La cathédrale
L'Oeuvre de la cathédrale est une institution communale élevée à la dignité de magistrature, née au lendemain de la fondation de Santa Maria del Fiore. La première pierre de l'édifice religieux sera posée le 8 septembre 1296. L'institution assurera la maîtrise d'oeuvre du chantier (conception, construction, choix des architectes et des artistes). La République, qui assurera l'essentiel du financement grâce aux impôts, attribuera à l'Oeuvre la jouissance perpétuelle des forêts du Casentino. Le bois, transporté vers les villes ou les chantiers navals de la côte tyrrhénienne, constituait alors une source de revenus considérables. Le solde du financement sera assuré par des dons de citoyens et le parrainage des Arts majeurs qui collaboreront étroitement avec l'Oeuvre au cours des trente premières années de son existence. Le patronage sera exclusivement attribué à l'Art de la laine en 1431, à la suite de dissensions entre les corporations. L'institution prendra alors l'emblème de l'Agnus Dei. La collaboration cessera en 1770, lorsque la maison des Habsbourg-Lorraine qui gouvernera la Toscane après les Médicis, décrétera l'abolition des corporations. Le musée de l'oeuvre sera inauguré le 3 mai 1891. D'importants travaux de rénovation seront entrepris à l'occasion du Jubilé de l'an 2000. L'espace d'exposition est installé dans un édifice qui abritera les ateliers de Brunelleschi, Donatello et Michel-Ange. Les oeuvres bénéficient de conditions de conservation optimales.
La façade, construite à la fin du XIXème siècle, est recouverte de marbre comme l'ensemble de l'édifice. L'abondande statuaire extérieure mettra à contribution Donatello, Nanni di Banco et Domenico Ghirlandaio tandis que la réalisation des 44 vitraux sera confiée à Lorenzo Ghiberti. L'intérieur est orné de fresques de Paolo Uccello et d'Andrea del Castagno.
Le Baptistère
La tradition prétend que ce lieu de culte, aujourd'hui dédié à saint Jean Baptiste - saint patron de Florence -, est un ancien temple romain dédié au dieu Mars. L'église Saint-Jean-Baptiste, qui perdra son statut de cathédrale en 1128, deviendra un baptistère. Les non-baptisés n'avaient alors pas le droit d'entrer dans les églises. Le sacrement, administré deux fois dans l'année, attirait une foule considérable. On y découvrira plusieurs sarcophages, conservés par le musée de l'Oeuvre, ainsi que la statue de Mars qui trônait à l'entrée du Ponte Vecchio au Moyen-Age. Dante adoptera cette version historique (Inferno, chant XIX) lorsqu'il écrira que son "beau Saint Jean" était un monument classique romain. Le revêtement en marbre des murs intérieurs date du XIème siècle, celui du sol, du siècle suivant. La marqueterie géométrique en marbre blanc de Carrare et vert de Prato, recouvrira la façade extérieure de grès au XIIIème siècle. Le sculpteur Andrea Pisano, choisi pour l'exécution de la première porte, y travaillera de 1330 à 1336. Les deux autres seront confiées à Lorenzo Ghiberti, qui réalisera la première d'entre elles entre 1401 et 1424, et la deuxième, dite "du Paradis", entre 1425 et 1452.
L'extraordinaire coupole tapissée de mosaïques semble être l'oeuvre de mosaïstes vénitiens encore très influencés par l'art byzantin. Plusieurs artistes florentins, parmi lesquels Cimabue, apporteront leur concours. Les registres concentriques représentent, sur huit pans : - le Christ en majesté, - la résurrection des morts (paradis/enfer) - la vierge avec les saints et les apôtres - les anges de la résurrection - les hiérarchies célestes - la Genèse - la vie de Joseph - les vies de la Vierge et de Jésus - la vie de saint Jean-Baptiste.
Les groupes placés au-dessus des portes seront sculptés par Sansovino (1502 - porte du Paradis), par Giovanni Francesco Rustici (1506/1511 - porte nord) et Vincenzo Danti (1570 - porte sud). La porte du Paradis est encadrée par deux colonnes en porphyre, offertes par les Pisans en remerciement de l'aide militaire fournie par Florence en 1117 dans le conflit qui les opposaient à Lucques. La porte sud du Baptistero, qui donne accès à l'édifice, est la plus ancienne des trois. Elle est ornée de vingt-huit quadrilobes gothiques sculptés par Andrea Pisano, (Cliquer pour en voir un ) qui abritent des épisodes de la vie de saint Jean-Baptiste (vingt panneaux supérieurs) et représentent les Vertus théologales et cardinales - l'Espérance, la Foi, la Force, la Tempérance à gauche, la Charité, l'Humilité, la Justice et la prudence, à droite - (huit panneaux inférieurs). L'encadrement Renaissance, garni de chérubins, oiseaux et feuillages, est l'oeuvre de Vittorio Ghiberti, fils de l'artiste qui exécutera les deux autres portes. Le groupe de bronze qui surmonte la porte sud, représentant la Décollation de saint Jean-Baptiste, est l'oeuvre de Vincenzo Danti (vers 1570).
Ghiberti travaillera à la porte nord de 1403 à 1424. Dans un souci d'unité, il n'osera pas s'écarter du schéma gothique adopté par Andrea Pisano pour la porte Sud. Le sculpteur représentera, dans les huit médaillons quadrilobes du bas, les Evangélistes et des docteurs de l'Eglise. Les panneaux supérieurs évoqueront des épisodes de la vie et de la Passion du Christ. Le saint Jean-Baptiste prêchant, qui domine cette porte, est l'oeuvre de Rustici (début du XVIème siècle). La porte orientale, qui fait face à la cathédrale, sera jugée digne d'être la Porte du Paradis par Michel-Ange. L'oeuvre magistrale de Lorenzo Ghiberti, à laquelle participeront Luca della Robbia, Donatello, Michelozzo (1336/1442), Benozzo Gozzoli (à partir de 1442), Bernardo Cennini, ainsi que les deux fils de Ghiberti, Vittore et Tomaso, exigera 27 années de travail. Entreprise en 1425 et achevée en 1452, elle est considérée comme l'acte fondateur de la Renaissance artistique. Vasari écrira, à son sujet, qu'il s'agissait de "la plus belle oeuvre qui se soit jamais vue au monde, tant chez les anciens que chez les modernes". Les dix panneaux de la Porte du Paradis illustrent des scènes tirées de l'Ancien Testament, de la Genèse au Livre des Rois.
Le Campanile de Giotto
Giotto, premier architecte du Campanile qui dirigera le chantier de 1334 à 1337 - année de sa mort - n'exécutera que le registre sculpté inférieur de l'édifice. Il est composé de sept panneaux hexagonaux sur les cotés ouest, sud et est, représentant la marche de l'homme vers la perfection. Le chiffre sept est le symbole biblique de cet objectif. Il mesure 81 m.