La Cappadoce
Lors de la redescente dans la vallée, nous allons prendre conscience que notre long séjour sur les hauts plateaux nous avait tenu à l’écart des températures très élevées qui sévissent dans les régions de bord de mer. Nous ne sommes pourtant que début juin, mais le thermomètre flirte avec les 35°. Pour rejoindre la CAPPADOCE à partir du Nemrut, nous reprendrons la même route qu’à l’aller jusqu’à GÖLBASI, rejoindrons KAHRAMANMARA, remonterons plein nord direction PINARBASI où nous obliquerons à l’ouest vers KAYSERI. Là aussi, bivouac en station service. Nous avons regagné un peu d’altitude, nous respirons mieux. Nous avions prévu initialement un itinéraire moins classique, mais nous ne nous sommes pas remis des indications peu fiables de notre carte routière, et préférons rester sur les grands axes. De toute façon, la route est correcte, la circulation toujours aussi fluide, et nous rencontrons beaucoup moins de chantiers routiers. La traversée de KAYSERI s’avère un peu laborieuse. C’est une ville importante (plus de 500 000 habitants), très étalée, mais comportant, comme toutes les zones urbanisées que nous avons traversées, un nombre impressionnant de grands blocs d’habitations à l’esthétique discutable. Par contre, nous remarquons un effort d’embellissement et de propreté des voies de circulation que nous n’avions pas rencontré depuis longtemps. Nous nous rapprochons de la Turquie occidentalisée.
C’est au camping GOREME, dans le village du même nom, que nous allons poser nos roues. Escale technique (il y a une machine à laver) et point de départ de plusieurs circuits de découvertes dans la région. Nous y passerons 4 nuits. Nous ne sommes que deux camping-car dans ce camping situé à la périphérie immédiate de GÖREME, sur la route qui mène au musée en plein air. Sanitaires impeccables, grande piscine (dont l’eau est encore un peu fraîche), branchements électriques, et tarif attractif. Le chemin d’accès n’est cependant pas très engageant.
Le premier matin, nous sommes réveillés de très bonne heure par des chuintements intensifs et prolongés. Un coup d’œil à l’extérieur, et nous avons la réponse à nos questions. Juste à côté du camping se situe une base de départ des ballons qui font découvrir la CAPPADOCE de haut. Les conditions météo étant particulièrement favorables, c’est par dizaines qu’ils vont parcourir le ciel ce matin-là.
La CAPPADOCE - Suite
Il y a quatre ans, nous avions fait une pause dans cette région que nous n’avions pas pu découvrir en détail, étant en délicatesse avec nos réserves de gaz. Nous allons donc passer plusieurs jours à sillonner la région pour compléter notre moisson de souvenirs.
Pour la petite histoire et pour confirmer mes propos concernant les rapports des touristes avec les autorités policières, l'anecdote suivante : alors que nous stationnions à proximité immédiate du poste de gendarmerie figurant sur le cliché ci-dessous, deux des messieurs figurant sur la photo sont venus nous offrir un plateau de fruits. Une pensée émue pour nos pandores français !!
Légèrement à l'écart du cour de la CAPPADOCE, les vallées de SOGANLI et d'IHLARA méritent un petit détour. Dans les deux cas, on est surpris de constater ce qu'a pu entraîner le mysticisme qui imprégnait les populations locales au 10ème et 11ème siècle. Dans les parois de ces deux vallées, ou plutôt « canyon » pour ILHARA, un grand nombre d'églises et de monastères ont été creusés, aménagés et décorés. Quelques fresques encore en état témoignent de la ferveur des occupants des lieux. Abandonnés, puis vandalisés, tous ces joyaux sont maintenant laissés à l'abandon : aucune protection ni action de sauvegarde. Mais l'accès aux vallées reste payant. La vallée de SOGANLI peut se parcourir avec son véhicule. L'emplacement des églises est signalé.
