Voilà bientôt trois semaines que nous sommes installés au nord de Goa dans l'attente des devoirs du CNED des enfants. Nous avons trouvé un stationnement superbe sur une colline surplombant la plage et la mer d'Arabie dans le village de Small Vagator. Les enfants s'en donnent à cœur joie. Après les cours sur les livres de l'an dernier, ils passent le plus gros de leur temps à la baignade.
La vie est rythmée par le coups de marteaux des ouvriers qui se hâtent un peu partout de construire les échoppes de bambous et de palmes qui ne dureront qu'une ou deux saisons. L'année avance et bientôt le flot des touristes va grossir. Pour l'instant nous sommes bien et une bonne ambiance familiale règne.
Les jours passent, paisibles. Nous nous régalons de fruits de mer et de bons poissons que nous allons acheter directement à l'arrivée des bateaux dans le petit port voisin de Chapora. Les étalages des marchés croulent sous les fruits sucrés, gorgés de soleil et les légumes de toutes sortes. Croyez moi l'attente dans ces conditions, il y a pire.
Hormis la plage, il n'y a pas grand-chose à voir à Goa. Du passé colonial portugais, il ne subsiste rien ou si peu. Quelques noms à consonance portugaise sur les façades de maisons, la basilique don Jésus et la cathédrale à Old Goa plus quelques simples et belles églises disséminées dans la petite province.
Des touristes particuliers
A mesure que défile le temps, nous voyons arriver de nouveaux touristes. D'après les commerçants, à partir du mois de décembre ce sera plein.
Le touriste ici est un peu particulier, stéréotypé. Pour la grande majorité, fils et filles spirituels de Bob Marley et autre Jimmy Cliff. Tous les jours, ils sont des plus en plus en plus nombreux à chevaucher de vieilles Enfield, la Harley-Davidson made in india, cheveux longs tressés à la rasta, percés de toutes parts et tatoués façon yakusa. On vient de loin dans ce libre service de tout ce qui se fume, tout ce qui se sniffe, tout ce qui s'injecte. Sur la plage, dans les bars, le calumet de la paix circule de mains en mains. Au petit matin, prés des lieux de dépôts des ordures fleurissent les seringues.
Mais que fait la police dans tout ça ? Elle est présente. Par groupe de quatre ou cinq, ils quadrillent les rues, longent la plage, rien ne leur échappe. Chacun paie son écot, commerçant ou camé prit sur le fait. L'inde est un des pays les plus corrompus au monde et tout est bon pour arrondir les fins de mois. De temps en temps un pigeon trinque et sert d'exemple pour le grand public. Il ne sera pas dit que l'on peut se shooter en toute impunité en Inde. La police veille....
Les colis tant attendus
Bonne nouvelle, ce matin les colis sont arrivés, avachis certes et portant les traces de la fouille et le cachet des gabelous de Bombay, mais l'intérieur est intact. C'est l'essentiel. Nous nous donnons encore quelques jours ici, jusqu'à la fin du mois pour que les enfants puissent rattraper une partie du temps perdu. Depuis quinze jours ils travaillaient avec les cours par internet.
Pendant ce temps la, en bord de plage Bollywood tourne.
Hier soir, nous nous rendons au premier marché nocturne de la saison a Vaga, une localité à quelques kilomètres d'où nous sommes. Surprise, soixante pour cent des stands sont tenus par des expatriés. Pas indiens et plus tout à fait européens. Certains attendent, assis en position de yoga le chaland. Sur une estrade, une jeune indienne danse au son d'une musique folklorique.
Voilà, il est temps de dire au revoir à Guillaume, Jennifer et Lucas leur petit garçon. Ils viennent de s'installer ici et attendent leurs containers. Nous leur souhaitons bon courage.
Nous disons au revoir aux commerçants du village.
Demain nous prenons la direction de Madras, notre dernière étape avant la traversée vers l'Asie du sud est.