Soltanieh Dome, Chalby Ohgly, Wash House

Lundi 21 juin 2004

L

ever à 7 h avec un coq qui s'époumone sur la terrasse voisine. Nous prenons le petit déjeuner à la carte (du moins, nous commandons, à la serveuse, via le réceptionniste) : 2 oufs brouillés, 2 thés et du pain (10.000 Ri / p).

Nous partons ensuite désespérément à la recherche de cette « P*** de Liasse de Rials » à échanger impérativement ce matin, sinon nous ne pouvons régler la chambre le lendemain matin.. Nous emportons également nos passeports, nécessaires pour le change. Change que nous réussissons à faire - Inch Allah !

Nous prenons un taxi collectif jusqu'à la gare des bus. Visiblement, les taxis ou bus pour le village de Soltanieh ne partent de pas de là. Nous faisons avec le chauffeur encore quelques centaines de mètres avant de tomber sur le bon carrefour d'où partent les voitures (5000 Ri).

moi

Les chauffeurs de taxis collectifs nous tombent littéralement dessus en réclamant 10.000 Ri/p (beaucoup trop) mais nous ne discutons pas. Lorsque le taxi dépose des locaux au début du village de Soltanieh, ces derniers paient 5.000 Ri /p.

Quant à nous, il nous dépose devant le site (heureusement d'ailleurs vu le prix que nous avons payé). Koko se rappelle qu'un tel prix en Egypte l'aurait rendu malade mais là, ça ne lui fait absolument rien. Ca vieillit aussi un Koko ! Ca devient même raisonnable, n'en déplaise au Popol qui n'en est toujours pas convaincu...

La station officielle des mini bus et des taxi collectifs pour Zanjãn est située à l'entrée du village de Soltanieh, sur une petite placette (à gauche en arrivant), devant la banque Melli.

Le taxi met entre 30 et 40 minutes pour parcourir les 40 km (35 jusqu'à l'embranchement et 5 jusqu'au village). La route est bondée de poids-lourds et les dépassements sont hautement acrobatiques. Nous espérons juste que le chauffeur sait ce qu'il fait, qu'il connaît les accélérations de sa voiture et qu'il n'a pas envie de rejoindre le prophète aujourd'hui.

Au guichet d'entrée (30.000 Ri/p), on nous remet une petite feuille explicative (A4) décrivant les 3 monuments visitables dans la localité :

  • Soltanieh Dome
  • Chalby Ohgly
  • Monument of Molla Hassan Kashi

moi

Le Soltanieh Dome est visible dès la grand-route Zanjãn - Téhéran et malgré ses échafaudages, il est très chouette. Popol a même une petite émotion en le voyant et en profite pour le mitrailler sous toutes les coutures. Il ne reste finalement que très peu de faïences visibles sur les faces extérieures. Mais elles sont finement réalisées. Une minutieuse restauration est en cours. La chaikuneh recommandée dans le LP est en travaux et seule une petite baraque installée devant le monument permet de se désaltérer.

Nous faisons plusieurs fois le tour du monument avant d'y pénétrer. De l'intérieur proviennent des bruits de travaux. Des échafaudages masquent entièrement le dôme (mais évitent que nous nous le prenions sur le tête - entre 2 maux, il faut choisir le moindre).

petit garçon  

Les 8 murs sont magnifiquement ouvragés, en fines faïences avec des écritures à la gloire d'Allah. Nous descendons également dans les catacombes mais il n'y a absolument rien à voir dans cet enchevêtrement de petites salles. Nous montons également aux 1er et 2èmes étages dont nous faisons soigneusement le tour à plusieurs reprises. Le 2ème étage donne accès à la galerie extérieure, ce qui permet de découvrir de plus près les plafonds ouvragés, finement sculptés en stuc de couleur argile. De là haut, nous avons également un joli panorama sur la campagne environnante et surtout sur les 2 autres monuments dispersés dans le village (à 1 ou 2 km). Cela nous permet également de repérer le chemin pour y aller.

soltaniehPopol use également ses mollets en montant au 3ème étage où ont lieu des travaux de restauration du dôme. Cette partie n'est pas accessible au public, mais en demandant gentiment aux ouvriers.

