Zanjãn

Dimanche 20 juin 2004

L

ever vers 6h15, nous réglons la chambre (485.000 Ri) avec une bonne grosse liasse et prenons un taxi collectif pour la gare routière (5.000 Ri) où nous devons être à 7 h mais le bus ne démarrant qu'à 8 h (c'est fou ce qu'on arrive à faire comprendre avec des gestes et quelques rares mots en farsi).

Nous attendons patiemment notre bus, moderne et climatisé.. Sur le quai n°3 comme convenu la veille.

Mais le seul bus devant lequel s'égosille un vendeur "Zanjãn-Téhéran" s'avère être un vieux bus volvo, pourri et sans air-co.

En partant aux informations, Popol se fait échanger son ticket et on nous invite à prendre place dans le bus. Nous démarrons à 8 h précises (comme prévu) et aucun autre bus plus moderne n'a démarré avant le nôtre. Bref, on ne sais pas très bien si nous sommes dans le bon bus, si nous nous sommes fait arnaquer, si notre bus a eu un problème ou si..

Premiers kilomètres à travers la banlieue sud, sale et aride. Après une dizaine de minutes, nous apercevons à une cinquantaine de mètres de la route (Tabriz-Téhéran) une sorte de tour/donjon crénelé, sans avoir ce que c'est. Les paysages traversés ensuite sont vallonnés, très verdoyants avec des prés, des vaches, des bouleaux plantés le long d'une rivière et des peupliers. C'est joli.

Au loin, les sommets des montagnes sont encore enneigés. Par la suite du trajet, les vallées deviennent plus encaissées et les paysages plus secs. Nous traversons de nombreux tunnels sur une route à deux bandes encombrée de camions turcs qui roulent soit comme des escargots soit comme des malades. Et nous roulons, dépassons, se faisons dépasser, et roulons, et roulons.. Et nous arrêtons à tout bout de champs lorsque le chauffeur de bus doit aller montrer son tachygraphe à des patrouilles de police stationnées le long de la route.

Et il commence à faire fichtrement chaud dans ce bus!

Nous débarquons à Zanjãn au bout de 4h30 sur la grand-route, en face d'une mosquée au dôme recouvert d'aluminium..

Un taxi nous amène pour 5.000 Ri au Park Hotel.

park hotel

chambrechambrechambretoilettes

le park hotel L'hôtel a été trouvé par Popol en surfant sur le net. Et à la réception, ils ont notre fax, envoyé quelques mois auparavant (et auquel ils n'ont jamais répondu). La chambre coûte 285.000 Ri (payables en rials uniquement). Il s"agit d'une chouette triple (212) située à l'arrière, calme, fraîche, avec un petit salon, l'air-co, un frigo et une salle de bains propre. Il y a même des toilettes à l'occidentale. Ainsi lorsque vous êtes assis sur le siège de la toilette et en fermant les yeux, vous avez l'impression - pour quelques instants seulement - d'être le Shah Pahlavi sur le Trône du Paon. Chic et pas cher !

ptit dej'

Petit problème : nos poches sont pleines d'euros mais plus assez de rials. Nous décidons, innocemment, de faire le change dans la 1 ère banque Melli que nous croisons (celle de la place Azadi). Manque de chance, il est 14h30 et la banque n'ouvre que vers 16h. Pas de problèmes, nous prenons place dans le kababi situé à côté (il y a une biche empaillée dans la vitrine). Les menus sont uniquement en farsi mais les serveurs sont très serviables et nous arrivons à commander ce que nous souhaitons (2 cocas, 2 chelo kebab, pain, yogourt, pain et oignons pour 40.000 Ri /2 personnes). Très bon et copieux. Et il y a du débit..

Nous faisons ensuite un petit tour du côté de la place Enquelab et visitons au moins 6 banques sans parvenir à changer nos euros. En revenant sur nos pas, nous passons devant le portique "un peu dingo" de la gare ferroviaire que le gardien nous permet de prendre en photos. Nous échangeons avec lui quelques mots en farsi (si, si) et apprenons qu'il habite le village de Soltaniyeh, où nous nous rendons le lendemain.

En rentant, nous tenons 2 autres banques mais obtenons une réponse immuable "non pas de change". Et Koko part en vrille : " pays de malades. si on trouve le con qui a dit que les euros sont acceptés partout en Iran, on lui tord le cou ".

En résumé pour éviter des énervements inutiles ou des sueurs froides, à Zanjãn en particulier :

  • les banques ouvrent entre 8 h et 12h30 et de 16 h à 18 h ;
  • seule la Melli Central Branch (près de la place d'où part la rue Ferdosi sur E Khomeni street) fait le change ;
  • pour être certain, demander si elle fait le change dès 8 h car parfois, ils n'ont le taux officiel que vers 8h30 (dans le meilleur des cas ou vers 10h30 dans tous les autres) ;
  • à l'entrée, suivre le panneau Exchange, pénétrer dans le bureau n°4 où le monsieur derrière son bureau remplit 4 formulaires, qu'il fait parafer par une collègue assise à 2 m ;
  • il faut présenter ce document auprès d'un guichet du fond de la banque, encaisser ses liasses à un autre guichet (à 1 m de là, heureusement) ;
  • et rapporter les 4 formulaires tamponnés au monsieur du bureau n°4 ;
  • Inch Allah (hrrr.)

En rentant, nous achetons quelques provisions : 3 eaux, 4 bières sans alcool, 1 yogourt, 1 fromage pour 22 600 Ri. Retour à la chambre, gravure et repos en sirotant une bonne bière.

La réceptionniste nous a donné une carte de Zanjãn, dommage juste que ce soit uniquement en farsi. Coup de fil en Belgique pour apprendre que tout va bien et que les chats donnent beaucoup de boulot aux parents. Coup de déprime pour Koko qui repense à un petit chaton tout noir qu'elle a vu le matin dans la vitrine d'un chocolatier à la gare de Tabriz.

A Zanjãn, les kababis sont signalés par une enseigne métallique représentant un homme, taille réelle, placée sur le bord du trottoir et tenant dans ses mains un plateau rempli de riz et de kebabs.. Il y en a un peu partout. C'est très facile et bon marché de se nourrir dans cette petite ville de province. contrairement à changer de l'argent !

Il y a énormément de coutelleries installées un peut partout et qui vendent toutes sortes de couteaux (du joli décoratif au très utile "coupe coupe la tête"). Outre les coutelleries et les kababis, la ville regorge de pâtisseries dont les étals croulent sous des kilos et des kilos de biscuits et gâteaux de toutes sortes. et quelle bonne odeur lorsque l'on passe devant ! Et des milkshakes qui nous font de l'oeil mais que la crainte de Sainte Tourista nous empêche de siroter. Nous nous rabattons dès lors sur une dernière bière (toujours aucun effet, bizarre).

Impressions

les gens ne donnent pas spontanément des renseignements utiles aux touristes. Par exemple : à Zanjãn, nous demandons à la réceptionniste les horaires des bus pour Téhéran. Et elle va chercher dans son tiroir, plein de cartes de la ville, un plan (mi anglais, mi farsi) super utile. Mais il n'y a aucun présentoir avec ces cartes..

Nous n'avons pas vu jusqu'à présent un seul iranien adulte sourire ou rire en public. C'est vraiment étrange. L'ambiance est souvent clame, grave ou sérieuse. Seuls les ados rient entre (les filles restent discrètes derrière leurs marnai)