Ville de Lae et Rainforest Habitat

Vendredi 11 septembre : Alerte au choléra à Lae !

Après notre petit déjeuner, nous demandons à l'hôtel s'il est possible de nous conduire à une banque car Francis veut faire du change. Pas de problème, nous montons tous les quatre à bord du 4x4, le chauffeur est super sympa, il dépose Francis à la banque (ANZ). Le change se fait, c'est un peu long, mais sans plus. Nous demandons alors au chauffeur dans quelle direction se trouve le terminus des bus car nous devons prendre un bus pour aller visiter l'attraction de Lae : le rainforest habitat, à 9 kilomètres de Lae. Nous comprenons très vite que notre chauffeur refuse absolument de nous laisser partir à pied vers l'arrêt des bus, il veut bien nous y conduire, mais en 4x4 ! En fait, il est inquiet pour nous, car il estime la ville peu sûre. De fait, il n' y a pas un magasin sans son, ou ses, gardes armés de matraque.

Les rares véhicules particuliers qui circulent ont les vitres grillagées (devant, derrière, sur les côtés..). Bref, pendant notre journée à Lae, nous ne serons pas autorisés à mettre un pied sur le trottoir ! Nous racontons à notre chauffeur les problèmes de communications téléphoniques que nous rencontrons. Non seulement il ne nous est pas possible de téléphoner en France, mais il ne nous est pas possible non plus de téléphoner en PNG ! Muni de l'appareil de Régine, il va tenter de le faire débloquer par les hautes autorités de "digicel", mais en vain. Il propose une solution géniale que nous allons adopter tout de suite : l'achat d'un téléphone et d'une carte prépayée ! Pour 100 kinas, nous voilà avec un téléphone Nokia tout neuf (acheté dans un magasin tenu par un Chinois.) qui peut servir en PNG et qui permet aussi les appels vers la France ! Que du bonheur !

Notre chauffeur nous conduit devant l'arrêt de bus, descend de son véhicule pour s'assurer que nous prenons le bon bus en direction de l'Université de Technologie (le rainforest est géographiquement proche de l'Université) et nous fait promettre de l'appeler pour qu'il vienne nous chercher à notre retour...Une mère poule ne s'y prendrait pas mieux !

Nous arrivons à bon port: ce n'est d'ailleurs pas bien difficile car c'est le terminus et nous entrons dans le parc de l'Université à la recherche du rainforest. En français, cela veut dire foret tropicale humide et c'est effectivement la reconstitution sur 12.000 mètres carrés, abrités sous une bâche, du milieu tropical tel qu'il existe en PNG ! Il fait très chaud et nous avons fait un bon bout de route (en fait, nous commençons à nous demander si nous ne nous sommes pas trompés de chemin) lorsque nous décidons de nous arrêter à un poste de sécurité, planté là, pour vérifier que nous sommes bien dans la bonne direction. Eh, oui, c'est bien par là ! Eh non, ce n'est plus très loin ! C'est alors que surgissent de nulle part deux étudiants qui se proposent de nous accompagner, ce que nous acceptons. Ils sont très curieux de l'Occident et nous posent de multiples questions comme "les filles françaises aiment elles les peaux noires ?"; "y a-t-il des fermes dans Paris ?";"quels sont les fruits, les fleurs de France ?;"quel temps fait il en ce moment en France ?". Nos réponses ont l'air de les satisfaire et nous avons vraiment l'impression d'être les exotiques.

Comme nous nous étonnions de la présence de nombreuses paires de chaussures qui pendouillent sur les fils électriques, nos deux jeunes nous expliquent que la "coutume" veut que l'on balance les chaussures usagées sur les fils électriques, après en avoir noués les lacets.. Ce sont eux qui vont nous apprendre que l'Université est officiellement ouverte mais officieusement fermée pour cause de choléra.ce qui leur laisse du temps libre ! Chemin faisant, nous passons devant une habitation où on est en train de préparer un"mumu", cuisson traditionnelle garantie !

MumuMumuCoutume de Papouasie

Nous finissons par arriver à la rainforest habitat, crée en 1994, et c'est vraiment bien fait ! On trouve dans cet espace plantes (ah, les orchidées !) et oiseaux, dont le légendaire oiseau du paradis -emblème de la nation ! Pour la première fois, nous verrons des casoars, oiseaux sans aile, féroces, espèce menacée, et qui n'ont aucun rapport avec les casoars portés par les Saint-Cyriens (un vulgaire plumet rouge et blanc qui n'a acquis son surnom de casoar que parce que en 1855 est arrivé le premier casoar en France au jardin d'acclimatation).Et aussi des cuscus (sorte de lémurien, famille des marsupiaux), un crocodile paresseux.

Une fois visité le site, nous repartons vers notre arrêt de bus, toujours accompagnés de nos deux étudiants. A la sortie, nous voyons bien une distribution de tracts, mais nous n'en sommes pas destinataires : en fait, il s'agit de consignes données en cas de suspicion de choléra. Nous quittons nos étudiants (ils veilleront à ce que nous prenions un "bon" PMV !).. De retour en ville dans le quartier d'Eriku, terminus de notre bus, nous cherchons en vain à nous rafraîchir avec une bonne bière ! Faute de mieux, nous nous installons dans une boulangerie, pâtisserie et traiteur chinois où nous allons déjeuner d'un bol de nouilles instantanées, d'un petit gâteau et d'un café. Nous passons un coup de fil à l'hôtel, pour qu'on vienne avec une voiture nous récupérer. C'est Jonathan, le patron de l'hôtel, en personne, qui vient nous chercher, il a l'air tout content de nous retrouver entiers ! Il s'est occupé de nous trouver un PMV que nous privatisons pour 500 kinas à quatre et nous rencontrons notre chauffeur de demain.

Vue sur UlaanbaatarYourteYourte