Visite de l'Opera

Visite d'un chef d'oeuvre lié à l'Histoire

Pour visiter ce palais, il vous faudra le contourner jusqu’à trouver l’entrée de l’Empereur, prévue à l’époque pour être celle de Napoléon exclusivement et dédiée aujourd’hui aux visiteurs. Derrière un monument en hommage à Charles Garnier, se trouvent les portes qui permettent d’accéder à ce lieu prestigieux.

Une fois votre billet en poche, vous êtes libre de parcourir le bâtiment en long, en large et en travers durant le temps qu’il vous plaira.

Le grand escalier
Le grand escalier

La partie inférieure du bâtiment est presque nue : des murs blancs et des colonnes sculptées. Au fur et à mesure qu’on monte, les matériaux utilisés sont de plus en plus fin et la décoration est de plus en plus faste.

En bas du grand escalier se trouve une statue d’une prêtresse d’Apollon, le dieu grec de la poésie, du chant et de la danse. Juste derrière elle, si on observe bien, on remarque la présence d’une salamandre, en bas-relief, sculptée sous l’escalier. La salamandre est le seul animal légendaire qui ne brûle pas. Or, avant 1864, les opéras étaient essentiellement construits en bois et ils subissaient des dégâts par le feu. Cette salamandre a été placée ici, tout près du tuyau de gaz, par superstition.

Montez ces premières marches de marbre blanc pour vous retrouver en bas du grand escalier. Vous êtes immédiatement plongé dans un décor des plus somptueux : lustres, sculptures, peintures, vous ne saurez pas où vous donner la tête. Remarquez la présence de la lyre de toutes parts : aux pieds des candélabres, sur le fer forgé des balustrades, en haut des pilastres. L’instrument symbolise en effet la poésie mise en musique, soit l’opéra. Cet escalier conduit aux différents étages de la salle de spectacle ainsi qu’aux foyers. Bâti en marbres de différentes couleurs, les marches blanches mettent en valeur les marbres colorés, allant du jaune au rouge, des rampes situées sur les côtés.

Le foyer

Au premier palier, dirigez-vous vers la gauche pour découvrir de l’intérieur l’entrée qui devait être réservée à Napoléon III. L’aspect des lieux contraste abruptement avec la salle précédente : il est entièrement nu. Charles Garnier ayant poursuivi et terminé son œuvre après la chute de l’Empereur, recevait beaucoup moins de fonds. Comme ces pièces ne serviraient pas, il a décidé de les laisser brutes. Le grand espace devant vous devait accueillir le carrosse de Napoléon III. Ce dernier ne devait en descendre qu’à l’intérieur de l’édifice. Derrière une porte que le public n’a le droit de franchir, se trouvent également les appartements privés destinés au souverain, qui n’en a jamais profité.

Sur votre gauche, vous apercevez la bibliothèque. Elle regroupe une collection d’ouvrages notamment sur le passé de l’institution de l’Opéra depuis trois siècles. Parmi les livres, vous verrez également quelques vitrines dans lesquelles sont représentées des décors de l’Opéra tels qu’ils étaient à l’époque.

La salle suivante est une galerie de peinture, qui comprend notamment des portraits de danseuses de l’Opéra. Celle-ci vous ramène au niveau du premier palier.

Partez maintenant sur votre droite pour découvrir le très beau foyer. Cette longue salle rectangulaire était le lieu de promenade des spectateurs pendant les entractes. Elle vous fera peut-être penser à la galerie des glaces du Château de Versailles. De grands miroirs font face à de larges fenêtres sur l’ensemble de la longueur de la salle. Elle est également éclairée par des énormes lustres, placés particulièrement bas. La couleur or domine l’ensemble. Les fresques au plafond, peintes par Paul Baudry, représentent des thèmes de l’histoire de la musique.

La salle de spectacle
La salle de spectacle

Le foyer donne sur un balcon sur toute sa longueur. A l’air libre, on entend à nouveau le bruit de la ville de Paris. D’ici, on est à l’aise pour observer les alentours du palais Garnier. Une avenue mérite une attention particulière : l’avenue de l’Opéra. Elle a été spécialement construite par le baron de Haussmann pour Napoléon III. Ce dernier était à l’époque domicilié au Louvre. L’avenue relie le Louvre à l’Opéra en une ligne droite pour faciliter le déplacement de l’Empereur. Elle ne comprend aucun arbre pour éviter toute possibilité d’embuscade.

Le meilleur pour la fin : la salle de spectacle. Celle-ci peut être fermée en raison d’événements particuliers mais espérons qu’elle ne le sera pas le jour de votre visite. Une fois passé les portes, vous vous trouvez face à un magnifique ensemble rouge et or. Les rangées de sièges en bois du parterre font face à une large scène qui est encadrée par un épais rideau. Sur le côté gauche, derrière la balustrade dorée, vous verrez la loge qui devait être réservée à Napoléon III. Les sièges de velours rouge sont organisés en loge sur plusieurs étages. Le tout est éclairé par un immense lustre de cristal. Remarquez le plafond dont le style contraste quelques peu avec le reste de la salle. Il a été peint par Marc Chagall en 1974. Il s’agissait d’un tel honneur pour lui qu’il n’a pas voulu être payé et qu’il a reçu un franc symbolique.
 

Vanessa Carronnier
Publié le 06/07/2012

Crédits photos : © Vanessa Carronnier, © Vanessa Carronnier, © scarletgreen