Poseidonia

Jeudi 11 mai

Aire de Fiumicina, juste avant Rome.
Maintenant, assise à l'avant j'observe l'entourage au milieu duquel nous avons passé la nuit. Quelle performance ! Curieusement je ne suis même pas fatiguée, tant j'ai hâte de quitter ces lieux inhospitaliers. Tiens ! à la pompe il y a deux prix pour le gasole : 1 euro 2O et 1 euro 24 pour la deuxième. Evidemment tous les clients se dirigent vers la moins chère mais sont canalisés vers la deuxième grâce à je ne sais quel argument. Du coup, on ira s'approvisionner plus loin, na !

Il est 6 heures, le soleil se lève déjà et le premier avion ouvre le ban..

Grâce au périphérique, on passe Rome sans encombre et prenons la route de Naples en programmant un arrêt au Mont Cassin que nous avons visité plusieurs fois toujours avec la même émotion.

Abbaye du Monte CassinoVoici donc, sur son promontoire désormais historique l'abbaye du Monte Cassino, dans son site protégé que nous avons du mal à reconnaître. Les lieux ont changé à moin s que ce soit nous.Le village de Cassino est devenu une grosse agglomération et la route historique a perdu sa solitude sauvage. Il est quasiment impossible de faire un arrêt photo sur les flancs du mont où s'est déroulée la sanglante bataille qui a déterminé la fin de la guerre in 1944. L'assaut de Polonais du général Sanders, des Français du général Juin et des Britanniques eurent raison de la résistance Allemande. C'est ainsi que la route de Rome fut ouverte aux alliés et que s'amorça la fin de la guerre. Avant d'atteindre l'abbaye, on peut voir dans les broussailles, l'obélisque commémoratif de la bataille érigé avec la mitraille que l'affrontement a laissée sur place.Très émouvant !

Obélisque commémoratifLa gigantesque abbaye fondée par Saint Benoit en l'an de grâce 547 fut entièrement détruite par les bombardement Américains qui furent inopérants chez l'ennemi. C'est ainsi que les armées de terre sus citées passèrent à l'attaque avec succès, mais cet assaut décisif coûta bien des vies humaines . L'abbaye quant à elle fut reconstruite pierre à pierre et à l'identique, telle que nous pouvons l'admirer aujourd'hui.

On emprunte l'entrée monumentale gardée par les statues de Saint Benoit et de sa sour Sainte Scholastique. On a depuis ce balcon une superbe vue plongeante sur la vallée. La basilique dans laquelle nous entrons, décorée de marbres, stucs, mosaïques et dorures, nous offre aussi des fresques murales ensoleillées et un ensemble richement orné et d'une rare perfection.

Cimetière PolonaisLes abords du cimetière Polonais ont été remaniés et la longue allée qui y conduit plantée d'énormes conifères. Les deux aigles de pierre posés sur les piliers à l'entrée du site gardent toujours les lieux où reposent les valeureux soldats. Des gerbes de fleurs fraîches ornent une stèle commémorative où brûle une flamme. Au temps passé, les moines étaient les gardiens des lieux et entretenaient minutieusement chaque tombe, ce qui nous semblait émouvant dans son humilité. Aujourd'hui..C'est une autre époque !

Pourtant le souvenir ne se perd pas si vite, ce glorieux fait d'armes s'est déroulé le 17 Mai 1944, il y a juste 62 ans, c'était hier !

Nous continuons notre route vers Naples, par la longomare aux paysages sans pareils . Nous traversons sans pouvoir nous arrêter des sites dont les seuls noms font surgir des images : Le Vésuve, dont la silhouette s'est transformée au cours de ses récentes éruptions, Pompéi, Ravello et la côte Amalfitaine. Au large l'île de Capri, abondamment visitée et sur tout notre parcours des explosions de lauriers roses, de jolis villages nichés au creux de vallées découpées, ou bien tout en haut sur des pitons d'où ils se réservent les meilleurs points de vue sur la mer Thyrrhénienne. Toujours au sommet en position dominante, l'église au clocher pointu rappelle la position religieuse du pays phare de la chrétienté.

