En route vers Saint Pierre!

Deuxième partie: De Roma à la nouvelle Rome : Istanbul!

obélisque de la Piazza San PietroColiséeMosquée bleueSainte Sophie

vélos sur la  Piazza San Pietro

Vendredi 12 juin, jour J donc mais la nuit fut agitée, troublée par tout ce que tu m'as dit Annie. Du mal à y croire qu'elle m'ait dit tout ça. Est-ce de mauvais rêves ? Et pourtant c'est grand beau. Et pourtant, il faut bien se préparer, charger les sacoches à bloc comme de grosses fesses à cheval sur mon vélo. Et là, le message d'Annie qui me fait pleurer, qui me dit presque des excuses, qu'elle était dans un état de découragement, d'exaspération qui l'a poussée à me déverser tout ces reproches. Et là, tout bascule comme si Annie me laissait partir sans enthousiasme peut-être mais sans reproche. Soulagé enfin. Le vélo qui se balance dans le train pour Chambéry. Envie de partir ? Pierre à Chambéry portant son cheval noir. Modane, la douane. Viva Italia avec Bussoletta. Les Alpes encore avec les sommets enneigés, les névés dans le bleu du ciel si pur ce matin. Torino Porta Susa pour Pierre, Torino Porta Nuova pour moi. Partons-nous au même endroit ? Faut porter nos chevaux pour cette correspondance de quai en quai comme des Christs portant leurs croix. Asti, Alexandria. Une diva à côté de nous bien en chair. Elle a chanté Aïda, l'opéra de Verdi à Thessalonique. La mouche noire, une black avec ses grosses lunettes qui n'arrête pas de téléphoner. Ronco. Pierre qui s'endort : rêve-t-il de tout ce que l'on va vivre ? Genova. Il y a un an... La diva s'en va. La mer. L'échappée belle vers la grande bleue. Les beaux villagex perchéx se déversent dans la mer ou fiers en haut des collines. Les maisons colorées, les fleurs mauves en cascade, le linge qui pend sur les façades. Ça parle beaucoup. D'où vous venez ? La Toscane, San Gimignano, bellissima Volterra. Bicycleta de Roma à Bari. Arrivedecci. Le couchant sous les pins parasols, les filaments rouges et la nuit sur Grosseto, Orbetello. Une heure de retard. Le TGV à l'italienne ! Et puis, il s'énerve sans doute pressé de retrouver Roma Termini. La descente infernale le long de la villa Borghese dans la nuit et les voitures qui nous doublent. Musique au loin. Enfin vivant à une heure du matin, nous accostons à Foro Italico, l'auberge de jeunesse. Quelle course olympique !

obélisque de la Piazza San PietroSamedi 13 juin, quelle nuit ! Du côté rue, c'était comme si un chalumeau nous soufflait aux oreilles. Petit tour au stade olympique. Pas possible d'y entrer juste un bout de l'insecte blanc. En vélo, sur la piste cyclable le long du Tibre. Vers San Pietro. Un homme allongé sur le trottoir et tout de suite après, quel contraste ! La grandeur et le faste de la Piazza San Pietro, les fontaines, les colonnades et bien sûr la cathédrale et son coeur grandiose. Le dôme tout au bout où on se perd dans les fresques qui en font le tour jusqu'au sommet, jusqu'au ciel, jusqu'à l'infini. "Tu es comme mon frère", me dit Pierre en me comparant à celui qu'il a perdu à deux ans. Je suis touché et honoré. Place au Campo del Fiori. L'homme couché sur sa mandoline, nous joue sa sérénade, La fontaine, le marché, l'air frais du brumisateur, une bière sous le grand parasol. El Paradisio ! Place Venezia. Plazza Spagna, Plazza del Populo, petite révision de tant de belles places. Le grand Jan à Foro Italico. Les retrouvailles comme si l'on s'était quitté la veille. La trattoria, Champagne, Prosecco ! Santé, à notre voyage !