Pour le canyon d’IHLARA, la visite est un peu plus sportive : la descente au fond du canyon s’effectue, après le guichet, par un escalier de plus de 300 marches (il faudra les remonter au retour !) et les églises sont répartis pour l’essentiel sur un trajet en sentier de 6 kms. La promenade au fond du canyon où la végétation encadre le ruisseau est très agréable, et il y fait moins chaud que sur le plateau. Mais il est prudent de se faire suivre un minimum de ravitaillement, au moins en boisson. Pour les camping-caristes, possibilité de passer la nuit au parking (il suffit de payer le stationnement pour 2 jours).
A BELISIRMA, qui se situe à mi-chemin du canyon, mais que l'on peut aussi rejoindre directement par la route, des restaurants ont installé leurs terrasses directement dans la rivière.
Konya - Afyon
Direction AKSARAY dans un premier temps, puis KONYA. Sur le chemin, une pause à SULTANHANI, où se trouve le plus important « caravansérail » de Turquie. Construit au début du 13ème siècle, mais récemment restauré, il n'accuse pas son âge. Ses hautes murailles lui donnent une allure de forteresse. Son portail d'entrée fait penser à celui du palais d'ISHAK PASA. Une petite mosquée occupe le centre de la cour. Une immense salle où un nombre impressionnant de piliers supportent la voute constitue la seconde partie du caravansérail. C'est là que les animaux des caravanes étaient mis à l'abri des rigueurs de la steppe.
Nous poursuivons notre route vers l'ouest. Nous passons KONYA, importante agglomération de près de 700 000 habitants et berceau des « derviches tourneurs ». BEYSEHIR et EGIRDIR seront nos repères suivants. En approchant d'EGIRDIR, le long de la route qui longe le lac, nous nous laissons tenter par les cerises vendues directement par les producteurs. Le marchandage est évidemment de rigueur, surtout quand on s'arrête avec le camion devant le vendeur. Mais en Turquie, ça fait partie du jeu. Dans les zones touristiques, où les prix pratiqués sont beaucoup plus élevés que dans le reste du pays, j'ai même été amené à mégoter sur le prix de la bonbonne d'eau. Et ça a marché ! Ca fonctionne d'autant mieux quand les marchands de produits identiques sont proches les uns des autres. On fait marcher la concurrence. Il est très fréquent, un peu partout dans le pays, de trouver des étalages de fruits et de légumes au bord de la route.
Ne pouvant nous poser à EGIRDIR, nous poursuivons en direction d'AFYON, et trouvons assez vite un coin superbe pour bivouaquer au bord du lac. Malgré les 900m d'altitude, il fait très chaud. Les arbres sont rares. L'eau du lac est tentante, mais se révèle très fraîche. Tant pis, ce sera pour plus tard ! Des familles pique-niquent à proximité. L'un des hommes s'approche et nous demande s'il peut visiter le camion. Une fois sa curiosité satisfaite, il s'empresse d'appeler ses compagnons (pas les femmes) et leur fait faire lui-même le tour du propriétaire. C'est mieux quand on parle la même langue !
Sur le trajet de notre retour vers l'ouest, nous avions programmé plusieurs sites pouvant présenter un certain intérêt. Ce qui n'était pas au programme, c'était la chaleur. Seule, la clim-cabine du camion nous aidait à la supporter. Nous nous sommes alors dit que le bord de mer pourrait nous apporter un élément de fraîcheur. Nous n'étions qu'au début de la seconde quinzaine de juin, dans des régions qui flirtaient en permanence avec les 1000m d'altitude, et c'était déjà intenable. Nous avons donc résolument opté pour le tourisme côtier et pris le chemin de la mer. AFYON, USAK, SIMAV, BIGADIC, BALIKESIR, EDREMIT, et point de chute à l'un des campings de KADIRGA, 5 kms à l'est d'ASSOS (BEHRAMKALE). Un itinéraire à décommander formellement. Route souvent défoncée, surtout entre SIMAV et BIGADIC. Rodéo de gros camions de chantier. Quelques frissons. Violents orages en bonus, sans rafraîchissement. Bivouac en station. Vivement la plage !