Ameri House, Borujedri House, Madrasa Aga Bozorg

Mercredi 23 juin 2004

R

éveil vers 5h30-6h lorsque le soleil se lève. Vers 7h, nous prenons notre petit déjeuner en se demandant si la personne qui avait téléphoné la veille serait là. Effectivement, elle nous attend à la réception, s'appelle Mahboobe, elle étudie la sénologie et discute autant qu'elle peut avec des touristes pour améliorer son anglais. Nous lui donnons fixons rendez-vous le soir vers 8 h pour aller manger un bout ensemble.

Quant à nous, une matinée de visites en perspective : les vieilles maisons situées au sud de la place Kamal ol Molk, dans Alavi Street. C'est le réceptionniste qui nous donne une carte éditée par l'hôtel et qui reprend les curiosités de la ville.

Nous grimpons dans un taxi collectif (moins de 500 Ri /p d'un carrefour à l'autre) mais lui donnons 2.000 Ri car il nous dépose juste devant la maisons des Tabatabai et l'Emamzadeh Sultan Mir Amad. Il nous propose également un trip pour 80.000 Ri vers le village d'Abyaneh et nous convenons de le faire le vendredi. Admirez la performance car le chauffeur ne parle pas un mot d'anglais. Et pourtant, en usant de quelques mots épars, une montre à aiguilles et nos mains nous réussissons à nous mettre d'accord : Abyaneh. jomhé. haft saati. hotel.. hasht sad toman (= 80 00 Ri). balé!

La température est déjà bien élevée (8h du mat) et nous transpirons à grosses gouttes (surtout Koko sous son manteau).

Avant de visiter les maisons, nous passons devant l'ancienne enceinte et une très vieille glacière, abîmée et servant de décharge au quartier.

ameri houseLa première maison que nous visitions est l'Ameri House (20.000 Ri/p), située sur la route (Alavi str, à gauche en venant du centre ville ou à droite en venant de la muraille) et repérable à ses multiples badgirs (tours à vent). Les splendides cours intérieures se succèdent (il y en a 4), des salles, des bains, des escaliers partant de la cour d'entrée mènent au toit ce qui permet d'admirer de plus prêt les tours à vent. Le travail de restauration effectué est formidable, il suffit de voir les photos exposées montant l'avant et l'après.

ameri house

Les jardins sont entretenus et des grenadiers y poussent, c'est d'ailleurs la première fois que nous en voyons. Les pièces du bâtiment séparant les jardins sont superbement ornées d'éclats de miroirs, les portes sont en verre multicolore, ce qui donne un effet superbe sur les murs blanc..

Avant de visiter la Borujedri House (20.000 Ri/p), Koko achète une nouvelle bouteille d'eau (elle boit comme une éponge depuis le matin - 2500 Ri). La maison est reconnaissable à son énorme et unique badgir. Les panneaux, uniquement en farsi, sont suspendus sur les murs en pisé, au dessus d'une porte en bois avec 2 "batants" de taille différente. Ces derniers émettent deux sons distincts et permettent de savoir si c'est un homme ou une femme qui se trouve devant la porte.

La magnifique cour abrite un bassin et des parterres de fleurs et d'arbres. Sur la façade principale, de magnifiques stucages. La pièce située sous le badgir est en restauration : les multiples fresques aux couleurs chatoyantes donnent un air particulièrement rococo et criard sans aucune commune comparaison aux stucages beiges et classiques de l'extérieur.
Pour monter sur le mur latéral permettant de s'approcher à 10 m du badgir, il faut passer par le bureau des tickets.

ameri houseNous ne visitons pas la 3ème maison, la Tabatabai House mais entrons dans les bains publics restaurés (20.000 Ri) - Sultan Amir Ahmad Bath house. Ce sont 2 ou 3 petites salles voûtées aux magnifiques stucages couleur crème sur fond bleu-gris. Ces lieux magiques sont transformés en maison de thé. Des canaris sont suspendus dans leurs cages et de la musique douce est diffusées dans ces superbes pièces. C'est un endroit très sympathique et frais.

