Jeudi 9 juin : Moscou
Nous commençons notre journée par la visite de la Cathédrale Basile Le Bienheureux sur la Place Rouge.
Cette cathédrale fut construite par Ivan IV le Terrible en l'honneur de ses victoires contre les Tatars à Kazan en 1552. Chaque clocher représente une victoire (il y en a 9 au total). En 1588, une dixième chapelle surmontée d'un bulbe doré, celle de Basile Le Bienheureux, fut ajoutée. On ne sait pas vraiment pourquoi ce saint homme donna son nom à la cathédrale.
A l'intérieur, c'est un véritable labyrinthe : les étroits couloirs en pierre sesuccèdent reliant la chapelle principale aux quatre grandes chapelles (aux quatre points cardinaux) et aux quatre plus petites (dans les diagonales).
Après notre visite, nous déjeunons au « Viking », restaurant tout en bois décoré avec des vieilles armures et des peaux de bêtes. Je prends une bouteille de Vittel de 25 cl à 3 E, alors que Sébastien commande un demi-litre de bière locale à 2 E Vive les boissons du cru ! L'après-midi, c'est la corvée de l'enregistrement, obligatoire pour les non-résidents de Moscou dans un délai maximum de trois jours après leur arrivée. Pour se faire apposer le tampon requis sur son visa, il faut simplement payer une nuit d'hôtel. Cette régularisation est indispensable car les contrôles de papiers par la police sont très fréquents à Moscou.
Nous nous rendons donc dans un hôtel proposant des prix peu élevés. Là, une femme est assise derrière un comptoir. Nous nous dirigeons vers elle. Sébastien lui demande le coût d'une chambre pour une nuit. Ayant remarqué que nous étions des étrangers, la femme griffonne « 1100 roubles » sur un papier qu'elle nous tend. Sébastien réagit immédiatement en expliquant qu'un de ses amis n'avait payé que 800 roubles pour la même réservation quelques jours plus tôt. Elle réfléchit de nouveau et inscrit cette fois-ci « 800 roubles » sur le papier. Le prix proposé reste supérieur aux prix affichés. Toutefois, nous acceptons ce prix car nous savons qu'il sera difficile de négocier davantage.
Sur le chemin du MGIMO, l'école des diplomates et hauts dirigeants russes correspondant à l'ENA, je visite mon premier « Produkti » (équivalent d'une superette). J'y découvre du poisson séché placé à l'air libre et toutes sortes de boissons alcoolisées. Un rayon entier est même consacré exclusivement à la vodka.
Arrivés au bâtiment imposant du MGIMO placé sous haute surveillance, Sébastien doit faire appel à la secrétaire de son Master pour me faire entrer.A l'intérieur, je suis impressionnée de voir plusieurs cafétérias, une librairie, une pharmacie, un fleuriste,une bijouterie, un coiffeur, un dentiste, une auto-école, un petit hôpital, une piscine, une salle de musculation dernier cri et un gymnase C'est une vraie petite ville. L'ensemble de tous ces services pourraient presque permettre aux étudiants de vivre en autarcie.
Au troisième étage sont affichés les portraits des personnalités ayant étudié ou tenu des conférences au MGIMO : il est possible entre autres d'admirer Jacques Chirac, Gerhard Schröder, Bush Senior, Clinton, Margaret Thatcher, Hu Jin Tao et Kofi Annan.
Nous croisons ce jour-là sur le parking du MGIMO un étudiant représentatif du niveau de vie moyen des élèves de cette prestigieuse école. En effet, le jeune homme en costard (au fond sur la photo ci-jointe) prend le volant d'une Jaguar ! Après avoir manqué de nous écraser, il part comme une flèche sous notre regard ébahi. Dans cette école, les étudiants sont souvent plus riches que leurs professeurs
Sébastien me montre ensuite la petite chambre sur le campus qu'il apartagée avec Charles au cours des trois derniers mois. Elle est relativement exigüe, mais bien agencée et lumineuse.
Après notre visite du MGIMO, nous sommes interpellés par un chauffeur de « taxi sauvage », c'est-à-dire un particulier faisant de la concurrence déloyale aux taxis officiels afin d'arrondir ses fins de mois. Pour 40 roubles, il accepte de nous conduire à la station de métro la plus proche. Une fois dans la voiture, il nous propose de nous déposer à l'aéroport. Nous déclinons sa proposition et lui expliquons que nous ne prendrons l'avion qu'à la fin du mois : il nous laisse sa carte de visite et nous invite à reprendre contact avec lui le moment venu.
Auteurs : Mathilde Wagner et Sébastien Risse