Au creux de la côte Amalfitaine que nous parcourons avec délices, la Longomare suit de près la mer et nous réserve des difficultés insurmontables : La traversée des villages aux rues étroites et au stationnement anarchique. Quelle aventure lorsqu'on doit se frayer un passage en frôlant à quelques centimètres une carrosserie, qui en a vu d'autres ! C'est un calcul de tous les instants et une virtuosité sans faille de la part du conducteur.

Bientôt c'est Paestum où nous avons décidé un arrêt visite ; que de travaux sur cet itinéraire provoquant des embouteillages monstres ! Mais enfin arrivés on peut passer la nuit sur le parking tout près du site. Calme total et repos bien mérité.

Vendredi 12 mai

Paestum. L'angélus vient de sonner l'Ave Maria à l'église Paléochrétienne, érigée au Vme siècle de notre ère. Le soleil est déjà levé et Jean à réussi à trouver un poste parlant Français, mais c'est une radio Belge, on a donc des nouvelles de Belgique qui traite aussi de plusieurs affaires de chez nous qui semblent tourner en rond.

Ca bouge tout doucement dans les environs, car l'ouverture du site est à 9 heures. Tout le long de l'avenue qui longe la ville Grecque se sont alignés des marchands de souvenirs : cadrans solaires et masques de terre cuite peinturlurés et laids comme tout, ainsi que toutes sortes d'objets hétéroclites. Dès 9 heures des groupes et des scolaires envahissent les guichets d'entrée où ils ont une priorité absolue. Nous partons ensuite visiter l'endroit opposé où ils se sont tous agglutinés autour de leur guide.

Poséidonoia : Temple de NeptuneVoici donc Poséidonia vieille cité Grecque fondée vers leVIme siècle avant notre ère. Nous suivons la Voie Sacrée bordée de temples et de sanctuaires. Les lauriers roses qui bordaient joliment l'artère ont été supprimés, ainsi les temples se découpent sur un pré aux herbes rases.

Taillé dans un beau calcaire doré, voici le Temple de Neptune ( Poséidon en Grec ) le mieux conservé de toute la ville, puis dans la même perspective, le temple appelé Basilique qui était dédié à Héra. Ce serait le plus ancien et il ne manque pas d'allure.

En poursuivant la Voie Sacrée visiblement restaurée, on entre dans le Forum ou subsiste un petit temple souterrain découvert depuis peu. Dédié à je ne sais quelle déesse, il contenait de superbes vases de bronze.

Poséidonia : Temple de CérèsTout au bout du site, le temple' de Cérès fut élevé en l'honneur de la « Déesse aux yeux pers ». C'est le plus petit de tous, mais il est si bien conservé qu'il attire tous les photographes. A côté du sanctuaire s'élève une belle colonne où notre fille fut photographiée, quand elle partageait avec nous ses vacances. Je refais l'image, sans le modèle, avec un brin de nostalgie.

Après la visite de Paestum, on continue la Longomare qui conduit jusqu'à la Calabre, mais chemin faisant on embarquera pour la Sicile. Route superbe, très beaux villages encadrés de montagnes, celles de la Chaîne des Apennins, tandis que la mer baigne la Côte. Les difficultés du parcours se multiplient avec l'exiguïté des rues à traverser avec notre camping car. Nulle place pour stationner, prendre une photo, se reposer, visiter, ou bien faire des courses, rien n'est prévu à cet effet pour nous, ni pour bivouaquer le soir d'ailleurs. Reclus de fatigue, après force recherches on opte pour une place près d'un oratoire, bientôt suivi par un autre camping cariste, aussi désemparé que nous. Ensemble, nos recherches aboutissent à une place, près de la mer et d'un village où l'on peut se reposer.

Repos

Au matin, je m'aperçois qu'on est au Lido de Cetrato, magnifique station balnéaire située à proximité de Diamante au joli nom. On salue nos amis qui partent escalader le volcan Stromboli en Sicile. Nous les envions bien un peu, mais cette ascension est impossible pour notre faible sportivité, nous réservons nos forces pour l'Etna.