne sais quelle impatience dans la nuit du 21 au 22, j'hasarde un oeil endormi par le hublot. Je suis surpris de la cote ! 1H30 du matin et les lumières marquant Long Island sont en vue. Les Etats Unis....Le Manet est sur une autoroute maritime menant vers la porte d'entrée historique des US. La vitesse est réduite, le radar est truffé d'autres navires, pécheurs, voiliers, porte containers, supertankers, liners. A la radio les voix aux accents lourds des gardes cotes guidant cette petite flotte dans le calme. Au loin, très visible avec ses clignotants rouges hypnotisant le pont Verrazzano marquant l'entrée de la baie de l'Hudson.
Arriver à New York en cargo est une experience magique. Les 7 jours de d'océan prennent alors toute leur dimension. La distance se révèle alors. Comment ne pas avoir une pensée pour les pionniers qui sont arrivés ici par la même voie pour fonder la Nouvelle Amsterdam ? A vitesse très réduite, trois heures sont nécessaires pour parcourir la baie. Les remorqueurs guident le cargo dans le chenal alors que nous passons devant Staten Island, Ellis Island et la statue de Bartholdi. L'aube sur Manhattan s'efface, il est 7H.
Brooklyn où nous allons accoster, le capitaine en manoeuvre, et les 345 du Queen Mary 2 arrivés quelques instants avant le Manet
Le quai du Red Hook Terminal et déjà l'ambiance est très différente de celle du Havre. Un jeune de l'équipage, Manhattan est juste derrière lui pour la nième fois, mais pas le temps de descendre à terre. Derniers regards sur le cargo. Fini le surf sur ta coque, continue ta route autour du monde sans nous.
