Découvertes insolites

Le Labyrinthe

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Le mystérieux labyrinthe

Son sol sec est parfait pour accueillir des végétations méditerranéennes : cèdres, pins, érables, ifs... Serait-ce un caprice géologique ? En fait cette butte n'a rien de naturel. Elle a été constituée au XIVe siècle par l'accumulation de détritus et de gravats calcaires qui provenaient des faubourgs de la capitale (et notamment de la construction de la porte St Denis, ce qui a formé le « petit labyrinthe »).

Au XVIe siècle, Colbert a fait arracher les vignes qui la couvraient et, un peu plus d'un siècle plus tard, Edmé Verniquet a érigé à son sommet un kiosque en l'honneur de Buffon. Il s’agit de l'une des plus anciennes constructions métalliques au monde : la gloriette de Buffon précède de 60 ans les œuvres de Victor Baltard et de plus d'un siècle les réalisations de Gustave Eiffel. Constitué d'une armature de fer fabriquée dans les forges de Buffon, le kiosque comportait des décorations de bronze, cuivre, plomb et or. Un gong solaire, qui sonnait chaque jour à midi, dominait l'ensemble. Malheureusement, l'association des différents métaux ont dégradé rapidement la structure. Restauré au début des années 80, l'édifice a retrouvé son aspect d’origine, si ce n’est la disparition du gong solaire.

Du petit labyrinthe au jardin des abeilles et des oiseaux

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Un délicieux nectar pour les abeilles

Lors de la rénovation du labyrinthe, à la fin des années 80, il a été décidé de fermer une partie du petit labyrinthe afin de limiter les dégâts causés par l'érosion liée au piétinement. C'est là que se situe aujourd'hui le jardin des abeilles et des oiseaux. Une végétation « spontanée » s’y est développée, et comme aucun visiteur ne pénétrait ce sanctuaire, les oiseaux ont commencé à s’y donner rendez-vous. Prenant conscience de cette diversité botanique et faunique, les ornithologues du Muséum ont alors décidé de créer un site d’observation de la nature.

 

Le petit jardin du Stégosaure

Si vous empruntez l’entrée de la rue Buffon, face à la gare d’Austerlitz, attendez-vous à être surpris. Juste à côté de la grille de la galerie de Paléontologie, vous scrute la reproduction d’un Stégosaure (dinosaure de la fin du Jurassique), au milieu d’espèces végétales présentant des caractères « archaïques ». Ces plantes sont les descendantes de végétaux très anciens, dont les groupes étaient bien représentés avant l’apparition des plantes à fleurs, lorsque les dinosaures terrifiaient encore les autres espèces du globe.
 

Au XXe siècle, Charles Trenet racontait que le Jardin des Plantes avait inspiré deux textes de ses chansons : C'est un jardin extraordinaire et Un petit oiseau et un petit poisson s'aimaient d'amour tendre. Ce jardin inspire les artistes, émeut les amoureux de nature et émerveille les néophytes. Venez découvrir cet endroit si poétique au charme ancien et aux préoccupations modernes.

 

Célia Veloso
Publié le 09/07/10

Crédits photos : © J. Ginet-Opie, L. Bessol; MNHN