 

En revenant sur nos pas, nous visitons également la mosquée -madrasa Aga Bozorg (25.000 Ri/p), c'est fléché depuis la rue principale (Mohtsham str). Un vieux guide parlant français nous fais visiter le mihrab et nous explique la signification des plafonds où sont représentées soit des orages soit les soleils.

ameri house arbuste

ameri house  ameri house  ameri house

La porte en bois est particulière car elle comprend un nombre de clous égal au nombre de versets du coran. En sortant, nous sommes invités à visiter également le Khajeh Tojoldin Shrine dont l'entrée (libre) se trouve une dizaine de mètres de la mosquée. Le mausolée reprend deux pièces et une très jolie coupole dont le gardien nous explique dans un anglais rapide (donc on n'a rien retenu) les significations des écritures et dessins. Popol visite également le shrine à proprement parler avant que nous soyons invités dans la boutique où le gardien vend quelques souvenirs en métal, balances, bics, porte-clefs, livres et bouteilles d'eau de rose. Il nous invite à faire une donation (5.000 Ri) qui rejoint le reste des billets entassés sur une belle épaisseur d'environ 10 cm. Et nous avons même droit à un reçu !

Sur la place Ol Molk, nous achetons 2 petits pains (1 300 Ri) et rentrons en taxi collectif (500 Ri/p) jusqu'au prochain carrefour. Nous sommes ravis car nous avons vraiment vu des belles choses.

Après une douche/coca/thon/pain et dodo, nous ressortons vers 14h30 vers les Jardins Fin. Nous prenons le bus à la place Khordad, en prenant soin de prendre les tickets aller et retour pour la somme exceptionnelle de 300 Ri/p/trajet. Popol doit monter devant et Koko derrière.

Les tickets se donnent au chauffeur :
- les hommes en descendant par devant
- les femmes descendent par l'arrière et tendent le ticket par la prote avant, sans monter sur les marches. ce qui oblige et le chauffeur et les femmes à de multiples extensions.

Le bus met entre 15 et 20 minutes entre son terminus de la place Khordad et son terminus situé à une cinquantaine de mètres des Jardins de Fin.

le photographeL'entrée, à notre grande surprise, ne coûte que 2 500 Ri / p, c'est toujours plaisant de payer le prix local au lieu des 30.000 Ri listés dans le LP.
Les jardins sont parcourus par des petits canaux qui quadrillent ce parc ombragé dans un joli glouglouti. Les pins se chargent de parfumer les environs. Au milieu du parc trônent les vestiges d'un ancien palais du Shah, photogénique et entouré de bassins d'eau. L'endroit est calme et propice à la détente sur les bancs qui longent les allées. Pour se rafraîchir, les gens marchent pieds nus ou même avec les chaussures dans les petits canaux, ils viennent ici en famille, se prennent en photo..

 

bus et mobylette   tapis dans jardin

allée de jets d'eau

Dans le fond du parc, il y a une chaikuneh très agréable, également rafraîchie par des canaux. Pour commander son thé, il faut se présenter dans le petit bâtiment blanc surplombant les tables.

Une famille iranienne mais habitant aux USA s'installe à côté. Nous discutons un bon moment avec eux sur la Californie, les conditions de vie, le tourisme en Iran ainsi que sur nos propres impressions sur l'Iran et la Belgique. Vers 17h, l'heure supposée de la fermeture du parc (mais il ferme à notre avis bien plus tard), nous repartons en bus vers le centre ville (avec une fréquence de 30 min). Retour à l'hôtel et douche.

Vers 8h, nous rejoignons Mahboobe qui nous attend à la réception, comme prévu. Elle nous emmène au restaurant Garayeh Abshar, sur Fin Road, au sud de Kashãn.

Le restaurant en plein air est très convivial, avec ses cascades et canaux passant entre les tables basses. Nous commandons des brochettes, du riz, du yogourt, des boissons (environ 110.000 Ri) et discutons de nos occupations respectives. A 19 ans, elle prépare ses études universitaires pour être sénologue.

Elle aime partager ses temps libres avec ses amis, des touristes et elle souhaiterait voyager. Néanmoins, une iranienne célibataire ne peut quitter le pays sans être mariée !!! De même, elle nous confirme une fois de plus que trouver un job est très difficile en Iran, surtout pour une femme.

Nous revenons à l'hôtel en promettant de nous revoir après la visite de Qom.