En sortant, nous passons par le pipidrôme (propre mais odorant) et traçons jusqu'au Chalaby Oghly à travers les rues désertes de Soltanieh.

Le parc autour du monument est en pleine restauration et entretien. L'entrée se fait par le monastère dont les piliers ont été fortement endommagés (tremblement de terre ?). Cette cour est construite en marbre, et sous le soleil de ce midi, la lumière qui s'y reflète est aveuglante.
Le monastère donne accès à une cour où est situé le mausolée. Mais étant très à l'étroit, la vue n'est pas fameuse.

Finalement, nous nous armons de courage avant de parcourir les 2 ou 3 km qui nous séparent du superbe tombeau à dôme bleu turquoise. Il se situe droit dans l'axe de Soltanieh, d'où une petite route en pierre y mène. Mais elle n'est pas carrossable jusqu'au bout, des tranchées ayant été ouvertes à plusieurs endroits du parcours..

soltanieh

C'est assez extraordinaire de circuler sur cette route : tout autour, il n'y a absolument rien, rien que le vent qui souffle (quel bienfait !), des oiseaux qui pioupioutent , des petites marmottes qui traversent la route, des champs de blés et des fleurs violettes envahissant la steppe..

le dome

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au loin, dans une brume de chaleur, les montagnes. Et devant nous, grandissant au fur et à mesure que nous en approchons, comme un mirage, ce magnifique tombeau au dôme bleu.

C'est parfaitement faisable à pieds sans être tout près (n'oublions pas que nous avons déjà parcouru à pieds quelques bornes depuis le matin).

A une cinquantaine de mètres du mausolée, même les poteaux électriques suivant le petit chemin s'arrêtent et il n'y a plus rien après.

Une famille fait un pique-nique sous les arcades du mausolée, le fiston chantonne et le vent siffle dans le dôme. ambiance extraordinaire.

Après de multiples photos, nous rebroussons chemin. Parvenus à la civilisation, nous étanchons notre swaf avec 2 zam zam (1000 Ri pièce) avant de reprendre le premier mini bus partant vers Zanjãn (3500 Ri), ce qui ne prend pas plus de 15 minutes. Un des passagers essaie désespérément de nous faire comprendre quelque chose à propos de Charleroi mais sans succès, notre farsi étant limité à sa plus simple expression.

Au retour, le minibus passe devant un parc d'amusement situé à l'entrée de Zanjãn. A ce même endroit se tient un petit kiosque d'information touristique. Nous ne le testons pas vu que nous sommes dans le mini bus et que par ailleurs, il est fermé !

Le minibus nous dépose à une centaine de mètres de l'endroit où nous avons embarqué au matin. Nous continuons encore sur un bon kilomètre vers le centre avant d'arriver à la gare des bus, où nous tentons de réserver un bus climatisé pour le lendemain en direction de Téhéran.

la gare de busL'intérieur de la gare routière fait également office de magasin pépiniériste. Les agences des différentes compagnies se situent à l'étage et s'atteignent par un énorme escalier en colimaçon. Là, un iranien bredouillant quelques mots d'anglais nous dirige vers le bureau Hamsafar où nous achetons 2 tickets de bus pour 38.000 Ri pour un départ vers Téhéran à 8 h.

Nous terminons cette journée de marche par un dîner dans un kababi, situé au sous sol, sur la place Azadi (à 2 pas du Park Hotel). L'entrée se repère par un auvent et une enseigne sur pied en métal représentant un cuisiner portant un plat de kebabs. Par ailleurs, une délicieuse odeur de grillade s'échappe du sous-sol. Popol descend en estafette et donne le feu vert : tout semble OK, il y a du monde. Nous prenons 2 Paris Cola (version locale du Pepsi), 2 soupes, 2 poulets, 2 riz, du yogourt pour 40.000 Ri. C'est bon et le patron est sympathique. Ensuite, nous nous approvisionnons auprès du sympathique épicier de 4 bières pour 11.000 Ri. C'est les mollets en feu que nous gravissons les 2 étages (il n'y a pas d'ascenseurs), et profitons d'une douche bienfaisant. Petit gel pour les pieds (Scholl).

