Cap sur Manang

Le lendemain, nous filons sur Manang en visitant au passage le village de Bragha et son superbe monastère où un moine nous remet une cordelette de bonheur et de chance : tolérance, gentillesse et bienvenue à tous sont les maîtres-mots ! En arrivant sur Manang à 3 540 m d’altitude, le temps se gâte, de la grêle se met à tomber.

Manang Annapurnas

Le soir, j’espère pouvoir téléphoner du téléphone satellitaire logé dans une cabane ouverte à tous les vents mais « that doesn’t work !! ». Je me rabats vers l’unique « cybercafé » (mais si !) du coin, glacial lui aussi. Et j’attends serré contre le hollandais d’Amsterdam qui me précède, chacun notre black tea bouillant ( offert par le patron ) dans les mains, que l’australien, qui pianote, libère le seul PC disponible. Et ça marche !? Je parviens à faire passer un petit mot, le seul depuis Kathmandou, il y a 7 jours.

Les contacts avec les autres trekkeurs relèvent aussi d’une magie cosmopolite extraordinaire : nous nous rencontrons, demandons « where are you from ? », échangeons quelques infos, conseils et puis tout au long du trek, nous nous revoyons à l’étape, dans un lodge. J’ai essayé de noter les nationalités avec qui j’avais échangé quelques mots : allemande, irlandaise, anglaise, galloise, écossaise, française, espagnole, italienne, singapourienne, japonaise, taîwanaise, russe, tchèque, hollandaise, canadienne, américaine, australienne, néo-zélandaise, portugaise et un belge, marié à une népalaise, qui gère un lodge et développe des projets d’école et de centres médicaux.

Notre journée de repos relatif nous permet tout juste d’aller voir le glacier du Gangapurna dans les rafales de grêle et de neige. Il neige tout l’après-midi et toute la nuit. C’est peu habituel à cette période de l’année. La santé de l’une des deux dames qui nous accompagnent nous donnent des inquiétudes : elle peine depuis 2 jours, tousse, ne dort pas bien...

Annapurnas vue

Lorsque nous nous levons le 13 octobre, le soleil est là et les paysages enneigés sont splendides. Nous marcherons donc vers Thorung Phedi dans la neige mais aussi pour moi avec un petit mal de tête qui ne me quitte pas. Je prends ½ comprimé de Diamox et du Dafalgan mais ça ne passe pas. La journée est longue et nous arrivons au pied du col à 4 400 m assez tard après avoir pris un thé une heure avant dans une bergerie à 4 300 m d’altitude. Il fait très froid et le lodge est vraiment sommaire.

Cette journée aura été fatale pour notre compagne Claudine. Elle arrive dans un état d’épuisement avancé. Au souper, notre guide négocie pour aller chercher, dans la nuit, des mules à Manang, pour lui faire passer le col demain matin. J’ai peu d’appétit ce soir, je ne mange presque rien ( 2ème symptôme du mal des montagnes) et ce mal de tête qui me donne des soucis. Demain, nous nous levons à 4h pour attaquer le col avant 6 h.

Au lever, je me sens mieux, mais toujours le mal de tête. Nous avons mis toutes les couches : polaires, bonnets, gants, surgants, goretex, surpantalons… Après 1h de montée, au High Camp à 4 600 m, nous enlevons déjà des couches. Et puis, photo à 4807 m hauteur du Mont Blanc, record pour tous les 3 ! Ensuite, 5000, 5200 et enfin les drapeaux de prières du col de Thorung La : 5416 m ! We did it ! A notre main et sans trop de mal finalement. Entretemps, Claudine et Jacques sont montés sur leur mule.

Col de Thorung La

Ensuite descente infernale ( 7 heures ) de 1600 m de dénivelée dans la neige et la glace vers Muktinah à 3800 m où nous visitons les sanctuaires bouddhiste et hindouiste qui constituent un haut lieu de pèlerinage pour les Népalais et les Indiens dont certains viennent à pied du sud de l’Inde !!!

Pour Claudine, notre compagne, la descente fut une descente aux enfers ; nos porteurs sont allés la rechercher au tiers de la descente et la porter jusqu’à Muktinah ! C’en était trop : le guide parvient enfin à avertir KTM par téléphone satellitaire, le seul depuis 9 jours, et l’hélico est là le lendemain à 8h pour l’évacuer sur Pokhara puis KTM.

 

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