Visite au fil des canaux : de la Neva à la Moïka

Saint Pétersbourg

La particularité de Saint Pétersbourg est d’être construite sur des marécages, qu’il aura fallu canaliser au fil du temps. La ville est n’est faite que d’îles, on en compte plus d’une centaine, taillées par 93 rivières.
Au cœur de la ville, les principaux cours d’eau sont une aide précieuse pour se repérer, créant des ceintures successives en partant de la Neva. Il y a d’abord la Moïka, rivière naturelle longue de 5 km qui se jette dans la Neva, puis le Canal Griboedova, aménagé au 18e siècle et enfin la Fontanka, bras gauche de la Neva.

Promenade le long des canaux et rivières de Saint Pétersbourg :
Départ du centre historique de la ville, l’île aux lièvres, sur la Néva, qui abrite le berceau de la ville, la Forteresse Pierre au Paul.

La Forteresse Pierre et Paul

cathédrale pierre et paul

La cathédrale Pierre et Paul

C’est le plus ancien bâtiment de la ville, dont la construction marque la naissance. Elle est située au cœur de la ville, face à l’Ermitage, sur l’île aux Lièvre. Sa construction en 1703 marque le début de l’histoire de la ville, c’est pourquoi la forteresse est considérée comme le berceau de Saint Pétersbourg. Unique construction au tout début, elle servait de bastion aux armées en cas d’une éventuelle attaque des suédois.

Organiser votre visite : vous pénétrez dans la forteresse par la porte St Pierre, surmontée de l’aigle bicéphale, emblème des tsars des Russie. Le premier bâtiment sur la droite est la Maison des ingénieurs, qui accueille une filiale du musée d’Histoire de Saint Pétersbourg.
Passez ensuite devant la statue en bronze de Pierre Ier. Le tsar est ici représenté dans des proportions grotesques, avec une tête bien plus petite que les restes du corps. Elle aurait d’ailleurs été réalisée à partir du masque mortuaire du tsar.
Vous arrivez sur la place de la cathédrale, dont la tour avec sa flèche dorée surmontée d’un ange culmine à 123m. Le clocher possède une horloge à carillon, dont le premier avait été inspiré à Pierre le Grand par les Hollandais. Tous les jours à midi et 18h00, il entonne l’ancien hymne russe. Plusieurs bâtiments qui abritaient autrefois les prisons d’Etat peuvent se visiter.tombeaux des tsars
Les tombeaux des tsars

  Conseil : baladez-vous le long des remparts, c’est agréable été comme hiver (vous aurez peut être la surprise de rencontrer des "morses", ces russes qui cassent le glace pour pêcher ou même aller se baigner dans les eaux gelées de la Neva). En été, c’est la plage la plus populaire de la ville, où se déroulent régulièrement des festivals.

A ne pas manquer : l’intérieur de la cathédrale sont enterrés tous les tsars de la dynastie Romanov, y compris la famille de Nicolas II (depuis 1998). A ce jour, 54 personnes y reposent, dont la plupart sont des membres de la famille impériale.

Le musée de l'Ermitage

palais d'hiver

Le palais d'hiver sous la neige

C’est une halte incontournable pour celui qui visite Saint Pétersbourg. Le musée abrite une collection pharaonique entamée par l’impératrice Catherine II au 18e siècle. Le bâtiment le plus connu de l’ensemble architectural est le palais d’Hiver, résidence des tsars jusqu’à la chute du régime en 1917. En savoir plus : Lire l’article consacré à l’Ermitage.

Continuons à longer la Neva pour arriver sur une place qui a été le lieu du rassemblement du mouvement des décembristes, dont elle porte désormais le nom. ### Place des Décembristes : La statue du Cavalier de Bronze

statue du cavalier de bronze

Le Cavalier de Bronze

Située sur la place des décembristes, cette statue a été commandée par Catherine II pour rendre hommage à Pierre le Grand, et montrer l’attachement porté à une ville qu’elle-même continuait à développer pour lui donner le faste dont rêvait son fondateur. Outre l’hommage rendu, le monument est rapidement devenu le symbole de la ville et était même réputé sacré.
Son nom, « Cavalier de Bronze », vient d’un poème que lui a dédié Pouchkine. « [...] Oui, je t’aime, cité, création de Pierre,
J’aime le morne aspect de ta vaste rivière,
J’aime tes dômes d’or où l’oiseau fait son nid,
Et tes grilles d’airain et tes quais de granit,
Mais ce qu’avant tout j’aime, ô cité d’espérance,
C’est de tes blanches nuits la douce transparence [...] »

Alexandre Pouchkine, 1833

Derrière la statue s’élève le dôme de la cathédrale Saint Isaac, dont la taille la hisse à la troisième place des édifices religieux les plus grands du monde.

La Cathédrale St Isaac

Cathédrale St Isaac

La Cathédrale St Isaac

La construction de la cathédrale remonte au 19e siècle, sous les règnes successifs des tsars Nicolas Ier et Alexandre II. L’architecture a été conçue par un français, Auguste Montferrand. Ses dimensions font qu’elle figure parmi les plus grandes cathédrales d’Europe, et même du monde : une superficie de plus de 10 000 m² pour une hauteur de coupole de 101,5 mètres.

Un petit détail insolite : pendant la période soviétique, et selon un principe de refus total de toute religion (à part celle du parti), la cathédrale abrita le musée de l’athéisme.

A ne pas manquer : le panorama sur la ville depuis le sommet de la coupole. Au pied de la Cathédrale coule la Moïka, qui offre à tout visiteur se promenant le long de ses rives de belles surprises architecturales. La façade jaune du palais Ioussoupov en fait un élément immanquable de cette ballade.

Le palais Ioussoupov

palais Ioussoupov

Le palais Ioussoupov

Le Palais a autrefois été la résidence de la famille Ioussoupov. Il est aujourd'hui connu pour avoir été le théâtre de l'assassinat de Raspoutine par le prince Félix, dans la nuit du 16 décembre 1916. Cet épisode reste l'un des plus mystérieux de l'histoire, d'ailleurs le sous sol du palais est consacré à une exposition sur la vie et surtout la fin de Raspoutine, avec des personnages de cire. A ne pas manquer : le palais est entièrement meublé, et présente un enchaînement de salles d'apparat toutes plus belles les unes que les autres.
Même si les Ioussoupov étaient propriétaires d'une grande collection d'art qui a été dispersées dans les différents musées du pays, il reste encore tableaux et objets que l'on peut admirer lors de la visite.

Alexandra Billard
Publié le 02/05/12
Crédits photos : Alexandra Billard