Wash House «Rakhtshooi Khane » >Et après une petite demi heure, nous ressortons visiter la Wash House «Rakhtshooi Khane » restaurée. Elle est située un peu à l'écart de la grand rue (Saadi) qui remonte vers le nord à partir de la place Enquelab. La petite ruelle porte le nom de Rakhtshooi Khane Alley. Nous entrons dans le bâtiment où 2 personnes semblent quelque peu surprises de nous voir, nous expliquent quelque chose que nous ne comprenons pas mais nous ouvrent les portes du Musée. C'est seulement par après que nous comprenons que le Musée est fermé le lundi (et on est lundi, pardi). Après une vingtaine de minutes, un des gardiens nous invite poliment à quitter le musée et à régler notre ticket d'entrée (20.000 Ri/p). Sans contrepartie de ticket, l'argent va directement à l'asbl Ma Poche. Mais bon, si tout le monde est content..

 

 

 

 

 

rue Saadi

La rue Saadi regorge de magasins de fringues, de chaussures, de TV hifi high tech : hormis les voiles, les chadors et divers manteaux, absolument rien ne fait penser à l'Iran (hormis le soleil, bien évidement). Par ailleurs, en observant ces filles, super élégantes, on se rend compte que dans l'interprétation de la loi imposant le port du hidjab (tenue islamique), la marge est étendue : les vestes sont de plus en plus courtes, généralement noires (mais c'est beau), de plus en plus étroites, élaborées avec des sangles, tirettes, boutons à pression. tout ce qu'il y a de plus moderne. De même, la liberté flotte également sur les traditionnels chadors noirs, ces bouts de tissus sont cousus sur mesure (il n'en existe pas en « prêt-à-porter »). Et les tissus employés peuvent être très chics : transparents, avec des motifs en velours, géométriques. dans certains villages, nous en avons même vu en couleur (bleu, beige, blanc)!

Bêtisier

  • voiture électrique : sur le chemin de l'hôtel nous apercevons un homme en salopette et aux mains pleines de cambouis, tirant avec une corde une planche montée sur roulettes sur laquelle trône fièrement une batterie. Nous nous demandons en rigolant s'il s'agit du premier prototype iranien de la voiture électrique. Et nous voilà partis pour un fou rire qui dure pendant tout le trajet, sous le regard curieux des passants, sérieux..

  • Dans le parc public de Tabriz, il y a toutes sortes d'attractions et de jeux pour enfants, dont une piste d'auto scooters destinée aux enfants. Fou rire lorsque Popol sort le plus sérieusement du monde qu'à son avis, les iraniens (qui conduisent comme des malades) y passent leur permis de conduire.

  • Dans le bus nous menant de Tabriz à Zanjãn, il y a un vase plat dans lequel sont fichées des vieilles fleurs en plastique. Ces fleurs ne viennent visiblement pas d'un jardin paradisiaque de Shirãz mais semblent venir plutôt du garage d'entretien de la compagnie des bus. Elles sont noircies, délavées et quelques unes sont dévissées de leur socle et reposent lamentablement au pied du vase. La personne qui s'occupe de la billetterie à bord du bus est très affairée et passe et repasse devant ce vase fleuri. Ce scénario se passe une bonne dizaine de fois avant que les choses se calment et qu'il s'assied à côté du chauffeur. Quelques minutes plus tard, sans que l'on sache pourquoi, il se lève et vient spontanément "revisser" les fleurs sur leur tige avant d'aller se rasseoir. Sans doute l'âme du poète Ferdosi est venue conseiller notre accompagnateur de bus..

Auteur : Klavdija Cibej