Qom

Jeudi 24 juin 2004

L

ever vers 6h45, petit déjeuner dans une mauvaise ambiance because Koko a lu (et relu) avec attention les commentaires du Petit Futé sur l'ambiance fanatique régnant à Qom. Autant dire que Koko flippe. (et est dès lors de très mauvais poil). Et ce malgré les promesses du Popol (demi-tour en cas de problèmes, pas de photos interdites, etc.). Mais, sous ses airs de «Monsieur-j'ose-tout-car-je-suis-un-vrai-aventurier», il refuse d'y aller tout seul.

Nous prenons le taxi jusqu'à la place Montazeri (1 000R/pi) mais c'est pas de la place même que partent les minibus pour Qom. Ils démarrent d'un garage situé à environ 200 m de là. Vers 8h30, le minibus est enfin plein et part en direction de Qom sur une nationale encombrée. Le trajet dure entre 1h15 et 1h30 pour rejoindre un terminal spécifique situé sur Enquelab ave.

qom

Nous prenons ensuite un taxi collectif en direction du Kowsar Hotel où normalement Koko attendrait le Popol, pendant qu'il prendrait les photos du Shrine. Koko flippe car elle n'a pas pu enfiler son Marnai. Elle rentre ses mèches sous le foulard, en grosse panique. Après avoir convenu 5.000 Ri, le taxi nous demande 10.000 Ri et nous dépose juste en face du Shrine. En sortant sur la route, bien qu'en panique, Koko est rassurée en voyant les autres femmes portant des foulards multicolores et des tuniques et non des chadors. Ces derniers ne sont obligatoires que dans l'enceinte sacrée mais non aux alentours.

Le mausolée est imposant, entouré d'une enceinte d'où dépassent le dôme et des minarets s'élançant dans le ciel. Le fameux dôme couvert d'or est en restauration.

qom

 

L'ancien lit de la rivière, que pourtant enjambent plusieurs ponts, est complètement asséché. Et cela doit être définitif puisqu'il a été asphalté et sert de parking public aux cars et voitures des pèlerins. Sans chador, Koko s'assied sur les escaliers descendant au parking, à l'ombre d'un petit pont couvert abritant une galerie commerciale (vêtements, chaussures, bonbons, souvenirs religieux)..

 

 

 

qom

 

Popol part en chasse photo dans le mausolée.

Koko ne reste pas seule longtemps. Des enfants portant dans leurs mains une cage à perruche et une boite pleine d'enveloppes se plantent devant elle. C'est sympa.

Koko donne 2.000 Ri et le petit oiseau s'exécute immédiatement en lui tirant 2 enveloppes.

 

 

 

perruches

C'est mignon ! Toutes ces perruches et leurs propriétaires aiment se faire prendre en photo avec leur animal et adorent se voir par la suite sur l'écran du numérique. Cela intrigue également des passants qui insistent pour être pris en photo : le monde à l'envers dans une ville que nous pensions fanatique, remplie de chadors et de foldingues enturbannés.

Koko laisse également ses nouveaux potes se prendre mutuellement en photo : c'est comme ça qu'on fait des portraits le plus facilement au monde.
Et puis, business oblige, tout le monde repart vaquer à ses occupations : ventes de glaces, tirer la bonne aventure, cirer les chaussures..

perruches  plume de perruche

texte  texte

perruches sur épaule   perruche dans courrier

qom   un homme heureux

Popol revient ravi des photos qu'il a prises dans l'enceinte, de la facilité avec laquelle il y est rentré et de la sympathie avec laquelle il a été accueilli. A des années lumière des récits lus dans la Petit Futé.

Commentaire de Popol

petit futé

*"En arrivant à Qom, nous étions réellement inquiets et nerveux.

Après tout, le récit du Petit Futé est plutôt effrayant : "j'avais peur d'offenser un mollah", "je rabattais la moindre mèche sous le chador", "nous sommes passés très vite à Qom".

On avait l'impression que la paranoïa régnait sur la ville avec la peur d'être lapidé à chaque coin de rue.

Rétrospectivement, le récit du Petit Futé aurait pu être écrit par Betty Mahmoody (l'auteur de Jamais sans ma fille - livre écrit avec William Hoffer, auteur de Midnight Express qui n'est pas plus objectif avec les prisons turques !)

