Volcan Manam et île Boisa

Volcan de Manam

volcan Manam

Ce strato-volcan d’un diamètre de dix kilomètres environ et qui culmine à 1807m se trouve à une quinzaine de kilomètres au large de Bogia (côte Nord de l’île principale de Nouvelle Guinée). Ses flancs dépourvus de végétation à l’approche du sommet, sont profondément entaillés de quatre vallées d’avalanche, écartées de 90°. Des coulées pyroclastiques ou de lave atteignent parfois la mer en empruntant ces vallées.

Il s’agit de l’un des volcans les plus actifs du pays, avec à son actif une trentaine d’éruptions majeures depuis 1616 dont 23 au vingtième siècle ; en 1919, une éruption pyroclastique a atteint la mer. En 1957 et 1958, des éruptions se sont déversées dans les quatre vallées. En 1946 et 1958, ce sont des coulées de lave qui ont atteint la mer. En 1994, une éruption a créé un panache de 10 kilomètres, avec projections incandescantes à 2 kilomètres. Le 3 Décembre 1996, une coulée pyroclastique a entraîné la mort de 13 personnes dans le village de Budua ; depuis Novembre 2004, la totalité de sa population, soit 9600 personnes environ répartie dans 16 villages, a été évacuée et répartie dans 3 camps de réfugiés (Potsdam, Asurumba et Mangem) ; 5 personnes sont néanmoins décédées suite à une explosion en Décembre 2004 (panache de 10 kilomètres).

Une nouvelle explosion s’est produite le 28 Janvier 2005, avec un panache de 5000 mètres environ ; elle a entraîné la mort d’au moins une personne, et la destruction de l’observatoire. L’observatoire de Rabaul estime que l’activité de faible niveau observée actuellement se poursuivra ; néanmoins, malgré un coût de transport significatif, quelques réfugiés retournent sur l’île pour déblayer les toitures et terrasses des habitations encore debout, et effectuer la récolte des fruits.

Dimanche 6 Novembre 2005

Nous nous levons à 5h, avant le lever du soleil, en espérant faire le tour de l'île avant qu'elle ne soit recouverte par les nuages. Mais le moteur du bateau en décide autrement, et nous ne démarrons qu'à 10h, sous un soleil ardent, et avec tous les bagages. Des dauphins nous accompagnent par moment dans notre périple.

volcan manam en activitéle bateau ne veut pas démarrerplages de sable noir de Manam

Nous constatons rapidement que le reste de l'île est moins épargné que la zone sur laquelle nous nous trouvions : les traces des coulées de lave, des dépôts de cendres et des nuées ardentes sont évidentes, en particulier au débouché des quatre vallées qui entaillent le volcan.

débouchée d'une vallée dévastérive touchéeîle de Boisa

Nous apercevons à cinquante kilomètres d'ici le volcan de Bam, surmonté par un panache élevé. Nous prenons la direction de l'îlot de Boisa, cratère avancé du volcan de Manam. Ce volcan de 2km sur 2 environ, non daté, sans activité dans l'époque historique, culmine à 240m. Il abrite 800 personnes réparties dans cinq villages. Les falaises rendent délicats les rares accès pour les bateaux.

île de Boisaaccueil à Boisavillage de Boisa

Dès notre débarquement, nous sommes conduits par des villageois qui portent nos bagages vers la maison du chef, où nous sommes invités à faire notre campement. Après notre installation, nous prenons notre déjeuner dans une maison commune dont nous apprendrons (trop tard) qu'elle est normalement interdite aux femmes, et qu'aucun aliment qui entre ne doit en ressortir. Nous allons ensuite admirer au milieu d'une nuée de gamins les fonds coraliens, hélas pollués par la civilisation et ses boîtes de conserves ; heureusement que les sachets de plastique sont inconnus ici ! Après un repas préparé par les villageois, nous allons observer depuis un promontoire l'activité du volcan, hélas endormi.

Lundi 7 Novembre 2005

La matinée est pluvieuse ; nous faisons le tour des cinq villages, répartis entre deux chefs.

village de Boisacampement à Boisalieu de baignade

Nous apprendrons plus tard que des désaccords entre eux ont conduit le gouvernement à ne pas équiper d'un moteur l'embarcation dont ils ont été dotés... De nombreuses personnes sont atteintes de maladie de peau, de conjonctivite et de malaria pour certaines d'entre elles. Le médecin n'est pas repassé sur l'île depuis le mois de Mars. Nous nous dirigeons ensuite vers le cratère qui domine l'île ; de nombreux enfants participent aux travaux des jardins, alors que l'école du village est déserte. En fait l'instituteur a quitté l'île lors de l'évacuation il y a un an et n'est pas revenu depuis...

pose avec les enfantspartie de cartele campement bien gardé

Après une partie de cartes endiablée organisée par Gisèle, nous allons nous baigner au calme, les enfants étant consignés sur le rivage par leurs parents.

Manam toujours calme