Taj Mahal et cité rose

Depuis que nous avons quitté l’Himachal Pradesh, nous roulons dans une campagne au paysage uniformément plat, planté de rizières et de champs de cannes à sucre. Sur le bord de la route défilent les eucalyptus. Bougainvilliers, lauriers roses et autres espèces florales séparent les voies. Nous croisons des dizaines, des centaines de villages et villes grouillants de monde et d’animaux.

Taj Mahal

Mathura, le dieu Khrisna y serait né. On y vient en pèlerinage de toute l’inde puis Agra et le Taj Mahal, joyau architectural de l’art Moghol construit par Shah Jahan en 1632 en hommage à son épouse Mumtaz-i-Mahal. Le gigantesque tombeau de marbre blanc encadré de quatre minarets est enluminé de pierres précieuses et semi-précieuses. Le marbre blanc y est si pur, que le simple faisceau d’une lampe de poche suffit à le transpercer. Sur sa droite a été construite une mosquée et sur sa gauche le Jawab, un bâtiment qui n’a d’autre fonction que de former un équilibre avec le reste du monument. On accède à l’ensemble par des jardins fermés d’une enceinte rectangulaire percée d’un imposant portail. Les cénotaphes de Mumtaz-i Mahal et de Shah Jahan, mort en 1666, se trouvent dans une salle octogonale centrale entourée d’un paravent de marbre ajouré.

Taj Mahal

Jaipur, cité rose

Les premières collines apparaissent devant nous, encadrant Jaipur, la cité rose, capitale du Rajasthan et Amber ou Amer, ancienne capitale dont le magnifique palais, construit à l’intérieur de la citadelle défendue par de nombreux forts se délabre lentement. Les singes en ont fait leur résidence. Les touristes y accèdent à dos d’éléphant aux premières heures du jour pour éviter les fortes chaleurs puis disparaissent dans leurs hôtels climatisés.

La cité rose

Avec Mathieu nous attaquons l'ascension du fort d'Amber, tout en haut de la colline. La voie serpente à flanc de colline. Du haut, nous avons une vue aérienne magnifique sur le palais et la campagne environnante. Dans le fort bizarrement bien entretenu on peut y admirer dans des salles vitrées le repas du maharadjah entouré des ses conseilles et princes, un peu plus loin, son épouse la Maharani entourée des préférées, les cuisines où s'affairent les employées, le théâtre de marionnettes et un joli jardin.

Changement de paysage

Nous quittons Jaipur et son palais des vents en direction de la côte et Goa où les devoirs du Cned doivent nous parvenir. Passée la localité d’Ajmer, le paysage change radicalement. Nous pénétrons dans une zone plus boisée de collines élevées ou pâturent moutons, chèvres et bovins. Les villages s’espacent et la densité de la population chute, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Patures

Les villages défilent et nous roulons maintenant dans le sud du Rajasthan. Dans la région de Rajsamand le marbre fait vivre la population. Sur une trentaine de kilomètres, les énormes scies débitent les blocs sans relâche. Le marbre se décline sous toutes les couleurs. Des verts aux noirs, des ocres aux rouges, les blancs étant les plus communs. L’arrivée dans la province du Gujarat coïncide avec le retour d’une plaine verdoyante plantée de coton, de riz et de prairies. Les cours d’eau ont retrouvé leur transparence.

Nous roulons vers Mumbai (Bombay). Mumbai, la ville la plus importante de l’inde, cul de sac sur l’océan, nous décidons de l’éviter Cette mégapole ne nous attire pas. Nous la contournons et traversons Thane, dans la banlieue nord. Ville à forte population musulmane, les agneaux pendent dans les échoppes crasseuses. La route est défoncée et la poussière levée par les camions couvre la ville d’une chape grisâtre. Toute la misère de Bombay trouve refuge dans ces banlieues sur le bord du fleuve. La route s’élève rapidement, nous roulons vers Pune dans une végétation luxuriante et envahissante. La jungle fait son apparition. Les sommets acérés pointent vers le ciel. Trois ou quatre étapes courtes sur des routes tortueuses nous conduisent à Goa. Nous avons bien mérité un peu de repos…