En effet, les personnes sont habillées en chador ou en tuniques noires, avec voile ou marnai. Mais s'agit d'une ville comme toutes les villes d'Iran : bruyante, pleine de circulation et de monde.*

*qom**Pour entrer dans le mausolée, le chador (pas la bourka) est obligatoire pour les femmes. Popol rentre par l'entrée des hommes en demandant au garde la permission de prendre des photos. Et c'est avec un "welcome" qu'il lui répond. Popol prend toutes les photos qu'il souhaite tout en respectant les gens et en se montant discret.*

La cour est accessible aux non musulmans et les familles rendent l'atmosphère très conviviale en se retrouvant à l'ombre des iwans pour se reposer et discuter. On trouve dans la cour la fontaine aux ablutions que les fidèles utilisent avant d'accéder au Holy Shrine réservé aux musulmans."

Nous revenons au terminal avec un gentil taximan avec lequel nous parvenons à échanger quelques mots en farsi (merci le dico du LP - 10.000 Ri).

 

 

 

qom

Le minibus en partance vers Kashãn est plein et nous devons patienter une bonne heure dans une salle d'attente heureusement fraîche (12h30). Nous revenons vers 13h50 à Montazeri Sq. et reprenons un taxi collectif jusqu'à Khordard d'où nous tombons un peu par hasard sur le restaurant Luxashahr. Il est situé à l'étage, à l'angle de Mir Amad str et Shahid Mohamad Ali, au dessus d'une banque. Nous nous attablons dans cette salle climatisée et commandons 2 pizzas. La carte est en anglais mais aucun prix n'est indiqué. De même, les hamburgers - pourtant à la carte - ne sont pas disponibles : 2pizzas + 2mirinda = 35.000 Ri.

Retour à l'hôtel sous un soleil de plomb (heureusement, il y a de l'air), les 40 ° sont dépassés depuis longtemps. Il n'y a pas un chat dans les rues, ce qui est surprenant car le soir, on ne sait même pas les traverser.

Achat de 2 bières et 1,5 L de coca local (14.000 Ri). Il y a de nouveaux clients étrangers à l'hôtel : 2 anglaises genre écrevisse qui ont la chambre en face. Vers 15h, elles ressortent avec leur guide pour rentrer 2 h plus tard dans de grands sanglots désespérés : it's so hot, it's hell, i can't survive.. Nous nous marrons de ces pauvres filles mais quelle bête idée : visiter vers 15 h alors que c'est la fournaise à l'extérieur (d'ailleurs même dans la chambre il fait invivable tellement l'air co fonctionne mal).

  • Le vrai nom de la place Motahari (plan LP) est Darvazedolat sq.
    • En revenant de Qom vers Kashãn, une énorme mosquée fléchée Jomkarian est en train de sortir de terre. Elle sera affublée de 2 énormes minarets et d'une coupole bleu ciel qui se détache au loin sur fond de maisons en pisé jaune, ainsi que de 4 ou 5 autres dômes plus petits.
    • De même, entre Qom et Kashãn, dans un petit village situé à 15 - 20 km de Kashãn, il y a 2 magnifiques monuments : une mosquée au dôme et minarets dorés et un peu plus loin, un mausolée au toit conique vert sur un bâtiment en pierre foncée.
      Pour celui qui a une bagnole et du temps devant lui..

popol

A 8h, nous avons rendez-vous Mahboobe pour aller siroter un thé. Elle nous attend à l'entrée avec un "ami" de classe qui souhaite se joindre à nous pour améliorer son anglais (bien que c'est peine perdue car ils vont surtout régresser en notre compagnie). Il s'appelle Ahmar.
Nous reprenons le bus pour les jardins de Fin et descendons à l'avant dernier arrêt, juste après celui du resto visité la veille. Nous prenons place dans le jardin du Sohrab Garden situé en face du Seyed Garden. Mahboobe nous offre le thés que nous sirotons toute la soirée en discutant de nos projets respectifs. Sous leurs yeux ébahis, nous recommandons 2 thés. Les iraniens ne boivent pas énormément et par conséquent ne transpirent pas autant que nous, qui sommes de véritables éponges.

Commander un thé revient à une véritable expédition : passer la commande à la personne qui se tient derrière la caisse enregistreuse. Payer. La caissière donne alors le nombre de sachets de thés correspondant à la commande ainsi qu'une souche. Se présenter avec cette souche et ses sachets de thé à un 2ème comptoir. Derrière ce dernier, la personne versera de l'eau chaude dans une théière, y plongera les sachets de thé que vous lui tendrez et placera sur un plateau le nombre de verres correspondant. La souche est rapportée par la personne n°3 à la caissière n°1. Vous suivez ? Vous pouvez partir avec votre plateau et déguster le thé assis sur un banc - table, couvert d'un tapis, au pied d'un arbre éclairé avec des néons colorés, dans un jardin parcouru par des ruisseaux rafraîchissants.

Vers 10h30, nous reprenons un minibus (500 Ri/p) qui fait terminus à l'angle de Kashãni Street et Baba Afal. Nous prenons congé de Mahboobe.